La traditionnelle bataille de polochons de West Point fait 30 blessés

Nombre de futurs commandants de l'armée américaine ont été blessés au combat il y a deux semaines, le 20 août dernier. Pourtant ils étaient à des milliers de kilomètres d'une zone de guerre. Plus d'une vingtaine de cadets de première année de la US Military Academy se sont retrouvés avec des commotions cérébrales, des os cassés et des lèvres fendues, après une énorme bataille de polochons — un rite de passage obligé pour tout nouvel arrivant à West Point (État de New York) où est installé le campus de l'élite militaire américaine.

Une vidéo de la bataille postée sur YouTube montre des centaines de cadets qui se balancent de violents coups de polochons sur le court de basket-ball de l'école. Certains se servent de chariots à linge comme de chars et utilisent des matelas en guise de boucliers.

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Le lieutenant-colonel Christopher Kasker, un porte-parole de l'école, a expliqué au New York Times que les étudiants de première année (les « plebes » selon le vocable de la faculté) organisent cette grande bataille pour forger un esprit de camaraderie. Kasker précise que les étudiants les plus vieux (qui surveillent les premières années) ont « laissé la bataille se dérouler afin d'améliorer l'esprit de corps de la promotion, » et que les cadets étaient censés porter des casques pour éviter toute blessure.

Mais, d'après un cadet de West Point, les blessures font partie du jeu. « Si vous ne sortez pas de là avec un nez en sang, vous ne vous êtes pas assez donnés, » voilà ce qu'un commandant plus vieux avait fait comprendre à l'étudiant de première année interrogé.

D'après l'article du NYT, au lieu de porter les casques, certains cadets les ont mis dans leurs taies d'oreillers qu'ils faisaient tournoyer au-dessus de leurs têtes. 30 cadets ont été blessés au cours de la soirée. On déplore notamment une jambe cassée et plusieurs épaules démises. 24 cadets souffrent de commotions cérébrales. Un cadet de première année a perdu connaissance après un coup et a dû être transporté à l'hôpital en ambulance.

Après la bataille, le personnel de West Point a contrôlé tous les baraquements, faisant passer des tests à chaque cadet pour déceler tout symptôme de commotion cérébrale, d'après le NYT.

La première bataille de polochons de West Point remonte à 1897, mais d'après le Times les joyeuses batailles de l'élite militaire sont devenues de plus en plus violentes ces dernières années — de nombreuses blessures ayant été rapportées. Un cadet avait blessé plusieurs de ses camarades en 2012 en glissant une « lock box » (une boîte en métal dans laquelle on place l'argent) dans sa taie d'oreiller — ce qui avait valu à la bataille de 2013 d'être annulée.

Kasker a précisé au Times que tous les cadets blessés cette année sont de retour en service.

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