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Peut-on manger des légumes ayant poussé sur le sol martien ?

Une étude récente montre que l’on peut manger le radis, les pois, les tomates et le cresson ayant poussé dans une réplique du sol martien. Bon appétit.

Vous vous rappelez cette scène de Seul sur Mars dans laquelle Matt Damon cultive des légumes dans une serre de fortune sur la surface de la planète rouge ? Et bien des gens font la même chose, ici, sur Terre.

Depuis 2013, un chercheur danois cultive plusieurs variétés de plantes dans des sols ressemblant au sol martien et au sol lunaire. Ses résultats montrent que parmi ses cultures, quatre sont sans danger pour la consommation humaine.

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Wieger Wamelink, écologue à l'Université Wageningen aux Pays-Bas, voulait à l'origine « faire pousser » des plantes au sein d'une simulation informatique en utilisant les données scientifiques disponibles sur le sol martien et le sol lunaire. Cependant, quand il a réalisé que la NASA vendait du « sol martien, » c'est-à-dire du sol terrestre possédant les mêmes caractéristiques que celles que l'on attribue actuellement au sol martien, Wamelink s'est dit qu'il était temps de faire un peu de jardinage.

« Personne ne savait ce qui se passerait si l'on essayait de cultiver des plantes dans ce sol, un sol que la NASA utilise pour tester des habitats martiens, des rovers, mais pas pour des tests agro-alimentaires, » explique Wamelink. « Aucun scientifique n'a été en mesure de me dire ce qu'il se passerait si je l'arrosais avec de l'eau. C'est dire. L'incertitude était totale. »

Des plants de cresson dans du sol terrestre, lunaire et martien. Image: Wieger Wamelink

Wamelink a acheté 50 kg de sol martien et 50 kg de sol lunaire, pour environ 500 euros chacun, sans compter le prix des plants. Sa première expérience, en 2013, a servi de test pour déterminer si la germination des plantes était possible sur un sol ressemblant à un « sol extra-terrestre ». Wamelink a effectué chacun de ses tests à l'aide de cultures contrôle : un « pot lunaire » et un « pot martien ». Pendant 50 jours, il observé des radis et des pois s'épanouir, jusqu'à se convaincre que le succès de l'expérience méritait d'évaluer la comestibilité des plantes en question.

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« L'année dernière, nous avons fait pousser 10 cultures différentes, mais nous ne savions pas si nous pouvions les manger. Cette année, nous en avons 10 nouvelles, et cette fois nous sommes bien résolus à tester si elles pourront finir en salade, » explique Wamelink.

La réplique du sol martien est à base d'oxyde de silicium, comme le sol terrestre commun, mais elle contient aussi des métaux lourds tels que le plomb, le cadmium, l'arsenic, qui sont toxiques pour les humains. Les plantes sélectionnées sont résistantes à la toxicité de ces métaux lourds, et ont poussé sans problème. En revanche, comme on s'y attend, les humains qui consommeraient ces plantes pourraient s'intoxiquer à long terme. Wamelink analyse donc actuellement de quelle manière les plantes absorbent les métaux lourds.

heavy metal results for #tomatoes grown on #Mars and #moon soil simulant and earth soil at @WageningenUR pic.twitter.com/jfVmFVkvLF
— Wieger Wamelink (@wamelink_wieger) June 24, 2016

Le projet permettra de contribuer à déterminer la meilleure méthode pour garantir une source alimentaire durable sur la planète rouge, dans le cas où les humains y établiraient un jour une colonie.

« Vous pouvez transporter la nourriture dont vous aurez besoin, mais c'est extrêmement coûteux en ressources et en temps. Il serait beaucoup plus commode d'apporter quelques graines et de faire pousser des cultures là-bas, » ajoute Wamelink. « Les plantes pousseront de toute façon dans un environnement contrôlé, mais ça serait sacrément pratique d'utiliser directement du sol martien. »

Une étude récente montre que l'on peut manger le radis, les pois, les tomates et le cresson ayant poussé dans une réplique du sol martien. Bon appétit.