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​Franck Ropers, le Bruce Lee français

Le combattant français popularise le penchak silat par le self-défense et le rend accessible à tous.

Moins connu que le kung fu, le karaté, le tai-chi ou le krav maga, le penchak silat n'est pas moins efficace et tend à prendre de plus en plus de poids dans le monde des arts martiaux. Même si vous n'en avez jamais entendu parler, vous en avez surement déjà vu sans le savoir car, impressionnant de beauté, le style a souvent inspiré le cinéma pour les combats en corps à corps. D'origine indonésienne, la discipline a touché l'Europe dans les années 60 quand Maitre Turpijn (l'un des pionniers du penchak) l'a importé aux Pays-Bas.

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Depuis des années, un homme œuvre pour faire évoluer la discipline en France malgré certaines critiques : Franck Ropers. Formé par Maître Charles Joussot et diplômé par Maître Hardjono Turpijn, il est actuellement le plus grand ambassadeur de penchak silat du pays, mais aussi à l'international. Avec un CV dans le monde des arts martiaux long comme le bras de Dhalsim dans Street Fighter, le Parisien 7e Dan insiste sur l'utilisation de l'esprit, le contrôle de soi et l'environnement pour attaquer en se défendant efficacement. Au même titre que Bruce Lee avec le jeet kune do, il tend à rendre le penchak plus efficace et accessible en l'adaptant à son environnement, notamment en le popularisant à travers la self défense.

Avec plus de 40 écoles dans le monde – regroupées au sein de l'Académie Franck Ropers – l'ancien de l'INSEP veut donner au plus grand nombre accès à des techniques qui, jusqu'ici, étaient réservées à une minorité. On est allé poser quelques questions à ce monument des arts martiaux en France pour discuter du côté traditionnel et mortel du penchak, de la manière qu'il a de populariser son art martial à travers son académie, la self-défense, ses cours en ligne et ses vidéos YouTube, et de son clash avec Cyril Diabaté sur le "mytho-jistu".

VICE SPORTS : Le penchak c'est un art martial efficace et beau visuellement. C'est ce qui vous a attiré au début ?
Franck Ropers : Ce qui m'a attiré en premier lieu, c'est l'efficacité et la possibilité d'utiliser toutes les armes naturelles du corps pour s'en servir contre des armes blanches ou contondantes. Ensuite, je me suis rendu compte quelques mois après qu'en étant efficace on devenait esthétique. L'esthétique d'une frappe ou d'un enchaînement est parfois vraiment liée à l'efficacité.

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Donc l'efficacité prime sur la beauté, mais la beauté amène l'efficacité ?
Tout à fait. On a constaté qu'un élève débutant qui n'est pas synchronisé ou pas coordonné pratique un penchak moche. C'est normal. On est tous passés par là quand on a commencé. Par contre, quelqu'un qui est techniquement très bon propose quelque chose de percutant, de félin, d'animal et fait du beau, car il a les gestes justes.

Comment se passent les compétitions de penchak ?
Il y a des compétitions organisées par des fédérations non délégataires et affinitaires (non officielles). Des compétitions avec beaucoup de règles, des plastrons, etc. Je n'y participe pas, car je trouve que ça dénature vraiment l'art martial. Il y a aussi des compétitions techniques lors desquelles on propose des techniques en binôme. On va à vitesse réelle, on touche au corps avec un certain contrôle, car on vise les points vitaux. On est ensuite jugé sur la puissance, la rapidité, l'efficacité et la pertinence de la défense. Là par contre, ce sont des compétitions officielles, télévisées et suivies par des magazines spécialisés. Avec mes élèves on a participé à plusieurs d'entre elles et j'ai notamment gagné la plus prestigieuse, le "King of Self Défense" en 2013 organisée par M. Lombardo. J'ai remporté l'épreuve en catégorie "Maître" et le titre toutes catégories confondues "Super King of Self Défense". Tous les arts martiaux sont rassemblés et c'est le meilleur qui gagne. Il y avait le krav maga, le kempo…

