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Qu'est-il arrivé à Xavier Baligant, ce jeune père de famille originaire de Nivelles, en Belgique, abattu à bout portant sur l'aire d'autoroute de Malvaux, en Lorraine, dans la nuit du 18 au 19 juillet 2011. À 2 heures du matin, son corps est retrouvé criblé de balles. Elles ont été tirées par un fusil utilisé par l'armée suisse dans les années 1950. Le trentenaire sans histoires est-il venu s'aventurer sur cette aire repos pour assouvir un besoin pressant, laissant ses enfants endormis dans la voiture ? A-t-il croisé la route d'un serial killer ? L'employé dans l'industrie pharmaceutique s'est-il retrouvé au cœur d'un trafic de stupéfiants ? D'armes ? D'un règlement de compte conjugal ? A-t-il été témoin, aux abords de ces lieux d'aisance, de quelque chose qu'il n'aurait pas dû voir ? Si la dernière hypothèse en date est celle de la malchance qui l'aurait placé sur la trajectoire de la balle perdue d'un braconnier nocturne, l'enquête à ce jour en est toujours au point mort.LA TUERIE DE CHEVALINE
Sylvain Mollier, ouvrier métallurgiste de 45 ans, et les membres de la famille britannique Al-Hilli ne se connaissaient pas. Pourtant, ils ont été retrouvés morts le même jour, au même endroit, près d'une petite route forestière, à Chevaline, en Haute-Savoie, sur les hauteurs du lac d'Annecy. Avec la même arme. Le 5 septembre 2012, Sylvain Mollier était parti faire du vélo. La famille Al-Hilli, le père, la mère, la grand-mère et deux fillettes, venaient de passer quelques jours dans un camping. Ce jour-là, ils avaient prévu de faire une randonnée. Peu avant 16 heures, un autre cycliste fait la macabre découverte. À l'intérieur du véhicule des Al-Hilli, dont le moteur est en marche et les roues tournent sur elles-mêmes, le père, son épouse et sa belle-mère sont morts. Sylvain Mollier gît à quelques mètres de son vélo. L'une des fillettes qui a chu en tentant de se sauver est vivante. L'autre sera retrouvée saine et sauve quelques heures plus tard, cachée sous la jupe de sa mère décédée. On ne sait toujours pas qui pouvait en vouloir à cette famille anglaise aisée, ni à ce pauvre passionné de vélo.
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LA PETITE ÉCOLIÈRE DU COL DE BUSSANGSur la stèle, on peut lire : « À l'inconnue du TGV. Du 10 décembre 2011. Puisse son éternité être plus belle que sa mort. »
Elle avait 10 ans, et rentrait de l'école à Mulhouse, le 14 janvier 1991, lorsqu'elle a disparu. Après de nombreuses recherches et battues, le corps d' Anaïs Marcelli est finalement découvert par un couple de randonneurs, quelque trois mois plus tard, le 21 avril 1991, au col de Bussang (Vosges), un axe très fréquenté par les poids lourds. Dans cette affaire, il y a un corbeau. Le 27 mars 1991, une première lettre est adressée aux camarades de classe d'Anaïs pour les informer que la fillette se porte bien. Sept mois plus tard, les journalistes de l'émission En quête de vérité sont les destinataires du courrier d'un homme se décrétant spécialiste des enlèvements de fillettes et peu avare en confessions salaces. En mars 1993, l'animateur Jacques Pradel reçoit la lettre d'un homme revendiquant l'enlèvement et le meurtre de la fillette. Il ne s'est jamais manifesté depuis. Un non-lieu fut prononcé en 1997. C'était sans compter sur la pugnacité de l'avocat du père de la victime, Me Thierry Moser, qui, en mai 2015, est parvenu à faire rouvrir l'enquête, faisant état d'éléments nouveaux.
