Santé

Des larves de ténia découvertes dans le cerveau d'une Australienne

C'est la toute première fois qu'une personne contracte ce genre de parasite dans le pays.
Gavin Butler
Melbourne, AU
Sandra  Proutry-Skrzypek
Paris, FR
Larves ténia cerveau
À gauche : WIkimedia Commons/Materialcientist ; à droite : Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported

Les médecins d'un hôpital australien ont trouvé des larves de ver solitaire dans le cerveau d'une femme de 25 ans qui disait souffrir d'un mal de tête depuis plusieurs jours. Cette infection parasitaire, dont le nom scientifique est neurocysticercose, se produit généralement lorsqu'une personne ingère par accident des œufs de Taenia solium, ou « ténia du porc ».

Les larves de ver solitaire présents dans les aliments contaminés consommés éclosent dans l'intestin et circulent dans le sang vers d'autres organes du corps, y compris le cerveau, où elles se développent en kystes. Si le ver solitaire est la maladie parasitaire la plus courante dans les pays en développement, cette habitante de Melbourne, qui n'avait jamais voyagé à l'étranger, est le premier cas indigène en Australie, selon une étude récente publiée dans The American Journal of Tropical Medicine and Hygiene.

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La jeune femme souffrait de maux de tête intermittents et de symptômes visuels temporaires depuis l'âge de 18 ans et avait reçu un diagnostic de migraines. Lorsqu'elle a expliqué souffrir d’une douleur particulièrement persistante et de symptômes visuels intenses, notamment une vision centrale floue, les médecins du Royal Melbourne Hospital ont décidé de lui faire passer une IRM du cerveau.

Après avoir opéré et retiré la masse kystique, ils ont découvert qu'il ne s'agissait pas de « tissu humain », mais d’un tas de larves de ténia.

Ils ont découvert une lésion de huit millimètres qu'ils croyaient être un abcès ou une tumeur. Mais après avoir opéré et retiré la masse kystique, ils ont découvert qu'il ne s'agissait pas de « tissu humain », mais d’un tas de larves de ténia. Comme il s’agissait d’une lésion solitaire qui a été enlevée chirurgicalement, aucun autre traitement n'a été recommandé.

On ne sait pas exactement comment la patiente a ingéré les œufs de ver solitaire en premier lieu. Employée comme serveuse dans un café, elle vit avec ses parents ainsi que ses frères et sœurs dans la banlieue de Melbourne. Elle assure n’avoir jamais fumé ni consommé de drogues illicites et n'aurait jamais été exposée à des animaux autres que des chiens et des chats de compagnie.

La patiente est considérée comme ne présentant qu’un risque très faible, si ce n’est nul, d'infection par des larves de ténia. Les chercheurs n'ont pour l’instant pas pu identifier un lien épidémiologique clair avec la source de la maladie.

« Le travail de serveuse de la patiente impliquait un contact permanent avec des personnes de diverses régions géographiques, mais c’est le cas d’innombrables autres jeunes Australiens employés dans l'industrie hôtelière, ont-ils noté. Cependant, il n'est pas surprenant qu'avec la fréquence élevée et la facilité des déplacements entre les régions endémiques et non endémiques, une infection sporadique puisse se produire chez des personnes qui, autrement, seraient considérées comme ne présentant aucun risque ou un risque très faible. »

« Bien que ce cas soit le premier documenté de neurocysticercose acquise localement en Australie, il est possible que d'autres cas s'ensuivent, ont conclu les auteurs. Les cliniciens doivent être conscients qu'avec la facilité et la fréquence des voyages dans le monde, des maladies telles que la neurocysticercose, qui sont très endémiques dans de nombreuses régions du monde, représentent un risque pour les habitants des pays à faible endémicité. »

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