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Vous avez dit « on juge la défense ». Le penchak est un art de défense plutôt que d'attaque ?
C'est souvent vu comme de l'attaque, car on travaille beaucoup sur des contres ; ce qu'on appelle la défense agressive. Je n'attends pas forcément de prendre un coup pour bloquer. Dès que ça part de l'épaule, que l'adversaire enclenche son coup – comme c'est basé sur la vitesse éclair – je réagis tout de suite. Il y a des techniques spécifiques basées sur l'explosivité, sur le fait d'activer son cerveau et son corps rapidement. Donc une bonne respiration et d'autres exercices permettent de générer ça. En étant bien relâché, conscient et dans le combat, on arrive à réagir dès que l'autre déclenche sa frappe. En tout cas on n'attaque jamais le premier. Quand on attaque, c'est un contre. Ce qui ne se voit pas forcément.

La défense peut donc être plus efficace que l'attaque.
Voilà. Dans la rue, il est très difficile de bloquer un coup, sauf avec les blocages reptiliens dont je parle notamment dans mes vidéos. Donc on travaille aussi beaucoup sur le fait d'anticiper par le développement de la vigilance.

Il y a un côté traditionnel et un côté mortel dans le penchak. Comment vous vous dites « Tiens, lui je peux lui enseigner le penchak mortel ».
Il y a tout un cheminement. Comme tous les arts martiaux, ça demande un peu de temps. Ce que j'ai fait, c'est que j'ai mis en place des systèmes de grade, de la ceinture jaune à la ceinture noire. Ça me permet de voir, avant que la personne arrive à acquérir ses techniques dévastatrices, son profil physique et psychologique. Si je décèle en lui un quelconque déséquilibre psychologique, je ne l'amène pas à ce niveau.

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Il m'est arrivé de dire à des gens que je ne pouvais pas les garder. Les profs de mon académie sont tous sous mon autorité et ils ont des contrats. On est aussi soumis à des contrôles faits par des référents des académies. On fait aussi beaucoup de stages, et si on constate un potentiel problème chez un élève, on lui demande de partir car on est conscient de la dangerosité de la technique qu'on enseigne.

Comment enseignez-vous cette science du corps à vos élèves, sachant que le penchak silat permet d'attaquer les points vitaux du corps humain ?
Il y a les points vitaux accessibles, les basiques, disons. Ceux-là je les enseigne à tous mes élèves dans le cadre du cours. Je commence par leur expliquer les dangers qui existent à toucher ces points. Il y a aussi une part psychologique donc je leur apprends pourquoi et quand utiliser ces coups. Ça leur permet aussi d'avoir conscience de la dangerosité de ce qu'ils font. La prise de conscience joue, car une fois qu'ils savent que c'est dangereux, ils font attention.

Quand on enseigne d'abord les techniques et qu'après on dit « c'est dangereux », là c'est trop tard. Il y a tout un aspect pédagogique sur lequel j'insiste auprès de mes profs. Il y a le contrôle total et ensuite quand on connaît bien les gens, après les avoir vus évoluer et passer leurs ceintures, là on commence à rentrer dans le vif du sujet en apprenant vraiment les coups aux points vitaux qui peuvent tuer les gens. Je pense notamment aux rotations cervicales, aux défenses à la gorge et j'en passe.

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On fait du basique au début, comme ça on apprend à voir comment la personne se comporte et dès qu'elle veut enseigner à son tour, je lui apprends les cervicales, les croisements, etc.

