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L’Arabie saoudite explique comment elle veut mettre fin à sa dépendance au pétrole

Ce lundi, le prince en charge des affaires économiques du royaume a dévoilé les détails de son plan.
Le vice-Prince Mohammed bin Salman. (Photo par Charles Platiau/Reuters)

Nous sommes dans une période de prix bas dans le monde du pétrole, et cette nouvelle donne a mis en avant la forte dépendance de l'économie de l'Arabie saoudite à l'or noir. Riyad, capitale de cette monarchie, entend lancer en urgence une réforme de son modèle économique.

Ce lundi, le prince en charge des affaires économiques du royaume a dévoilé les détails de son plan. Cela va passer par la privatisation partielle de la compagnie de pétrole publique, Saudi Aramco.

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Le vice-prince héritier Mohammed Ben Salman, fils du roi Salman, a dit à une chaîne de télévision publique, Al Arabiya, que jusqu'à 5 pour cent des actions de Saudi Aramco vont être vendues à des investisseurs, après que la compagnie a été transformée en holding. L'opération pourrait représenter 2 000 milliards de dollars. Cela en ferait l'entreprise la plus cotée au monde. Le vice-prince a également relevé que même s'il se limitait à 1%, il s'agirait de la plus grosse introduction en bourse de tous les temps.

« Nous n'allons pas accepter que notre pays soit à la merci de la volatilité des prix des marchandises ou à la merci des marchés extérieurs, » a-t-il dit.

Saudi Aramco indique avoir 260 milliards de barils de brut en réserve. C'est 10 fois plus que Exxon Mobil, qui est actuellement la plus grande compagnie pétrolière cotée. Même si les prix du pétrole ont plongé de 50 pour cent ces deux dernières années, Riyad continue de puiser dans ses réserves pour produire un baril sur dix dans le monde. L'année dernière, le gouvernement a fait état d'un déficit record de 98 milliards de dollars.

Le prince Salam a fait l'objet de plusieurs portraits dans la presse économique l'an passé. Le dernier est paru dans le Bloomberg Businessweek. L'homme est en charge de la politique économique et de Défense du pays, a seulement 31 ans. Le prince est l'une des personnes les plus puissantes du Golfe. Il donnait les premières lignes de son plan la semaine dernière dans le Businessweek : le but semble être de faire passer les sources de revenu du pétrole vers des activités d'investissement, gérées par un fonds souverain massif.

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« En 2020, le royaume peut vivre sans être dépendant du pétrole », estime le prince. « La dépendance au pétrole a perturbé le développement de nombreux secteurs dans les années passés. »

Ce lundi, la télévision saoudienne a diffusé une annonce du roi Salman disant que ce plan — surnommé « Saudi Vision 2030 » — avait le soutien du cabinet royal. Le plan doit tripler les revenus non issus du pétrole. Ils doivent atteindre 160 milliards de dollars en 2020, et 267 milliards en 2030.

Alors que la possibilité d'acheter des parts de Saudi Aramco semble faire saliver des investisseurs, le détail de l'introduction en bourse reste à préciser. On ne sait pas si les potentiels acheteurs auront accès à des informations sur la situation financière de l'entreprise. On ne sait pas non plus quelles activités de la compagnie seront concernées par l'entrée en bourse. Alors que le prince a mis en avant la nécessaire transparence des entreprises cotées, Saudi Aramco est considérée comme l'une des compagnies les plus secrètes du monde.


Suivez Samuel Oakford sur Twitter: @samueloakford

Cet article est d'abord paru sur la version anglophone de VICE News.