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Vapotter en toute tranquillité

Si vous fumez une cigarette électronique en public, les gens vous poseront sûrement des questions du genre « c’est pas un peu gay ? » ou « est-ce que ça marche pour de vrai ? »

Si vous fumez une cigarette électronique (ou e-cigarette) en public, les gens vous poseront sûrement des questions du genre « c’est pas un peu gay ? » ou « est-ce que ça marche pour de vrai ? » La réponse à ces deux questions est oui. Non, personne n’aura l’air aussi cool que Serge Gainsbourg mais oui, ça marche pour de vrai, et puis de toute manière qui a encore envie de ressembler à « Gainsbarre » ? Ça branche qui d’être bourré 24 heures sur 24 et de porter des Repetto blanches ? Enfin, si vous voulez arrêter de fumer, vous pouvez essayer les gommes à la nicotine ou toutes les autres solutions proposées par l’industrie pharmaceutique mais vous serez définitivement rejeté de la communauté des fumeurs.

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Les cigarettes électroniques, en revanche, sont un bon moyen d’éviter le calvaire des consommateurs de patchs, gommes ou tabac à chiquer (putain !) : oui, vous pourrez toujours traîner avec vos potes qui continuent de « s'en griller une ». La majorité des cigarettes électroniques essaient de ressembler à de vraies cigarettes, avec un bout rouge qui s’allume quand on vapotte dessus, ce qui, admettons-le, craint sa mère. Les seules qui ont l’air un tantinet cool sont celles qui ressemblent le moins possible à une cibiche, parce qu’au moins, vous n’aurez pas l’air d’un mec qui « essaye d’arrêter », mais au contraire d’un type qui est en train de tester des nouvelles drogues expérimentales qui ont coûté plusieurs millions d’euros, mises au point par des scientifiques dans une base secrète de l’armée.

L’autre avantage indéniable des cigarettes électroniques, qui met fumeurs et non-fumeurs d’accord, c’est qu’on peut les utiliser partout. Si je tenais un bar, j’en offrirais aux clients pour qu’ils puissent fumer à l’intérieur, et picoler plus. Grâce aux e-cigarettes, on peut fumer dans le train, dans le métro, à la fac et même à l’hosto, juste pour faire chier les gens. Ne vous faites pas prier et soufflez votre fumée à la gueule des vieux, des bébés, de votre patron, des flics, allez-y, puisque c’est parfaitement légal.

J’ai essayé plusieurs modèles de cigarettes électroniques, et voici mes impressions.

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Finiti – Goût « Regular Tobacco »
Nicotine : 1,6 % 

La e-cigarette Finiti a été la première que j’ai vu débarquer dans le commerce. Ça m’a fait un peu bizarre de voir ce paquet bleu très soigné à côté de mes Bastos habituelles, mais bon, j’imagine que le ministère de la Santé a donné son aval à la commercialisation de ce truc. Après inspection du paquet, aucune mention légale, juste un petit texte de prévention concernant les femmes enceintes et les dégâts que cette clope pourrait occasionner sur les appareils reproductifs, ce qui ne me concerne pas vu que j’ai une sainte horreur des gamins. Quand j’ai tapé l’adresse du site imprimée sur le paquet, j’ai été redirigé vers le site des cigarettes Fin. L’esthétique rétro et les photos de meubles art déco ont confirmé mes craintes : quelqu’un, avant moi, a pensé à créer une marque destinée aux fans de la série Mad Men et aux nouveaux parents branchés désireux d’arrêter la clope avant que leur rejeton dépasse la taille 4 ans chez Petit Bateau.

La cigarette Finiti est jetable, et la lumière qui s’allume au bout est blanche, ce qui rappelle le design des bouteilles de vodka Absolut. Contrairement à la Krave, cette cigarette était plutôt fumable, mais avait un arrière-goût de soja. Après quelques taffes supplémentaires, j’avais clairement l’impression de fumer de la sauce Kikoman.

En tant que végétarien, j’en ai un peu marre de bouffer du soja à longueur de journée, alors malgré la lumière blanche et l’esthétique « publicitaire classe d'avant », je me dois de mettre une mauvaise note à cette cigarette Finiti. Ça m’étonnerait que Don Draper ait bouffé un jour des steaks vegan.

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Krave – Goût « 300 Tobacco »
Nicotine : 1,4 %

À la première bouffée, la cigarette Krave n’était pas si impressionnante que ça, avec son style sobre et son logo « design ». Leur site web, c’est une autre histoire. Ils vendent des cigarettes customisées à base de tatouages et d’imprimés camouflage, et même une série entière de parfums allant du vin rouge au rhum ambré. Du rhum ambré, putain. Imaginez-vous le calvaire de tirer une latte de votre clope au rhum ambré après avoir bu une gorgée de vrai rhum. Cela dit, leur parti-pris « Radio FG » est plutôt malin, et je pense sincèrement qu’ils ont opté pour une bonne stratégie marketing. Je les verrais bien lancer une ligne chill-wave d’ici un an ou deux.

