Le Festival des gens laids en images

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Le Festival des gens laids en images

Chaque année, le petit village de Piobbico, en Italie, organise une grande parade réservée aux gens peu gâtés par la nature.

Le vice-président de l'Association internationale des gens laids sur sa « Brut Mobile ». Photos de Mattia Micheli

Piobbico est un petit village italien situé dans la région des Marches, à l'est du pays, entre les montagnes des Appenins et la mer Adriatique. Je me suis rendu là-bas le premier dimanche de septembre pour assister au « Festival des gens laids ». Chaque année, des centaines de personnes se rendent dans ce village pour élire le futur président de l'Association internationale des gens laids.

Fondé en 1879, le club est devenu plus tard une agence matrimoniale pour les femmes célibataires du village. Il s'est également développé en une association internationale qui compte pas moins de 25 agences et plus de 30 000 membres à travers le monde. Son but est de lutter contre le culte de la beauté érigé par la société contemporaine.

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« Notre organisation n'est pas à prendre trop au sérieux et on ne lutte pas contre une vision de la beauté dans un sens purement esthétique, explique l'actuel président Gianni Aluigi. Évidemment, certains de nos membres ne sont pas "laids" au sens classique du terme. Peut-être ne sont-ils pas beaux non plus, mais on veut juste se moquer de tout ça. »

Le président Gianni Aluigi lors de la parade annuelle du festival à Piobbico.

Gianni poursuit: « On essaye d'organiser un maximum d'évènements et de rencontres, de sorte à répondre à l'attente des centaines de gens qui nous écrivent car ils n'arrivent pas à trouver de partenaire. On fait de notre mieux pour les rassurer, mais ce n'est pas toujours possible. Par exemple, il y a quelques jours, une femme d'une soixantaine d'années m'a écrit une lettre dans laquelle elle étalait toute sa fortune. Elle faisait mention de tous ses biens et me demandait de lui trouver un mari. Comme vous pouvez l'imaginer, je n'ai pas pu y faire grand-chose. »

« Mais le simple fait que le club existe et que son nombre d'adhérents croit sans cesse montre que l'on combat doucement les préjugés, explique-t-il avec une once de fierté dans la voix. Et quand je dis "préjugé", je veux dire tous les préjugés. Pas seulement ceux basés sur l'apparence, mais aussi les préjugés sur les homosexuels, les immigrés, les musulmans… toutes les minorités dans le monde. »

Voici quelques photos de Mattia Micheli prises durant le week-end parmi les « gens laids » de Piobbico.

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Dino, ancien triathlète et fervent membre du club, a fondé une association à Ferrara « où nous essayons de lutter contre le culte de la beauté dans le sport ».

Mirco, surnommé Birra (bière), se bat contre « la discrimination à l'égard des enfants en surpoids à l'école ».

Marco, un habitant de Piobbico qui « n’aime pas se faire photographier ». Il a fait une exception pour nous.

Un homme qui suit la parade en moto tous les ans.

Matteo, un musicien qui travaillerait sur la BO d'un nouveau film avec Depardieu.

Un autre participant qui se fait appeler Biscotto (Biscuit).

La place de Piobbico pendant le festival.

Samuel, membre du club et candidat à la présidence.

Gianpero, autre membre reconnu du club.

Bruno, l'un des participants du festival.

Encore Dino, cette fois-ci dans une piscine.

Le signe de Piobbico, dans un style hollywoodien.