Le premier ministre du Canada a nuancé la position de son gouvernement sur les futurs acteurs du marché du cannabis, lors de son entrevue avec VICE, diffusée en direct sur Facebook.Lors de la présentation du projet de loi sur la légalisation du cannabis, il avait été annoncé que les personnes reconnues coupables d'infractions liées à cette drogue seraient tenues à l'écart du marché réglementé.Or, lorsque questionné au sujet de « personnes reconnues coupables sous des lois prohibitionnistes injustes », Trudeau a adouci le discours préalablement tenu. Il a ouvert un peu la porte des permis de production aux personnes qui auraient été reconnues coupables de certains crimes liés au cannabis, avançant qu'elles ne seraient « pas forcément tenues à l'écart du marché actuel ».
Publicité
« Nous savons que le crime organisé est ancré dans le marché de production et de vente de cannabis. Il faut s'assurer que ce ne sera pas le cas en allant de l'avant avec le projet de loi. Nous allons vérifier les antécédents judiciaires de ceux qui veulent participer au marché, a-t-il expliqué. Mais si quelqu'un a déjà été reconnu coupable de trafic de drogue, je ne pense pas qu'on va le récompenser en lui offrant l'opportunité de vendre du cannabis de manière légale. »Le premier ministre n'a pas été plus généreux de détails à ce sujet. Si les personnes accusées de trafic de drogue sont tenues à l'écart, ce voudrait dire que les gangs de motards comme les activistes de la trempe de Jodie et Marc Emery seraient rayés du marché du weed.De nombreuses questions ont été posées par rapport aux casiers judiciaires reliés au cannabis. Une instance inversement proportionnelle au silence des libéraux sur la question depuis qu'il est question du projet de loi sur le cannabis.Qu'adviendra-t-il des personnes qui font face à des poursuites actuellement, ou encore aux personnes qui ont déjà un dossier criminel? Justin n'a rien répondu de précis, mais il a clairement indiqué qu'il lui était prioritaire de savoir comment légaliser le cannabis, pour ensuite se pencher sur ces questions.Il a cependant reconnu l'« injustice fondamentale » de la loi actuelle, qu'il a illustrée en donnant l'exemple feu son frère Michel : la famille Trudeau avait eu les moyens d'embaucher « les meilleurs avocats » pour que soient abandonnées les accusations contre lui. Justin Trudeau a admis que ce n'est pas tout le monde qui a les moyens de se défaire d'accusations pour possession simple, surtout dans les communautés ethniques et les communautés marginalisées.
Justin et le système judiciaire
Publicité