FYI.

This story is over 5 years old.

News

Des identitaires bretons ont niqué l’hommage à la dame agressée par un migrant

Il y a les gens intelligents, les gens moyens, les gens bêtes – et il y a les identitaires bretons.
Paul Douard
Paris, FR

Il y a quelques jours, un réfugié soudanais a agressé sexuellement une femme de 67 ans à Arzon, dans le Morbihan. Selon Le Parisien, ce dernier lui aurait « touché les seins sans son accord », attitude infernale au demeurant, et qui a donc poussé toute la petite ville à manifester à raison son mécontentement. Personne ne dépassait alors trop les limites, les Bretons étant un peuple traditionnellement raisonnable. Jusqu'à ce que les impossibles Identitaires de Bretagne ne s'emparent du sujet.

Publicité

L'acte remonte à jeudi dernier. Ce jour-là, une femme d'un certain âge déchargeait ses courses devant chez elle lorsqu'un garçon soudanais de 16 ans, fraîchement arrivé sur le territoire français et hébergé dans le centre d'accueil aux migrants de la commune, est venu à sa rencontre. Après avoir échangé quelques banalités dans un anglais maladroit, le jeune homme a « embrassé la femme à cinq reprises avant de lui toucher le sein gauche » puis a mimé l'acte de masturbation avant de partir en courant. Après avoir réalisé ce qu'il venait de se passer, la femme a porté plainte. Rapidement, une manifestation est organisée afin de protester contre le geste déplacé de l'adolescent. Tout semble assez normal.

Cependant, Ouest France rapporte que le défilé, au départ pacifique, a rapidement tourné à l'affrontement entre policiers et les identitaires bretons – que personne n'avait vu venir – lorsque la manifestation s'est déplacée devant le centre pour migrants d'Arzon. Ouest France précise que seuls cinq personnes sur la centaine de manifestants devant le centre d'accueil étaient originaires d'Arzon. Le reste du groupe était composé d'identitaires venus réaffirmer leur volonté de renvoyer les migrants à l'aide de drapeaux bretons, de bannières et de chants.

C'est à cause de ces derniers que la manifestation a tourné à la destruction de biens publics, puisque le groupe d'identitaire s'en est pris « au portail du centre », avant de se faire disperser par un bon vieux gaz lacrymogène.

Publicité

Là, deux questions s'imposent. Premièrement, pourquoi un mineur soudanais a ressenti le besoin physique de toucher les seins d'une ménagère bretonne de 67 ans ? Deuxième question : pourquoi des identitaires bretons en ont profité pour manifester sans ménagements leur racisme hors de contrôle ?

Cette affaire a très vite dépassé les limites du commissariat du quartier puisqu'elle a rapidement été détournée sur les réseaux sociaux en un argument anti-migrants. C'est comme cela qu'on s'est retrouvés avec des slogans incendiaires de type « Préparez-vous ! Les migrants vont tous vous violer ! », mais aussi, pour faire d'une pierre deux coup, contre le gouvernement de Manuel Valls.

Essayons néanmoins de remettre le truc dans son contexte. La ville d'Arzon accueille jusqu'à présent 12 migrants. Douze. Pour une ville de plus de 2 000 habitants. C'est-à-dire : rien. Ce chiffre a même été révélé par le site affilié à l'extrême droite Breizh-Info, qui a – évidemment – été le premier à parler de cette affaire.

Une femme âgée – blanche de surcroît – agressée par un migrant – noir de surcroît –, voilà le vrai terreau sur lequel se sont greffés les jeunes de l'extrême droite bretonne.

Pour l'heure, le procureur de Vannes estime qu'il faut « relativiser les faits. » Le mineur quant à lui, passera devant le juge en mars 2017. D'ici là, il restera en liberté, ce qui n'a pas manqué de provoquer la fureur de nombreux mecs d'extrême droite persuadés que le Grand Remplacement, c'est pour demain.

Paul est sur Twitter.