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Une bonne sœur tue un cerf et les gens d'Internet deviennent fous

Avec Dieu comme seul appeau, son chapelet et un fusil, cette nonne a abattu un cerf de 100 kilos et s’est attiré les foudres d’Internet.
Photo via Flickr user freekstreet

Quand le diocèse catholique d'Erie, en Pennsylvanie, a fièrement posté une photo de Sœur John Paul Bauer sur Facebook, c'était probablement pour gratter quelques pouces bleus. Personne ne pouvait prévoir qu'une fois en ligne, la photo de la religieuse, accessoirement professeur au lycée catholique de St. Marys, aller déchaîner les enfers (2.0).

Le diocèse voulait juste rendre hommage au cerf de 100 kg que la nonne venait d'abattre. L'évêché a depuis retiré l'image controversée des réseaux-sociaux mais le monde avait enfin la réponse à la grande question sur la vie, l'univers et le reste : « Existe-t-il une nonne plus badass que Whoopi Goldberg dans la vraie vie ? »

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Congratulations Benedictine Sister John Paul Bauer,St. Mary's, on her 10-pt. buck: https://t.co/A1IpcfLkAp #hunting pic.twitter.com/8robRwMNHD

— Live Love Hunt ™ (@LiveLoveHunt) December 4, 2015

Le web s'est rapidement divisé entre le camp des chasseurs et celui des défenseurs des droits des animaux, chacun s'armant d'une bonne dose de trolling pour défendre sa paroisse. Amie des bêtes, Maria S.Pagan s'est fendue d'un : « Oh, trop bien. Une religieuse qui tue l'une des créatures de Dieu. » Tandis que Josh Ostrander a proposé son analyse très personnelle des voies du Seigneur : « Mais vous pensez qu'elle sort d'où votre bouffe ? Ça fait des millénaires que les gens tuent des animaux pour se nourrir. Rien n'a changé. Mettons les choses au clair : 'tu ne tueras point' concerne le meurtre. Ce n'est pas pécher que de tuer un animal pour le manger ou de tuer un être humain en cas de guerre ou de légitime défense. Il y a vraiment des gens maboules… »

D'autres semblaient juste impressionnés par la taille de la bête.

Sœur Bauer a été évidemment très étonnée par toutes ces réactions — le post a été vu plus d'un million de fois. Interrogée par l'antenne régionale de CBS, la religieuse a expliqué que la chasse était une pratique héritée de ses origines : « À St. Marys, c'est comme ça qu'on vit. On va chasser. Et tout le monde le fait : l'entraîneur… les étudiants. »

Bien qu'ayant grandi dans une région où l'on chasse le cerf, Bauer n'était pas conviée aux parties de chasses de son père et de ses frères. Elle explique qu'elle a appris à tirer lors de son service dans la US Navy. Cette nonne déchire. Après avoir servi sous les drapeaux, Bauer est rentrée dans son village enfilant à la fois le froc et les bottes de chasse.

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La bonne sœur aussi précise que Fredrick Zoller raconte que le jour de l'ouverture de la saison de la chasse au cerf, elle a attendu seule plusieurs heures dans une échelle d'affût (une sorte de cabane en bois faisant office de mirador) en priant, chapelet à la main. Ce n'est pas forcément la première image de chasseur qui vient à l'esprit. Finalement, un troupeau de biches est apparu avec deux grands cerfs en bout de cortège. Sœur Bauer a visé le plus gros, un cerf dont les bois comptaient dix cors avec un écart d'environ 40 centimètres. Si votre seule expérience en matière de cervidés remonte à Bambi et que vous n'avez jamais touché de fusil de votre vie à part celui de la Foire du Trône, laissez-nous vous dire : on parle là d'un beau spécimen.

Sœur Bauer ne comprend pas trop le buzz qui l'entoure et continue de dire qu'elle adore chasser et prier avec son chapelet en attendant sa cible. Et qui l'eut cru ? La nonne est persuadée qu'une intervention divine a mis le cerf sur son chemin.

Elle trouve une dimension spirituelle à la chasse : « Quand je suis debout dans mon mirador, que je ne bouge pas et que tous mes sens sont à l'affût, je vois le sol gelé prendre vie. C'est comme si j'assistais à la création. » Sa passion pour la chasse est davantage motivée par un souci de conservation que par une soif de sang. Sans la chasse, ajoute-t-elle, les animaux mourraient de faim.

Allez expliquer ça à Georgie Pendragon, cette internaute qui a écrit sur le Facebook du diocèse : « Horrible. On ne peut vraiment faire confiance à personne pour ce qui est de respecter la sainteté de la vie. Rien d'exceptionnel. Nonne folle de la gâchette. » Georgie a aussi commenté les commentaires d'un : « Partager ça… bon dieu. »

Bilan de la journée, si devant Dieu, les bonnes sœurs doivent présenter un cv, Sœur Bauer pourra désormais y ajouter la ligne : « créer le buzz sur internet ».