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J'ai eu le meilleur orgasme de me vie grâce à l'hypnose érotique

Une aventure incroyable au fond de mon cerveau avec le plus grand sorcier tantrique de l'Univers

Si d'aventures vous rencontrez Neil – un type plutôt mignon coincé dans son Damart et son vieux jean élimé – vous pourriez sans doute le qualifier de « gros nerd ». Vous ne penseriez pas non plus que cet ancien informaticien puisse gagner sa vie donnant des orgasmes indescriptibles capables de faire péter le frein de n'importe quel gus de ce Monde. Mais c'est pourtant bien ce mec qui a une statuette de Ned Flanders sur ses étagères et qui collectionne les posters Snoopy qui vous fera jouir comme jamais.

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La méthode de Neil n'inclut ni branlette magique ni intrusion dans votre organisme d'un sexe masculin de quelque sorte. À vrai dire, il ne tombera même aucun de ses vêtements. Neil ne fera que vous allonger sur son canapé en vous disant que vous avez sommeil, sommeil, pour au final vous réveiller avec l'orgasme le plus intense de toute votre existence. Son secret ? Un vieux tour de mauvais super-héro et d'animateur foireux embauché au Club Med – autrement dit, l'hypnose.

Neil se décrit lui-même comme un « hypnotiseur érotique ». Il se sert de leviers tantriques placés dans votre subconscient afin de stimuler et d'intensifier les sensations ressenties pendant un orgasme pour les rendre incroyablement bonnes. « Incompréhensible » est le meilleure qualificatif pour décrire le système d'hypnose de Neil, en particulier parce que ces talents de donneur d'orgasme ne sont pas tout à fait vérifiables –  il s'agit surtout d'un usage détourné de la médecine – mais aussi parce que cette pratique est toujours en quête de crédibilité. De tout temps, les gens ont essayé de détourner la médecine pour trouver des moyens égoïstes d'augmenter leur plaisir sexuel – et ils le feront aussi longtemps que la médecine et l'égoïsme existeront.

Comme c'est le cas avec beaucoup d'histoires libidineuses contemporaines, tout a commencé pour Neil grâce à Internet. À l'époque où il exerçait une profession normale dans l'industrie informatique, il avait un job qui lui assurait d'avoir son propre bureau et une adresse IP personnelle. C'est ainsi qu'il est tombé sur un forum rassemblant des types qui avait pour sujet de prédilection l'« hypnose sexuelle ». La plupart de ces mecs étaient des amateurs de bondage qui se servaient de l'hypnose comme d'un moyen supplémentaire pour contrôler leur victime ou d'un jouet plus exotique et difficile à trouver qu'une banale paire de menottes achetée au Sexodrome.

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Après avoir assisté à des séances d'hypnose sur Youtube, Neil a donc acheté plusieurs livres sur le sujet et s'est mis à jouer avec ses copains rencontrés sur les forums. Ayant acquis un savoir considérable, il passa un examen le certifiant docteur ès hypnose dans une école de Manhattan dont il a refusé de nous donner le nom. Neil était devenu tellement bon pour maintenir les gens sous emprise – que ce soit à des fins sexuelles ou à d'autres, plus conventionnelles (et chiantes) – qu'il a décidé de quitter son job en 2008 pour se consacrer à plein temps à sa passion en organisant des consultations dans son appartement.

Il trouve tous ses clients – des homosexuels pour la plupart, mais pas seulement – par le bouche à oreille et via l'autopromo sur les forums les plus salés de la planète gay. Pour être franc, seulement la moitié de son business est légal ; c'est celui qui consiste, en gros, à vous faire arrêter de fumer ou mener à bien votre régime. Le reste se fait peut-être dans l'illégalité la plus totale mais est à peu près cent fois mieux.

J'ai donc rencontré Neil pour expérimenter la puissance érotique surnaturelle de sa voix et de son esprit. Il débute la séance en balançant de gros bobards sur l'histoire de la pratique de l'hypnose. Un ramassis de faits plutôt intéressants, quoiqu'un poil chiants – globalement, c'est la même chose que de parler de votre métier et de votre famille à votre future meuf lors d'un premier rendez-vous. Il enchaîne ensuite par une explication du procédé qu'il utilise : il commence d'abord par prendre possession de votre esprit conscient – la partie qui vous assure un certain contrôle, qui pose toutes les questions emmerdantes et qui façonne votre vision du Monde. Par ce biais il peut ensuite suggérer des trucs dégueulasses à votre inconscient – la partie de votre cerveau qui contrôle les sentiments, les sensations ou les habitudes et tous les autres trucs auquel personne ne pense avant d'être vraiment dans la merde ou dans le cadre d'une consultation avec Neil.

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On a un peu parlé de mes limites personnelles. Je lui ai dit que je n'avais aucun problème avec le fait d'être à poil ou de me faire peloter. Cependant, comme la plupart des gens, je ne suis pas vraiment chaud à l'idée que quelqu'un me fasse faire quelque chose dont je n'ai pas envie. Pour me rassurer, Neil m'a dit qu'il ne le ferait pas et que de toute façon, l'hypnose ne permettait pas de forcer les gens à faire des choses allant à l'encontre de leur nature – comme aller braquer une banque ou fourrer un hypnotiseur que vous venez de rencontrer.

