La médaille d'or olympique tombée du ciel
El coreano Ahn Hyun-soo, a la izquierda, cae y arrastra al canadiense Mathieu Turcotte (centro) que hace que también el estadounidense Apolo Anton Ohno termine en el suelo. Foto de David Gray, Reuters.

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La médaille d'or olympique tombée du ciel

En 2002, lors des Jeux de Salt Lake City, l'Australien Steven Bradbury a remporté une médaille d'or en patinage de vitesse. Au terme de plusieurs coups du sort.

Le monde du patinage de vitesse sur piste courte est difficile et injuste. Le fait de parcourir une toute petite distance – 110 mètres – en si peu de temps implique que le hasard et la chance jouent un rôle-clé et peuvent vous envoyer en enfer, ou au paradis, en une fraction de seconde.

Steve Bradbury peut en témoigner. Il y a 14 ans, il a remporté la médaille d'or la plus chanceuse de l'histoire des Jeux olympiques d'hiver. C'était sur 1000 mètres, en 2002, à Salt Lake City, et Bradbury est devenu une icône.

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Selon l'Urban dictionary, l'expression ''faire une Bradbury'' signifie ''gagner dans des circonstances incroyables, en dépit d'une position désavantageuse''. C'est exactement ce qui est arrivé à l'Australien : il a bénéficié d'une incroyable série de coups du sort sans précédents dans l'histoire du sport.

ON THIS DAY IN 2002 Steven Bradbury won Australia's first Winter #Olympics gold medal #LastManStanding pic.twitter.com/JyMWhbmh7l
— FOX SPORTS News (@FOXSportsNews) 16 Febbraio 2016

En 1994, à l'âge de 21 ans, Bradbury remporte trois médailles aux Mondiaux de patinage sur piste courte et une médaille de bronze aux Jeux de Lillehammer, en Norvège, sur le 5000 mètres relais. Mais à cette époque, Bradbury enfile le costume du poissard : la même année, il percute un adversaire dont le patin lui tranche la jambe, nécessitant 11 points de suture et plusieurs mois de convalescence.

La poisse revient à la charge lors des Jeux de Nagano, en 1998 au Japon, où Bradbury ne fait rien, ou pas grand-chose, de bien sur la glace. Deux ans plus tard, alors qu'il s'entraîne, un autre patineur lui tombe dessus et Bradbury atterrit sur les barrières de protection. Il se fracture deux vertèbres et doit porter une minerve pendant six semaines. Bradbury est cassé.

La carrière du malheureux patineur semble sur le point de prendre tristement fin, sans gloire et sans grand succès, mais on n'enterre pas Bradbury aussi facilement. Il gagne le droit de participer aux Jeux de Salt Lake City en 2002 et s'inscrit dans toutes les épreuves de patinage de vitesse.

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Contre toute attente, le vent tourne et la chance se présente à lui. Sur 1000 mètres, Bradbury passe confortablement le premier tour et se qualifie pour les quarts de finale. Il termine sa course à la troisième place, mais la disqualification du champion du monde canadien Marc Gagnon lui permet d'accéder aux demi-finales.

Bradbury affronte alors le Coréen Kim Dong-Sung, le Japonais Satoru Terao, le Chinois Li Jiajun et le Canadien Mathieu Turcotte. « J'étais parmi les plus âgés des compétiteurs, je savais que j'étais incapable de réaliser quatre courses à fond dans la même journée. De toute manière, j'allais finir dernier », avait expliqué l'intéressé avant de chausser les patins. L'Australien se retrouve bon dernier et il serait sans doute resté à cette place si, dans le dernier virage, Song-Sung n'était pas tombé, tout comme Li et Turcotte peu après. Le miracle a lieu, Bradbury accède à la finale.

Bradbury termine deuxième mais le Japonais Terao est disqualifié et, aussi incroyable que cela puisse paraître, l'Australien se qualifie pour la finale en terminant premier. Li et Turcotte, malgré leurs chutes, sont aussi de la partie.

L'histoire de Bradbury fut tellement populaire en Australia qu'un timbre lui a été dédié. Photo Reuters.

Si disputer une demi-finale était un exploit, atteindre la finale et faire une bonne course était un rêve pour Bradbury. En plus de Li et Turcotte, l'Australien affronte l'Américain Apolo Anton Ohno et le Sud-Coréen Ahn Hyun-Soo triple médaillé d'or à Turin en 2006.

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Se sachant physiquement inférieur à ses adversaires, Bradbury est prêt à user de la même stratégie de planqué.

Et puis vient le dernier tour.

Bradbury est une nouvelle fois dernier, mais Li, troisième, perd l'équilibre et sort de la piste. Hyun-Soo, en essayant d'esquiver, percute les jambes d'Anton Ohno. Turcotte tombe également.

Bradbury qui est loin des autres, franchit tranquillement la ligne d'arrivée en première position. A 29 ans, le patineur australien vient de remporter une médaille d'or presque par inadvertance.

« Je ne savais pas si je devais célébrer ma victoire ou me cacher dans un coin », a admis Bradbury après la course. Dans une interview accordée à la BBC, le médaillé d'or a assuré qu'il était « l'homme le plus chanceux du monde ».

Steven Bradbury, le divin blond. Photo de Rick Wilking, Reuters.

Agé de 43 ans, Steven Bradbury dédie maintenant sa vie au coaching. En 2005, il a publié son autobiographie. Si vous voulez en savoir un petit sur lui et sur son quotidien, n'hésitez pas à aller visiter son compte Twitter.