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VICE News

Petit précis lexical de l'argot des dealeurs

L'agence antidrogue américaine (DEA) a compilé toutes les expressions utilisées par les trafiquants de drogue.

Avez-vous déjà pris une taffe de smoochy woochy poochy ? Vous savez où trouver des oreillers citron verts ? Ou du chou, de l'herbe à chat ou des brocolis ? Ou encore peut-être un petit bout de sapin de Noël ?

Toutes ces expressions anglo-saxones désignent la weed – du moins selon la DEA (l'agence antidrogue américaine). L'agence a publié un rapport en mai qui liste un ensemble d'expressions argotiques utilisées pour désigner diverses drogues.

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Certaines expressions sont connues de tous comme la coke pour la cocaïne ou la molly pour la MDMA. Mais d'autres termes sont plus alambiqués comme la « poudre parsemée d'étoiles » (la cocaïne), la « fièvre dansante » (le fentanyl) ou la Beyoncé (l'héroïne).

La liste, compilée par la division de Houston de la DEA, est accompagnée d'une clause de non-responsabilité.

« Tout a été fait pour assurer l'exactitude et l'exhaustivité des termes présentés, » peut-on lire dans le rapport. « Cependant, du fait de la dynamique changeante du monde de la drogue, des nouveaux termes peuvent apparaître et d'autres disparaître. »

Les noms d'entreprises sont aussi utilisés comme synonymes de drogue – Facebook désignant le fentanyl mixé avec de l'héroïne sous forme de pilule, alors que Yahoo est synonyme de crack. Les noms de grandes facs américaines n'y échappent pas non plus – Yale permettant aussi de désigner le crack. Sans grande surprise, Maradona permet de se référer à la cocaïne, alors que Top Gun et Rocky III désignent le crack.

La cocaïne est sans conteste la drogue qui a le droit à la plus de surnoms étranges, dont la « neige de Floride », les « flocons de joie », la « poussière de paradis », et les « pellicules du diable ».

Une bonne portion de la liste est consacrée à des termes hispaniques que les trafiquants utiliseraient comme noms de code, afin de perdre les agents de la DEA, qui les ont mis sur écoute. Lechuga, par exemple, veut dire salade en espagnol, mais pourrait aussi désigner la marijuana. Idem pour mota qui signifie littéralement herbe. Certains sont plus étonnants comme muchacha (fille), pollito (petit poulet), ventanas (fenêtres) et piñatas qui permettraient de désigner la meth. L'héroïne serait surnommée avocado (avocat), chorizo ou manteca (lard). La cocaïne, c'est le pescado (poisson), queso blanco (fromage blanc), ou tamales. Mettre sur écoute des narcos semble en tout cas être un bon moyen de s'ouvrir l'appétit.

Dans certains cas, la DEA semble être soit mal informée ou à la bourre de quelques décennies. Dans la catégorie cannabis, on retrouve des termes bien connus outre-Atlantique comme Maui Wowie ou les Girl Scout Cookies. On trouve aussi des termes qui n'ont plus été utilisés depuis le Summer of Love, comme évoquer « Strawberry Fields » (une chanson des Beatles) pour parler de LSD.

Comme le précise le rapport, l'argot change tout le temps. De plus, ce qui est utilisé comme un nom de code par un groupe peut ne rien signifier pour le reste du monde. En d'autres termes, il est impossible de suivre cette évolution – mais les forces de l'ordre doivent essayer.