Vous pouvez déjà oublier la montre à gousset et les phrases foireuses de type « vous paupières sont lourdes ». Au lieu de ça, Neil vous allonge sur un canapé en vous ordonnant constamment de vous relaxer jusqu'à ce que vous ressentiez une sorte de flux d'énergie ramollissant tous vous muscles et votre corps. Tout ce procédé est, bien entendu, extrêmement chiant.

Après m'avoir tiré de ce qui ressemblait à un début de sieste ou à un état de flottement après une session de yoga, Neil me demande ce que j'aime et ce que je n'aime pas. Nous parlons des sensations que je ressens avant de me replonger dans un état de somnolence en me faisant déambuler ce coup-ci dans les différentes pièces de la maison. Donc je me ballade de salle en salle en me relâchant de plus en plus jusqu'à ce que Neil m'ordonne de rentrer dans une pièce, « la salle de l'abandon » – ça ressemble au titre du pire James Bond de l'Histoire ou à une pièce très privée pour jouer à touche pipi sous la soutane du curé. Une fois à l'intérieur, il me dit que quand je serai éveillé, je devrai retirer un de mes vêtements à chaque fois que je le verrai se toucher l'oreille.

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Neil me tire donc de mon sommeil et je me souviens exactement de la salle dans laquelle je me trouvais endormi quelques minutes auparavant. Je me souviens aussi de la consigne que Neil m'avait donnée au même moment. Il touche donc son oreille et mon cerveau se met à raisonner comme celui d'un mec ayant eu un rendez-vous galant merdique ; Neil ne m'aura pas, il ne me fera pas me désaper ce coup-ci.

Comme Neil est du genre persistant, il me renvoie dans un état de transe. Pendant que je suis sous son emprise, il me glisse à l'oreille que même dans le cas où je ressentirais de la réticence, je retirerais quand même mes fringues sans me sentir mal à l'aise pour autant.

Neil me réveille une seconde fois et là, je suis déterminé à lui faire comprendre qu'il ne me roulera pas. Pourtant je sens une vibration qui pulse dans mon corps tout entier et je peux déjà entrevoir dans mon imagination le moment où je retire mon pull. Je me mets à en parler à Neil et il me fait remarquer que je tremble. « Tu veux faire un truc en particulier ? » me suggère-t-il et sans attendre je retire mon pull. Les pulsations reprennent, je commence à me foutre à poil dans une tentative de les enrayer. Je me retrouve affalé sur le canapé, en caleçon, avec une folle envie de le retirer. Le truc chelou, c'est que je ne ressens aucune obligation de le faire, c'est plutôt une idée libidineuse qui me vient naturellement à l'esprit – bordel, ce mec est fort.

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Je m'allonge une nouvelle fois et j'entre dans une transe intense. Ce qui me maintient conscient, c'est la sensation de froid que je ressens parce que je suis allongé quasiment à poil sur un canapé. À ce moment Neil me parle, je le sais, mais pas moyen de me souvenir de quoi. En me réveillant une énième fois, il me demande comment je me sens et je lui réponds « bien ». Il me palpe le poignet, je ressens une vague de plaisir incandescent m'envahir. Je chope aussi une puissante gaule. Neil, me laisse me calmer et me sort « Ça fait du bien, hein ? » Il chope mon poignet une deuxième fois et la sensation de plaisir revient aussitôt, mais en plus puissante. J'ai l'impression d'être sur le point de jouir. Si un orgasme peut être comparé à une chute du bord d'une falaise, ce truc vous fait croire que vous flottez dans le vide pendant que vous matez le ravin sous vos pieds alors qu'une légère brise vous caresse le cul. Cette sensation est purement incroyable.

Neil m'attrape le poignet à cinq ou six reprises en me laissant quelques secondes de repos à chaque fois. J'en veux toujours plus. Il décide de me replonger dans une nouvelle transe – la plus intense depuis le début de la séance. Je sais que Neil me parle et me donne des ordres mais je n'arrive pas à me concentrer. Au lieu de ça, je pense à jouer au billard, à de vieilles platines vinyle, à Chuck Bass de Gossip Girl (sérieusement, Gossip Girl ) et à un vieil hôtel des années 1920. C'est un vrai assemblage d'images qui n'ont rien à foutre ensemble, c'est comme un rêve, mais un rêve encore plus con que d'habitude.