J’ai pu remarquer la faible quantité de nicotine à chaque bouffée, la Krave étant la moins forte des e-cigarettes testées. Au bout de cinq lattes, la Krave 300 Tobacco a le goût du lait sucré qui reste dans le bol après les Frosties. Ça fait partie de mes souvenirs d’enfance, comme Barbara, la mégère qui conduisait notre bus de ramassage scolaire. Cette salope nous interdisait de discuter entre nous pendant le trajet, ce qu’elle n’avait en aucun cas le droit de faire. En plus, elle avait plein de kystes chelou sur le corps et cette image persistante d’excroissances purulentes hante encore mes nuits aujourd'hui.

Eonsmoke – Goût Wrangler
Nicotine : 18 mg

Eonsmoke est la plus connue des marques de e-cigarettes, les bazars indiens en ont tous en vitrine et ils ont un million de déclinaisons différentes de leurs produits. Sur leur site, on peut lire que le parfum « Wrangler » est l’équivalent d’une Marlboro Rouge et ils garantissent « un vrai goût 100 % américain ». La botte de cowboy qui sert de logo m’a tout de suite projeté dans un film de Clint Eastwood, avec ce « bon vieux tabac authentique » nous venant tout droit du Far West. Je me préparais à un mélange de rodéo, de musique country, d’esclavage et de duels au six-coups pour une poignée de pesos.

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Mais en fait, les rodéos, l’esclavage et la country music, ça craint vraiment, tout comme la marque Wrangler. Ça avait un peu le goût de fumée, mais les pires côtés seulement. Au lieu de respirer l’air des grandes plaines peuplées de bisons, j’avais la sale impression d’inhaler un pot d’échappement de Volvo break. C’était aussi la seule e-cigarette rechargeable par USB que j’ai essayée. Ce plan d’attendre devant mon MacBook que cette putain de clope soit chargée était encore plus embarrassant que de tirer sur un pauvre tube de métal devant un rade de nuit, ce qui est déjà suffisamment humiliant pour un être humain. Ce concept est d’autant plus pété qu’ils font des parfums chocolat et mojito, ce qui est beaucoup trop connotéSex and the City pour un mâle hétérosexuel comme moi.

Kush – Goût « Classic Tobacco »
Nicotine : Pas d’information

La Kush est la cigarette la plus cheap que j’ai testée. Les mecs n'ont pas de site Internet et on dirait une sous-marque chinoise fabriquée par des enfants de 6 ans (ce qui, soit dit en passant, ne me surprendrait qu’à moitié). Le nom de la marque est un acronyme qui signifie « Keep Us Safe Harmless ». C’est gentil de leur part de penser à notre santé, mais si c’est pour choper un cancer à cause d’une infection à l’amiante : qu'ils aillent se faire foutre.

Cette cigarette avait un goût fort qui rappelait un peu le soja, comme la Krave, mais mélangé à des fluides corporels de punk à chien, ce qui n’était pas vraiment agréable. En tirant dessus, on pouvait entendre le mécanisme de la cigarette fonctionner. Je dois avouer que ça m’a pas mal fait flipper pour ma santé. J’ai entendu dire que certaines cigarettes électroniques contenaient de l’antigel et j’ai lu qu’une fois, l’une d'elles avait explosé dans la bouche d’un type, lui défonçant toutes les dents et la moitié de la langue. Vu que j’avais envie de manger autre chose que de la purée Mousline jusqu’à la fin de mes jours, j’ai décidé de balancer la Kush à la poubelle au bout de quelques lattes. Entre le goût insupportable, le risque de se faire exploser le cerveau et le paquet qui fait penser à une pub pour un magazine tibétain, je préfère autant bouffer du polonium au petit déjeuner.

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Logic – Goût « Black Label Tobacco »
Nicotine : 1,8 %

La marque Logic a tout compris. L’extrémité s’allume en bleu, la dose de nicotine est super forte, et ils ont misé sur un look futuriste qui défonce. Si les cigarettes traditionnelles appartiennent au passé, la Logic est la Blade Runner de la cigarette électronique. Même le mec qui fait la pub sur leur site, avec son combo veste/tee-shirt/jean, a l’air sympa. Il a même probablement pécho une meuf grâce à sa cigarette du futur. C’est le genre de bro avec qui j’aurais envie de traîner si je conduisais une BM Sport dans le 92, même si dans la vraie vie je saute par-dessus les portiques du métro et je dors dans une chambre de bonne du 18ème arrondissement.

La Logic est la clope qui m’a le plus niqué les poumons, mais c’est aussi celle qui imitait le mieux le goût de la cigarette. Vous serez probablement plus défoncé si vous picolez en fumant cette e-cigarette. En plus, elle a un arrière-goût de vanille. Certes, la vanille n'est pas un item super viril, mais cette cigarette est vraiment réglo, et c’est aussi celle qui a duré le plus longtemps parmi celles que j’ai essayées. Les bros ont raison.

Ou si vous voulez arrêter de fumer :

LE GUIDE VICE POUR ARRÊTER DE FUMER