Comment avez-vous pensé vos cours de penchak silat ?
C'est très simple. Je suis quelqu'un de cérébral et physique. Je réfléchis avant d'agir et je cherche toujours à mettre les choses – art martial ou autre – en phase avec les besoins des gens. A l'origine, le penchak est un art martial indonésien. Les personnes qui vivent en Malaisie ou en Indonésie font en moyenne 1m60 et 55 kilos. On ne peut pas demander à un occidental de 1m85 et 90kilos de faire les mêmes techniques que les Indonésiens. Il y en a qui ne pourront pas, et s'ils le font, ça leur causera des problèmes d'ordre musculo-squelettique articulaire. Je ne critique pas, car chacun fait ce qu'il veut, mais le mimétisme en disant « Je vais tout faire comme eux », c'est ridicule. Un mec de 1m90 ne peut pas faire les mêmes techniques qu'un mec de 1m60, ce n'est pas possible. À tel point que j'avais demandé aux élèves qui le faisaient ce qu'ils ressentaient. Tous me disaient « J'ai mal aux genoux, aux hanches ». L'art martial, c'est quelque chose qui nous pousse à être en bonne santé. Quel est l'intérêt d'enseigner aux gens des techniques qui ne leur sont pas adaptées, avec lesquelles ils vont se péter et ne pourront plus rien faire ?

Je suis parti de ce postulat. J'ai donc créé le Penchak AFR (Académie Franck Ropers) à travers lequel j'enseigne des spécificités. Je l'ai adapté à un public occidental, mais aussi à moi. J'ai travaillé beaucoup d'arts martiaux et je me suis dit que j'allais rendre le penchak accessible à tous. J'ai regardé les techniques et j'ai analysé ce que pouvaient faire les gens de 15 ans à 60 ans. J'ai ensuite créé des grades de couleur. Je suis le premier en France à avoir fait ça pour faciliter l'apprentissage. Ça m'a permis de voir tout de suite les techniques qui posaient problème aux gens et celles qui n'en posaient pas.

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Quelles techniques sont inadaptées d'après vous ?
J'ai enlevé de ma panoplie le coup de poing traditionnel arrêté qu'on trouve en penchak silat traditionnel et qui n'est pas du tout réaliste selon moi par exemple. Dans la rue, on retrouve plutôt un coup de poing à la volée ou un coup de poing de boxeur. J'ai utilisé mes capacités de boxeur et ce que je connaissais de la rue après avoir fait 10 ans dans le milieu de la sécurité, pour mettre en place ce genre de choses.

Est-ce que ces petites adaptations vous ont valu des critiques ?
Evidemment, mais ce qui est paradoxal, c'est que je suis critiqué par les "puristes- traditionnalistes" qui affirment que je ne pratique pas et n'enseigne pas un « vrai penchak ». Or, en France, je suis l'un des rares à avoir obtenu mon diplôme indonésien délivré par Maitre Turpijn. Récemment j'ai aussi obtenu mon 7e Dan par la femme de ce même Maitre qui a reconnu mon art. Elle m'a dit « Tu as réfléchi, tu as personnalisé le Penchak pour l'adapter à ton environnement et aux gens que tu fréquentes comme l'a fait mon mari il y a très longtemps quand il est venu en Hollande. » En toute modestie, sans le vouloir, j'ai adapté mon art, comme Bruce Lee a adapté son kung-fu avec le Jeet Kune Do. J'ai ensuite créé une structure pédagogique qui m'a permis de faire reconnaitre ce que je faisais par des fédérations.

Ces écoles ont ouvert la discipline à des personnes qui n'y seraient pas allées ou n'auraient pas pu continuer à en faire en suivant la méthode traditionnelle…
J'ai des gens de 7 ans à 74 ans. Ce qui est drôle c'est que des gens commencent par la self-défense et ensuite viennent au penchak. Là, ils découvrent l'art martial et c'est le paradis pour eux vu qu'ils ont déjà les bases. C'est ça qui est génial, car les gens me disent « Moi je ne veux pas faire du penchak avec des positions basses comme en danse. Ça ne m'intéresse pas et en plus je ne peux pas le faire. » Du coup ils viennent chez moi. C'est pour ça que j'ai beaucoup d'élèves.

