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Crime

Burundi : Un cameraman et sa famille abattus dans des violences à Bujumbura

Les tensions sont fortes dans la capitale Bujumbura, depuis que le président Pierre Nkurunziza a été réélu en juillet pour un troisième mandat. Les affrontements sont fréquents entre les forces de sécurité et certains habitants.
Photo via AP

Le cameraman d'une télévision nationale figurait parmi les dix personnes tuées lors de tirs et d'une attaque à la grenade dans la capitale du Burundi ce mardi, alors qu'une nouvelle vague de violence suit la réélection du Président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat controversé.

Christophe Nkezabahizi, qui travaillait pour la station de radio et de télévision RTNB, a été abattu avec sa femme et ses deux enfants, selon les autorités et des habitants du quartier de Ngagara, à Bujumbura — une place forte des soutiens à l'opposition.

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Des habitants ont dit à Reuters ce mardi que la police avait tué Nkezabahizi et d'autres personnes qui fuyaient les tirs au hasard des policiers. La police a déclaré qu'elle était là pour retrouver des collègues qui avaient été kidnappés, selon la BBC.

Un habitant de Ngagara a dit que deux policiers étaient morts dans une attaque à la grenade et que leurs collègues avaient abattu les attaquants en représailles. Les autorités ont confirmé à la BBC que 10 personnes étaient mortes dans les violences, mais n'ont apporté aucun détail supplémentaire sur la mort du cameraman.

Dans une émission diffusée sur la radio nationale, le porte-parole adjoint de la police Pierre Nkurikiye a confirmé les morts du reporter de télévision, d'un policier et de cinq « criminels », mais n'a pas fait mention de la famille du cameraman. Il a affirmé que seul un policier avait été blessé lors de l'attaque à la grenade.

Les militants et les autorités ont rapporté un certain nombre de meurtres apparemment ciblés dans ce pays d'Afrique centrale, qui a été plongé dans la crise en avril lorsque le projet de Nkurunziza, — qui voulait rester en poste au-delà de la limite de deux mandats inscrite dans la Constitution — a provoqué des semaines de manifestations, de répression policière et un putsch raté.

Nkurunziza a finalement gagné les élections lors d'un vote disputé, mais les tensions ont perduré à Bujumbura, avec des affrontements fréquents entre les forces de sécurité et les habitants des fiefs anti-Nkurunziza. À la fin du mois dernier, l'actuel haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Zeid Ra'ad al-Hussein a déclaré qu'il y avait une « recrudescence alarmante » du nombre de morts et d'arrestations au Burundi, depuis que le président a entamé son troisième mandat.

Seulement quelques semaines après son élection, en août, des assaillants s'en sont pris à un célèbre défenseur des droits de l'homme Pierre Claver Mbonimpa, mais n'ont pas réussi à le tuer. En septembre, la même semaine que le meurtre d'un porte-parole de l'opposition, des hommes armés ont tué au moins quatre personnes en tentant d'assassiner le chef d'état-major des armées dans les rues de la capitale Bujumbura.

Plus récemment, le 9 octobre, des hommes armés à moto ont abattu le gendre du défenseur des droits de l'homme Mbonimpa, Pascal Nshirimana. Le porte-parole de la police Pierre Nkurikiye a affirmé que le meurtre n'était pas politiquement motivé, et l'a attribué « à un règlement de compte avec un homme d'affaires avec qui il travaillait. »

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