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LES OISEAUX NE S'ENTENDENT PLUS PARLER AVEC TOUT CE BORDEL

Nos villes sont trop bruyantes. Du coup, les oiseaux n'arrivent plus à se draguer correctement.

Une étude publiée avant-hier dans la revue Bioacoustics révèle que les oiseaux vivant dans des zones urbaines où le trafic est dense modifient fortement leur façon de chanter pour lutter contre le bruit généré par le trafic et tenter de se faire entendre malgré tout. Selon les chercheurs, cet effort constant et les transformations permanentes du chant des oiseaux face à leur environnement pourrait bien affecter leur capacité à trouver des partenaires pour se reproduire, un peu comme si un homme se retrouvait à une session de speed dating au beau milieu des marteaux-piqueurs sur un chantier. Vous avez déjà essayé de hurler "ET TOI, C'EST QUOI TES PASSIONS DANS LA VIE ?" à un(e) parfait(e) inconnu(e) ? Je ne suis pas expert, mais je parie que ça marcherait moyennement.

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Quoiqu'il en soit, selon des chercheurs de la George Madison University qui, eux, sont des experts, ça ne marche pas trop non plus pour nos amis à plumes. Après avoir enregistré les chants de piouis de l'Est dans Washington DC et ses alentours pendant plusieurs semaines, les chercheurs ont constaté que la présence de trafic automobile poussait les oiseau à produire un chant à plus haute fréquence et moins long. Quand le trafic ralentissait dans les zones étudiées pour diverses raisons, la fréquence et la durée du chant revenaient à la normale.

Les ajustements effectués par les piouis sont certainement destinés à améliorer la transmission de leur message, que ce soit pour trouver un nouveau partenaire ou défendre leur territoire, dans un environnement bruyant. Mais ils ne sont toutefois pas aussi efficaces dans ces domaines qu'ils le seraient dans un environnement sans trafic, et les oiseaux à qui ces chants sont destinés ont moins de chances d'entendre les avertissements ou les sérénades qu'on leur transmet qu'en l'absence de bruits urbains.

C'est particulièrement inquiétant pour les piouis de l'Est, dont la population a baissé de plus de 50% dans la région de Washington DC depuis les années 1940. Le trafic n'est peut-être pas la cause principale de ce déclin, mais il est clair que ça n'aide pas ; et les chercheurs recommandent de fermer temporairement certaines routes pour soulager les oiseaux et impulser une stratégie de conservation efficace.

Ou peut-être tout simplement que, comme le croit Werner Herzog, les oiseaux hurlent de désespoir, écrasés par le poids de leur propre existence. Auquel cas le trafic est sans doute le cadet de leurs soucis.