Future ne vient pas de Pluton mais de Rennes

Future ne fait pas de bruit, contrairement à leur homonyme d'Atlanta. Le duo désormais trio ne s'est jamais trop pris la tête, il le disent eux-mêmes : « on fait du rock ». Aucune volonté de participer à la société du prêt-à-jeter et de l'hyper-choix, Future avancent, à leur rythme, et après deux EPs sortis depuis leurs débuts en 2012, ils préparent leur premier album, Horizons, qui sortira en avril prochain sur le label Requiem Pour Un Twister. Ils nous ont d'ailleurs envoyé un extrait du disque, « Side Effects », que vous pouvez écouter juste en dessous. Rock oui, mais surtout un mélange de post-punk, de cold wave et de shoegaze, qui pourrait les rapprocher de A Place To Bury Strangers, avec moins d'huile de friture. Le groupe jouera dans le cadre du Limbo Fest, lundi 26 janvier à la Mécanique Ondulatoire (avec Pop.1280), et on vous fait gagner des places pour la date ici. Vous pourrez discuter immobilier et nouvelles technologies avec Yann, Brice et Pauline, comme on l'a fait plus bas.

Vous pouvez me parler de votre premier morceau, « Youth Conspiration » ?
Yann : C’est un truc qu’on a fait très vite dans l’urgence, car on voulait enregistrer vite, très vite.
Brice : On se cherchait encore… mais on a fini par faire du « rock ».
Yann : Il est mixé bizarre d’ailleurs, enfin bon, c’était le premier morceau.

Pourquoi avez-vous quitté Rennes ? Qu’est ce que vous n’y trouviez pas que vous trouvez à Paris ?
Yann : Nos boulots respectifs.
Brice : Il n’y avait plus de Gin Tonic sur Rennes donc je suis venu à Paris.
Yann : Puis aussi pour avoir un appart de 9m2 à 400 balles, ce n’est pas à Rennes qu'on aurait trouvé ça !

Il parait que l’immobilier a chuté pour la première fois à Paris cette année, vous y croyez ?
Brice : Ah ouais ? Bah je me suis fait enflé par mon agence alors ! Mais en effet, je crois que la nouvelle loi passée en septembre a une incidence sur les prix.

D'ailleurs, le nom de votre premier album à venir, Horizons, est t-il en lien avec les deux fameuses tours de Rennes ?
Yann : Pas con, c'est ce qu'on dira ça maintenant.
Brice : Les deux tours de Rennes ?

Vous vous sentez Bretons ?
Brice : Grave. En même temps, quand tu es Rennais et que tu habites sur Paris, on te le rappelle souvent. Et pourtant, les mecs du Finistère te diront que tu n’es pas Breton si tu es Rennais. Mais une chose est sûre, du sang bigouden coule en moi.

Vous êtes un trio depuis peu. Comment s’est passé le casting-clavier ?
Yann : Très facile, il n'y a eu qu'un seul candidat. Dans un premier temps, on a fait passer des tests de logique, de culture G et un entretien collectif. Pour finir par des tests pratico-pratiques de piano classique.
Brice : Je n'ai rien pu dire. Pauline est arrivée et elle ne voulait plus partir.
Pauline : Disons que je suivais le projet depuis le début. Ça fait un bon nombre d’années qu’on est potes en fait. Un jour, à la fin d’un de leurs concerts, ils m’ont proposé de venir jouer avec eux. Alors je suis venue, et je ne suis plus partie.

Est-ce que Pluto, l’album de Future, a bouleversé votre conception de la musique contemporaine ?
Yann : Non, nous c’est les deux tours de Rennes, maintenant. Mais peut être qu’un jour on va se faire démonter la tronche car on a le même nom que lui et qu’on a gagné 15 balles sur son dos.
Brice : Pluto ?

Qu’est ce qui vous a bouleversé musicalement en 2014 ?
Brice : Je suis souvent à la bourre en ce qui concerne les sorties d’albums, etc. Donc j’écoute des trucs de 2011/2013 en ce moment. J’ai beaucoup aimé l’album de Detachments, Eagulls, Soft Moon ou encore Girls Names.
Pauline : Social Rust de PC Worship. L’album est incroyable, c’est assez difficile de le qualifier, de le saisir. C’est dissonant, c’est radical, puissant et lourd. Le genre d’album dont tu ne sors jamais. Après l’avoir écouté tu ne peux plus jouer de la musique de la même manière. Enfin moi en tout cas, je ne peux plus.

Il y a quoi dans votre Shazam ?
Yann : Shazam ?
Brice : Désolé mais je n’utilise pas cette appli, je suis plus un mec Spotify.
Pauline : Steppenwolf - « The Pusher ».

Vous êtes plutôt « retweet » ou « favori » ?
Brice : Retweet du favori.
Pauline : T’es sérieux ?

Non, mais là oui : est-ce que MySpace vous manque ?
Brice : Pas mal ouais ! C’est comme ça que j’ai commencé à découvrir des groupes, à 16 ans. Ça draguait pas mal en plus sur MySpace.
Pauline : Pas vraiment, j’étais plus branchée forums à l’époque.

Comment envisagez-vous le futur ?
Yann : Avec un E.
Brice : Dans un futur proche, la sortie de notre premier album en avril sur Requiem Pour un Twister. Il va s’appeler « HORIZONS » et contiendra 10 titres. Ah mais attends, ça vient de là le truc des « deux tours de Rennes » ? J'ai capté. Ok.
Pauline : Brice maîtrisera les quintes. Et on donnera plus de concerts en bord de mer.

Rod Glacial aussi a vécu le rêve armoricain. Il est sur Twitter @FluoGlacial