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Lorsque Neil me fait revenir à mes esprits, il me demande comment je me sens. Je lui réponds « bien » encore une fois. Ensuite, il me tape doucement le front et dit « contrôle, lève-toi » , je me lève. « Touche-toi la bite » , je commence à jouer avec ma nouille qui durcit rapidement. Il me tape la tête encore une fois et dit « normal ». Je m'arrête, puis me calme pour revenir à mon état normal. Je passe mon temps à me marrer, l'hypnose étant décidément la meilleure des dopes. Neil tapote ma tête une nouvelle fois et dit « statue ! » ; je me tiens debout, complètement immobile. Il m'attrape les bras, les fait bouger dans tous les sens et les place là où il le souhaite. Je me poile toujours, émerveillé par la performance de Neil. Une autre tape, un autre « normal » et mes mains retombent mollement le long de mes hanches.

Neil rapproche mes poignets et dit « menottes » ; mes deux bras se collent et même en forçant, je n'arrive pas à les séparer. Putain ce mec m'a menotté avec de l'air, c'est une sensation étrange parce que ce ne sont pas de véritables liens qui normalement, se définissent par votre lutte pour vous en défaire. À l'inverse, il semble que Neil ait réussi à me faire croire que la position de mes mains était naturelle. Quand j'essaie de les séparer, elles demeurent irrémédiablement collées. Plus j'essaie, plus la sensation d'entrave s'intensifie.

Neil dit enfin « libérer ». Mes mains se détachent et tombent sur mon flanc. Il les met derrière mon dos et me menotte encore une fois. Neil me retape sur le front et dit « sensible ! » ; il me touche le torse de sa main. J'ai la sensation qu'il balance des éclairs du bout de ses doigts qui traversent mon corps de part en part. Chaque impact me fout une gaule encore plus infernale. Il ballade sa main partout, on dirait que je me suis transformé en globe à plasma où l’électricité suit chaque mouvement de sa main. C'est putain de taré.

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Neil touche toujours ma poitrine, il se décide à détacher mes mains. Il tapote encore mon front et me fait me tripoter la bite. Au moment même où je commence à la toucher je ressens plus de plaisir qu'à n'importe quelle autre occasion dans ma vie de débauche. J'ai l'impression d'être complètement sobre et d'avoir avalé trois tazes en même temps. Je murmure à Neil « Je vais jouir » et il me répond « C'est mal ? »

Je ne sais pas si je peux décrire la sensation que j'ai ressentie, mais pour faire simple, j'ai cru que ma queue s'était ouverte en deux pour libérer des millions de rayon de soleil brûlants à l'intérieur de mon corps. Non seulement les consignes de Neil m'ont laissé me faire contrôler plus facilement mais elles ont également intensifié mon excitation pour permettre au plaisir d'être plus long et plus intense. Ce qui ne me semble pas être une mauvaise idée. C'était un orgasme, mais à aucun moment je n'ai jamais senti le besoin d'éjaculer ; j'avais le sentiment d'être Meg Ryan dans Quand Harry rencontre Sally. Il était impossible de l'arrêter et le temps allant, le plaisir s'intensifiait jusqu'à atteindre des sommets infinis, paradisiaques. Je me sentais tellement bien et étranger à ce plaisir que je ne savais pas quand il allait finir, comme si j'avais reçu de la part du Ciel un orgasme total, absolu. Mais bizarrement, ça n'avait rien de crado. C'est comme si toutes ces sensations étaient séparées de l'acte sexuel que je pourrais pratiquer avec mon corps – quelque chose d'extranormal, qui viendrait d'un recoin inconnu de ma libido. Ça n'avait rien à voir avec le simple fait de jouir ; tout tournait autour d'un plaisir débridé qui aurait pu soit me rendre taré, soit me faire exploser le crâne.

Finalement, j'éjacule. Beaucoup. J'en fous partout sur une table basse noire. Je suis resté entièrement empli de ce plaisir intense et étourdissant quelques instants. N'importe quel mot ne suffirait pas à décrire ce que j'ai ressenti. Je me suis déjà retrouvé dans pas mal de situations dégueulasses durant mes voyages, mais ce truc était le meilleur orgasme de ma vie. Le plus étrange aussi, puisqu'il n'avait rien de sexuel. C'était propre en quelque sorte ; une simple démarche hédoniste sous hypnose, entravée par rien ni quiconque. Il fallait que je m'assoie.

Neil m'a ensuite demandé comment je me sentais. J'ai simplement répondu que je voulais me recoucher. Il m'a donc hypnotisé une nouvelle fois, et cette dernière transe surpassa de loin le plaisir de n'importe quelle clope post-baise. Il me donna de nouvelles consignes en disant que tout se terminerait au moment ou j'allais reprendre mes esprits. À mon réveil, je n'ai pas pu m'empêcher de vouloir remercier Neil. Seulement, comment faire ? J'ai fini par donner un petit câlin prude au type qui m'avait procuré l'orgasme le plus puissant de toute ma vie.

Je suis parti en me demandant s'il existait une manière de s'hypnotiser soi-même ; me branler avec mon esprit nul ne pourra jamais être aussi bon que ce que je venais de vivre. Il faudra donc que je tente l'hypnose une nouvelle fois. Si à tout hasard vous aussi souhaitez vous lancer, passez un coup de fil à Neil, il est sans doute la personne la plus capable de vous faire baiser avec les étoiles de ce côté du Paradis.