
Parmi eux se trouvait Suha Wanous, une jeune fille originaire de Lattaquié. Elle a dessiné une mère en train de tenir la main de sa fille, un pistolet pressé sur la tempe. En fond, on pouvait voir un hélicoptère tirer sur une maison, tandis que deux enfants gisaient sur la pelouse. Les organisateurs de l’exposition m’ont expliqué que Suha devait passer un poste de contrôle de l’armée tous les jours avant d’aller à l’école. À chaque fois, elle était obligée de saluer les soldats.« Ces sessions thérapeutiques ont commencé en réponse à des dessins similaires à celui de Suha », m’a expliqué Ali Elshiekh Haidar, représentant de Najda Now – une ONG syrienne qui s’est alliée à l’ambassade norvégienne de Beyrouth pour organiser l’atelier. « Nous souhaitons que tout le monde puisse voir que les enfants sont capables de surmonter l’horreur de la guerre. S’ils n’ont pas les mots pour la décrire, ils ont assez de couleurs pour exprimer ce qu’ils ont vu. » Pour certains enfants, la tâche s’est avérée particulièrement difficile.Je me suis rendu au centre de Nadja Now à Chatila, un camp de réfugiés palestiniens situé dans la banlieue sud de Beyrouth qui accueille de plus en plus de Syriens. Là-bas, Ali m’a montré des dizaines de dessins. « Au début, les enfants étaient vraiment stressés. Ils avaient vécu un véritable choc en Syrie, et ils étaient persuadés de ne plus avoir le droit au bonheur », s’est-il attristé.
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