Évacuation tendue du lycée parisien occupé par des migrants

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Tôt ce mercredi matin, les forces de l'ordre ont évacué des migrants qui étaient réfugiés dans le lycée fermé Jean Jaurès, à Paris. Une intervention jugée « musclée » par France info. Actuellement en travaux, l'établissement avait été occupé dans la nuit du 21 au 22 avril par 150 migrants, qui avaient ensuite été rejoints par d'autres personnes. L'endroit était habité depuis.

Au micro de France Info, le préfet de police de Paris Michel Cadot a déclaré en fin de matinée qu'au total, « 277 occupants ont été recensés », assurant que toutes les personnes seront relogées le jour même. Le préfet a assuré que l'opération s'était déroulée « sans heurts » mais « avec une opposition très forte d'une quinzaine de militants du collectif « Chapelle debout » qu'il a fallu écarter. »

D'après une journaliste de l'AFP présente devant le lycée Jean Jaurès, des heurts ont éclaté entre policiers et manifestants. Vers 6h20, la police a utilisé du gaz lacrymogène contre plusieurs dizaines de manifestants qui bloquaient une entrée du lycée en formant une chaîne humaine. L'AFP mentionne des jets de projectiles et des slogans hostiles à la police. Sur place ce matin, des personnes venues soutenir les migrants évoquaient l'usage de gaz sans pouvoir nous confirmer les jets de projectiles.

Certains des occupants venaient d'un campement qui s'était formé sous la station Stalingrad du métro aérien parisien. Celui-ci avait été évacué le lundi 2 mai, suivant d'autres évacuations de cet endroit au cours des semaines passées. La préfecture de police, citée par Le Monde, dénombrait alors 1 619 personnes « mises à l'abri » et acheminées « vers des centres d'hébergement en Ile-de-France essentiellement ». Mais certains des occupants étaient partis se réfugier dans le lycée Jean Jaurès, dont l'évacuation « sans délai » avait été ordonnée le 29 avril par le tribunal administratif, saisi par le Conseil régional d'Ile-de-France.

Évacuation en bus

Après avoir fait usage de gaz lacrymogène, les forces de l'ordre ont ensuite pénétré à l'intérieur de l'établissement situé rue Clavel en forçant les portes d'une seconde entrée, selon l'AFP. Des responsables du collectif La Chapelle Debout, venus apporter leur soutien aux migrants, ont tenté de parlementer dans le lycée avec la police pour organiser l'évacuation. Quelques jours auparavant, le collectif avait évalué le nombre de personnes réfugiées dans l'établissement à environ 300 personnes.

La journaliste du Monde présente sur les lieux, Maryline Baumard, a rapporté que les migrants ont refusé le tri par nationalité et n'ont voulu sortir « qu'en force, solidaires ».

Vers 9h00, à un angle de la rue Clavel, des dizaines de manifestants et d'élus venus en soutien à la cause des migrants étaient maintenues à distance par des forces de police équipées de boucliers. On trouvait ici des participants du mouvement Nuit Debout, mais aussi des riverains ou des membres du conseil de Paris. Vers 9h30, le groupe de manifestants a été repoussé sans ménagement mais sans usage de matraques ou de gaz lacrymogène, afin de laisser passer des bus dans lesquels se trouvaient des migrants qui agitaient leurs mains en réponse aux slogans de soutien.

_Toutes les photos sont d'Étienne Rouillon, suivez le sur Twitter _@rouillonetienne__

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