Le 10 décembre 2011, au petit matin, le cadavre d'une femme, dont la tête et les mains ont été sectionnées, en train de se consumer, est retrouvé au bord d'une voie ferrée, sous des pylônes électriques, à Villebon-sur-Yvette, dans l'Essonne. Elle porte un legging bleu, une culotte en dentelle rouge. Des chutes de fausse fourrure bleue et une chaîne en métal argenté sont retrouvés à proximité du cadavre. L'autopsie permet d'établir qu'il s'agit de la dépouille d'une femme petite, à peau claire, « âgée de 35 à 50 ans » qui « semblerait chausser du 35 » et aurait eu au moins un enfant. La dépouille ne comporte pas de trace de violence, ni d'agression sexuelle. Ses mains et sa tête ne seront jamais retrouvées. Elle ne sera jamais identifiée. En 2013, ses restes ont été inhumés au cimetière de Villebon-sur-Yvette. Sur la stèle, on peut lire : « À l'inconnue du TGV. Du 10 décembre 2011. Puisse son éternité être plus belle que sa mort. »
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Dans la nuit du 16 au 1er août 1987, Marthe Buisson, une jeune fugueuse de 16 ans, fait du stop sur l'aire d'autoroute de Macon-Saint-Albain, située sur l'A6 qui relie Paris à Lyon. Elle monte à bord d'une voiture blanche. Elle sera retrouvée morte peu après, sur une bande d'arrêt d'urgence, le crâne fracassé. Des témoins affirment qu'elle a été jetée à cet endroit d'une « grosse voiture claire ». A-t-elle été tuée à bord du véhicule ou en tombant ? Le mystère reste entier. Quinze jours plus tard, alors qu'elle vient d'être entendue par les gendarmes sur cette affaire, Nathalie Maire, 18 ans, qui travaille pour l'été dans la baraque à frites de l'aire de Saint-Albain, est elle aussi retrouvée morte, battue à coups de balai puis étranglée avec la rallonge électrique du congélateur sur son lieu de travail. En avait-elle trop vu ? Les meurtres de ces deux jeunes femmes restent, à ce jour, non élucidés. Seul le témoignage d'une prostituée, laissée pour morte deux ans et demi plus tôt au même endroit, aurait peut-être permis de faire avancer l'enquête. Mais elle ne s'est jamais manifestée.
Joy, 21 ans, jeune prostituée nigériane en situation irrégulière, avait disparu depuis le 18 décembre 2015. Elle avait pour habitude de travailler en journée, au bord d'une petite route, derrière la station-service de l'aire de repos de Montpellier-Fabrègues, sur l'A9. Deux jours plus tard, un chasseur découvre son corps dans une conduite d'eau, près de Sète. La jeune femme est entièrement dénudée. Son corps ne présente aucune trace de violence, ni aucune plaie. Elle n'a été ni frappée, ni asphyxiée, ni étranglée. Cette affaire présente d'étranges similitudes avec le décès d'une prostituée albanaise de 33 ans, disparue fin 2014, près de Montpellier et retrouvée nue dans un canal.UN CYCLISTE BRÛLÉ VIF LE LONG DE LA RN2
Début novembre 2014, un dimanche en fin d'après-midi, un couple habitant Mitry-Mory, en Seine-et-Marne, circule sur un pont RD84 qui surplombe la RN2. Il aperçoit, en contrebas, des petites flammes et de la fumée. Le lendemain matin, le corps calciné est découvert par des employés municipaux, non loin de l'intersection des deux axes. Il s'agit d'un cycliste, brûlé à 90 %, présentant une plaie saignante à la tête, et qui, selon les enquêteurs, était vivant au moment de la crémation. Sans doute la pluie tombée dimanche en fin de journée aura-t-elle stoppé la combustion. La victime a-t-elle été brûlée par un automobiliste qui l'aurait renversée ? A-t-elle été le témoin gênant de quelque chose ? L'objet d'un règlement de comptes ? La crim' enquête à l'heure actuelle.Sandrine est sur Twitter.