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Vous donnez aussi des cours en ligne. On peut vraiment apprendre à travers un écran ? Certains galèrent pour apprendre une langue donc pour apprendre à se défendre…
J'ai été le premier en France toutes disciplines confondues à créer des cours en ligne. Les gens m'écrivaient pour me dire qu'ils habitaient loin et n'avaient pas de salle de penchak près de chez eux, mais souhaitaient en faire. Le concept marche très bien. Les cours sont de vrais cours à travers lesquels je corrige les gens qui m'envoient leurs vidéos comme je pourrais le faire en live. La seule différence est que je les corrige avec un tableau spécifique où tout est détaillé et leur dis ce qui va et ce qui ne va pas. Ils passent des grades avec des référentiels qui sont les mêmes qu'en salle. S'ils obtiennent leur grade, ils ont une ceinture et un diplôme, comme s'ils étaient avec moi à la salle. Par contre, arrivés à la ceinture bleue, une ceinture élevée, ils sont obligés de venir à Paris pour passer le grade devant moi. Je veux voir tout l'aspect psychologique pour ne pas enseigner n'importe quoi à n'importe qui. J'ai formé des professeurs connus dans le milieu du penchak de la sorte. Mes vidéos ont été les supports pédagogiques des fédérations.

Le penchak selon vous est l'art martial le plus en adéquation avec la self-défense ?
Pour moi, c'est ce qui correspond le mieux à ce qu'on peut trouver en situation réelle. Ça ne demande pas trop de puissance, c'est basé sur la vitesse et il y a un travail psychologique assez poussé. Après je pense que le krav maga l'est aussi, car on travaille sur des attaques qu'on retrouve dans la rue. Mais encore une fois, il y a plein de paramètres à prendre en compte comme la vigilance. Il y a tellement de choses à faire avant de se battre. Si on ne sait pas les faire, on est mort. On peut être champion de MMA et se faire attaquer par 5 personnes par-derrière. Tout comme on peut avoir fait 2 mois de Penchak, de krav ou de taïchi, percevoir le danger et fuir. Dans ce cas, pour moi, celui qui fuit a gagné. La self défense c'est global. Je parle toujours de la globalité du truc. Les attaques de rue sont des attaques reptiliennes, à la volée. Si on prend l'exemple du coup de tête, la défense n'est jamais abordée. Moi, c'est quelque chose que j'aborde dès la ceinture jaune. Au bout d'un mois, mes élèves savent déjà bloquer un coup de tête – qui est quand même le deuxième coup, après le coup de poing, qu'on retrouve dans les conflits de rue. Un gars qui a 15 ans d'art martial peut prendre un coup de tête, car il ne saura pas se défendre face à cette attaque.

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Cela dit, il faut toujours rester humble car dehors, il n'y a pas de grades comme à la salle et la bagarre de rue est très éloignée de ce qu'on vit au dojo. Un bon technicien ne sera pas forcément un bon combattant de rue. Vigilance, condition physique et détermination feront la différence en cas d'agression.

Dans vos vidéos vous prônez aussi beaucoup la fuite. Certains pensent que si on maitrise un art martial on est invincible. On est d'accord pour dire que c'est faux ?
Il faut toujours être vigilant. Après c'est pareil, il faut savoir fuir, courir et ne pas tout faire n'importe comment. Ce sont des choses qui se travaillent. Il faut aussi connaitre un peu la rue et retenir très peu de techniques, car le cerveau va avoir un temps de réaction court. Par exemple si sur une table je vous mets plein d'outils et vous demande de choisir le bon pour faire une tâche demandée. Vous allez chercher et mettre du temps. Maintenant si je ne mets que deux outils sur la table, vous allez tout de suite trouver l'outil. L'expert aurait trouvé l'outil, mais le débutant non. J'ai aussi beaucoup bossé sur la manière dont fonctionne et réagit le cerveau. J'ai travaillé sur l'aspect psychologique avec des voyous, des gens qui se battent beaucoup, des forces spéciales, des policiers, etc. Peu importe leur profil, leur temps de réaction est à peu près le même. La technique sans la connaissance de l'état de stress ne vaut rien.

