Les Canadiens achèteraient pour près de 7,2 milliards de dollars de produits du cannabis dans l’année suivant la légalisation, selon une nouvelle analyse publiée par la firme Deloitte. On estime d’ailleurs que la consommation de weed va augmenter de 35 % au pays lorsque la substance sera légale.
Le marché légal pourrait être très lucratif dès le départ; on calcule qu’il pourrait générer des ventes de 4,34 milliards de dollars en 2019.
Le marché noir pourrait être délaissé par les deux tiers des consommateurs actuels (63 %), mais il occuperait toujours une bonne part du marché du cannabis et pourrait récolter près d’un milliard de dollars par an.
Le reste des ventes serait généré par le marché thérapeutique, qui pourrait s’élever jusqu’à 1,8 milliard de dollars.
Conseils à suivre
Ce qui ressort de l’analyse de Deloitte, c’est qu’il est possible que les consommateurs se détachent du marché noir si le marché licite est bien fait, et ce, même si les consommateurs s’attendent à payer environ 10 % de plus par gramme post-légalisation.
Si on atteint le bon équilibre entre la qualité, le prix et la sûreté du produit, l’abandon du marché noir est envisageable, argumente la firme.
« Les compagnies de cannabis devront se doter de chaînes d’approvisionnement sûres pour protéger la qualité et l’intégrité des produits, et les détaillants devront répondre aux attentes des consommateurs, notamment en offrant une expérience de vente au détail positive et attrayante, et en protégeant la confidentialité des consommateurs, surtout en ligne », avance Jennifer Lee, associée et leader nationale du groupe de commerce de détail de Deloitte.
Pour avoir du succès, on souligne que les détaillants devront appliquer les principes de base de vente au détail. Cela signifie d’embaucher des personnes qui connaissent très bien leurs produits, afficher des prix clairs et offrir des heures d’ouverture et des emplacements adéquats. C’est d’autant plus important que les consommateurs de cannabis devraient majoritairement s’approvisionner en boutique, tandis qu’un tiers le feraient plutôt en ligne.
On encourage les détaillants à offrir la livraison par la poste rapide et gratuite, et à protéger la confidentialité des renseignements personnels et les données des consommateurs.
Selon l’analyse, les consommateurs les plus susceptibles de passer au marché légal sont les hommes ayant au minimum un diplôme universitaire et un salaire annuel supérieur à 50 000 $, tandis que ceux qui s’accrocheraient le plus au marché noir seraient les personnes de 55 ans et plus sans diplôme d’études postsecondaires.
On ajoute d’ailleurs que les produits comestibles ne feront pas partie de l’offre dans les premiers temps de la légalisation, mais qu’ils sont très convoités : six consommateurs potentiels sur 10 se tourneraient vers les edibles.
La légalisation, c’est pour bientôt?
C’est cette semaine que le Sénat doit se prononcer au sujet du projet de loi sur la légalisation du cannabis. Il passera au vote en troisième lecture à la Chambre haute le 7 juin, et sera ensuite acheminé à la Chambre des communes pour son adoption finale.
La semaine dernière, on apprenait que les députés fédéraux prévoyaient de travailler presque tous les jours jusqu’à minuit d’ici l’été afin d’adopter le plus de projets de loi possible avant la suspension des travaux parlementaires, le 22 juin.