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Crime

Un criminel de guerre acclamé à son retour en Serbie

L'ultranationaliste serbe Vojislav Seselj est rentré mercredi 12 novembre à Belgrade après avoir été remis en liberté provisoire, pour traiter un cancer, par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).
Photo via AP/Darko Vojinovic

Un homme politique serbe de soixante ans, soupçonné d'avoir commis des persécutions ethniques pendant les guerres des Balkans dans les années 1990 a été accueilli mercredi à Belgrade par les applaudissements de ses partisans, après avoir été mis en liberté provisoire par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye.

Une vidéo montre des centaines de personnes réunies à l'aéroport de Belgrade pour accueillir l'ultranationaliste Vojislav Šešelj, le fondateur du parti radical serbe à son retour de Hollande. Son cancer du côlon aurait gagné son foie, il est rentré temporairement en Serbie pour recevoir un traitement. Des sympathisants et militants d'extrême droite ont accueilli l'homme, accusé d'avoir supervisé l'expulsion de non-Serbes de certaines régions de Bosnie et de Croatie. Ils l'ont fêté en héros national, scandant « Victoire ! » « Victoire ! »

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Video via Radio Free Europe/Radio Liberty

Son procès a pris fin en 2012, mais il n'a pas encore été définitivement condamné. Il est formellement interdit à Vojislav Šešelj d'interagir avec des témoins ou des victimes pendant son séjour en Serbie. Il doit retourner à La Haye quand le tribunal le lui ordonnera.

Il a parlé depuis les bureaux du Parti radical serbe à Belgrade mercredi, indiquant avoir « remporté une bataille contre le TPIY », qu'il a traité de « bête mondialisée blessée ».

« Ils [les juges] ont dit que ma liberté était provisoire, » a dit Vojislav Šešelj. « Mais elle n'est provisoire que jusqu'au moment où nous chasserons du pouvoir [le président] Tomislav Nikolic et [le Premier ministre] Aleksandar Vucic, ces renégats, ces traîtres serbes. »

Il est accusé de crimes contre l'humanité, jugé pour des actes de tortures et de meurtres en lien avec des persécutions ethniques de Croates et de Bosniaques pendant la guerre. Avec d'autres responsables serbes de l'époque, dont Slobodan Milosevic, il est accusé d'avoir orchestré le siège, et parfois la destruction de villes croates et bosniaques pour expulser les « non-Serbes ».

Professeur de droit et de sciences politiques, il se rend lui-même au TPIY en 2003 pour plaider non coupable. Les audiences commencent en 2007. Il avait commencé une grève de la faim en 2006, que des centaines de Serbes ont soutenue en manifestant dans les rues. Peu avant la fin de son procès en 2012, le dirigeant d'extrême droite a affirmé que l'avis des juges était partial, c'est pourquoi le jugement n'est pas allé jusqu'au bout.

Vojislav Šešelj n'est pas le premier suspect du TPIY à avoir eu des problèmes de santé pendant son procès. Slobodan Milosevic est mort d'une crise cardiaque en 2006 avant le verdict.

Suivez Kayla Ruble sur Twitter:@RubleKB