Personne n'est invincible et si vous le croyez, vous êtes vulnérable et en danger !

Vous avez eu une discussion sur un plateau télé avec Cyril Diabaté qui disait que tout ce qui était self-défense était du « mytho-jitsu ». Que voudriez-vous répondre à ceux qui pensent ça ?
Le débat était faussé de base, car on était sur une chaine qui parle beaucoup de pieds-poings. J'ai accepté de le rencontrer, mais lui est resté bloqué sur ses positions. Je ne voulais pas lui vendre le penchak ou la self, mais je voulais un vrai échange, un vrai débat et qu'il ait en tête que la self-défense commence par la vigilance et la connaissance de soi. Lui, il n'est que dans le combat pur. Il compare son physique d'athlète et son passé de champion avec celui de monsieur tout le monde. Il prend en exemple son cas de combattant professionnel de cage pour dire comment tout le monde devrait faire. Sauf que lui est hors norme ! On ne parle pas de la même chose. Au même titre que le combat sur ring n'enseigne pas à se défendre contre et avec des armes blanches ou contondantes. C'est encore un autre type de combat.

Vous n'avez tout simplement pas les mêmes références, ni les mêmes objectifs en fait…
Ce n'est pas la discipline qui joue. Prenez un mec du MMA ou du Freefigt qui est un super technicien mais qui est un mec super gentil. S'il se fait agresser dans la rue, je ne suis pas sûr qu'il fasse ce qu'il faut pour taper, car 70 % sont liés à la détermination et au fait de connaitre les codes de la rue. Maintenant vous prenez un mec qui fait du taïchi chuan, un « rageux » qui aime se battre et qui connait la rue, croyez-moi, il va être bien plus efficace que le mec du MMA. Ce n'est pas une question de technique, c'est une question de mental, de physique, d'âge, mais aussi de besoin.
J'ai été videur pendant 10 ans. J'ai vu des mecs faire des arts martiaux pas percutants, mais super efficaces, au même titre j'ai vu des tapeurs sur le ring qui n'ont rien fait dans la rue. Tout est une question de détermination. Se défendre c'est survivre.

Lui prône le sol, mais aller au sol si les agresseurs sont plusieurs ou armés c'est encore plus dangereux. Je n'ai pas compris son discours. Il était essentiellement basé sur le combat, mais une femme de 50 ans ne va pas aller dans une cage de MMA. Ça ne l'intéresse pas. Or, la self défense peut l'attirer. Savoir mettre un coup de pied génital et partir pourra plus lui servir et être en adéquation avec son âge, son corps, etc. Je suis là pour aider les gens normaux pas pour faire évoluer des champions.

Vous enchainez les vidéos sur le Net. A chaque fois, c'est un succès. Qu'est-ce qui vous a poussé à devenir une sorte de youtubeur du fight ?
Ça s'est fait tout naturellement. La vidéo, ça me fait rire donc je me suis dit que j'allais faire une première vidéo. La vidéo a bien marché, donc j'en ai fait une deuxième, une troisième et ainsi de suite. On m'a demandé de continuer, et aujourd'hui j'ai 360 000 abonnés sur ma chaine. YouTube nous a appelés et nous a pris en charge. Je suis devenu Youtubeur un peu par hasard, sans réellement le chercher.

Comment choisissez-vous vos thèmes ?
C'est tout simple, ce sont les gens qui m'écrivent et me soumettent des idées. Je me nourris des échanges avec les gens. Je ne cherche pas la visibilité. Comme je dis à mes profs, tu peux être le meilleur du monde, si tu restes dans ta cave, personne ne le saura. Donc quand il y a de la visibilité à prendre, il faut y aller même si de base ce n'est pas le but. On est en 2017, il faut sortir les gens de leur salon, mais comme on n'y arrive pas, on va dans leur salon.