La veuve Nutella, milliardaire et presque centenaire

Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que le prix du chocolat atteint des sommets partout en Europe, le confiseur piémontais Michele Ferrero a l'idée de réduire ses coûts en mélangeant de la poudre de noisette au peu de chocolat qu'il a à vendre.

C'est en partie grâce à cette astuce qu'est née l'empire du chocolat connu sous le nom de groupe Ferrero, un conglomérat de marques d'envergure internationale : Kinder Surprise, Tic Tacs, Ferrero Rocher et, bien évidemment, Nutella.

L'épaisse pâte à tartiner, fleuron de l'entreprise, compte une fanbase à faire pâlir d'envie Eros Ramazzotti. Leur consommation de Nutella, à la limite de l'addiction, rapporte chaque année plus de 2 milliards d'euros – soit 198 416 tonnes de pâte d'après les chiffres du Bloomberg Business.

Nutella ne représente pourtant qu'1/5 du chiffre d'affaires de la firme. Même sans avoir fait l'école des mines, un rapide calcul permet donc de mesurer le revenu annuel de Ferrero autour des 10 milliards d'euros. Evidemment, ce genre de business a fait la fortune de la famille Ferrero dont les origines modestes ne sont plus qu'un lointain souvenir.

Quand Michele Ferrero est mort l'année dernière, le jour de la Saint-Valentin, à l'âge de 89 ans, il a fait de Maria Franca, sa veuve de 98 ans, la quatrième femme la plus riche du monde et, de loin, la plus riche personne d'Italie – selon Forbes.

Maria Franca Ferrero est désormais considérée comme la trentième personne la plus riche du monde, avec une fortune personnelle estimée à environ 20 milliards d'euros. Ce qui fait une belle cagnotte pour un simple mélange de noisettes et de cacao. Maria Franca peut se vanter d'en mettre plein la vue au magnat des médias, roi du bunga bunga et ancien Premier Ministre Silvio Berlusconi qui ne pèse « que » 6,8 milliards d'euros.

Malgré les polémiques entourant l'huile de palme, les chiffres de vente du Nutella ne risquent pas de baisser. Sa production détruit peut-être l'environnement, mais ça ne nous empêche pas de nous en mettre plein les dents.