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Il existe des gens paralysés à l'idée d'aller au travail

Atteint d'une phobie médicalement reconnue, certaines personnes ne détestent pas simplement leur travail, l'idée d'y aller les paralyse.
Ashwin Rodrigues
Brooklyn, US
Image : Bill Abbott/Flickr

Pour les personnes souffrant d'une phobie du travail reconnue, il peut être difficile de convaincre les autres qu'ils souffrent d'une vraie maladie. Pourtant, la phobie du lieu de travail existe, et c'est la science qui le dit. Selon un article de 2009 publié dans la revue Psychology, Health and Medicine, la phobie du lieu de travail se définit comme une « réaction phobique anxieuse entraînant des crises de panique à la pensée ou l'approche de [votre] lieu de travail. »

Plusieurs sondages informels et discussions avec des amis m'ont conduit à penser qu'à peu prés 100% des gens que je connaissais pensaient eux aussi souffrir de cette maladie. Cependant, un modeste « putain, fait chier » éructé lorsque vous partez au travail ne constitue pas exactement « une réaction phobique anxieuse. » Ceux qui souffrent de phobie du lieu de travail peuvent ressentir des symptômes variés déclenchant des stimuli tout aussi variés. Une publication de 2007 dans le Journal of Anxiety Disorders établit six types de phobies du travail différentes.

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« Trouble panique du travail »
Si je pense à aller au travail, je vais faire une putain d'attaque.

« Phobie du travail situationnelle »
Si mon chef me fait faire une présentation devant un groupe, je vais faire une putain d'attaque.

« Phobie sociale du travail non-spécifiée »
Certains aspects de mon travail provoquent chez moi des sensations bizarres, notamment celle que je vais avoir une putain d'attaque.

« Phobie sociale du travail spécifiée »
Certains aspects spécifiques de mon travail provoquent chez moi des sensations bizarres, notamment celle que je vais avoir une putain d'attaque.

« Trouble d'anxiété du travail généralisé »
J'ai la sensation que je vais faire une putain d'attaque au travail, et je ne sais pas pourquoi.

« Stress post-traumatique du travail »
Depuis que j'ai vraiment fait cette putain d'attaque au travail, je suis malheureux. Ce désarroi se manifeste régulièrement par la sensation que je vais faire une nouvelle putain d'attaque.

Photo : Robert S. Donovan/Flickr

Je me suis plus tard aventuré sur le forum « anxiété sociale », le meilleur endroit en ligne pour discuter de choses sinistres liées de près ou de loin à l'anxiété et à la panique. Un Finlandais de 24 ans y a écrit que son anxiété des lieux de travail l'avait fait plus d'une fois fait passer pour un débile en société.

« Au niveau professionnel, je suis sur le départ. Tous les gens avec lesquels je travaille pensent que je suis idiot », a-t-il écrit. « Je fais constamment des erreurs à cause de mes problèmes d'anxiété. Mon esprit est tellement préoccupé par cet anxiété que je n'arrive jamais à me concentrer sur autre chose. »

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Il n'était pas seul dans cette galère, comme l'a noté un autre utilisateur de 35 ans qui « l'a fait aussi [quitter son travail] à l'âge de 20 ans ». « Je n'ai pas pu retrouver de travail pendant quatre ans [à cause de son anxiété sociale]. » Ce dernier a tout de même offert un conseil simple mais concret à son cadet Finlandais : « Essaie de ne pas partir mec. »

Heureusement, comme pour beaucoup de phobies, il existe tout un tas de traitements envisageables, pharmaceutiques ou non.

Un contributeur note que le traitement le plus efficace est « de s'accoutumer petit à petit, pour se désensibiliser. » Cependant, le lieu de travail ne peut pas être « recréé ailleurs que sur un lieu de travail… C'est pourquoi le sujet doit entreprendre son traitement directement dans l'arène publique. »

Ce que ça veut dire, c'est : « Retournez-y, et peut être que ça ira mieux. » Pour un site libéral axé sur les Ressources humaines en revanche, encourager lesdits malades à « affronter leurs peurs et venir au bureau » constitue tout ce qu'il y a de plus normal. Les auteurs notent aussi qu'en tant que base thérapeutique, « la combinaison de médicaments avec différentes méthodes de réadaptation » peut s'avérer efficace. En d'autres termes, prenez une pilule tranquillisante, et arrangez-vous avec le reste, comme à peu près toutes les méthodes de droite connues à ce jour.

Le traitement le plus usité à l'heure actuelle tient en une combinaison de thérapies (thérapie cognitive comportementaliste et autres apparentées), accompagné à l'occasion d'anxiolytiques soigneusement prescrits. Comme pour tous les autres trucs non-gratuits, vous pouvez vous demander si vous avez vraiment besoin de vous occuper de cette phobie si vous en êtes atteint. OK, peut-être souffrez-vous de cette phobie des lieux de travail. Mais si vous êtes un enfoiré, vous pourriez tout aussi bien avoir envie d'étudier les symptômes les plus communs pour commencer à les simuler, et ensuite plaider votre cause pour finir par travailler de chez vous 24 heures sur 24. Si vous êtes un employeur, vous pourriez vouloir savoir comment aider vos employés à maîtriser et traiter ces anxiétés, ou au moins créer un environnement à même de ne pas déclencher ces troubles sur votre lieu de travail.

Comme ils disent, « un employé paralysé par l'anxiété n'est pas un employé heureux ». Donc que vous soyez boss ou salarié, il est bon de savoir qu'il y a des gens qui ne détestent pas simplement leur travail comme une grande majorité d'êtres humains – ils sont terrifiés pour de bon par celui-ci.