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Facebook va noter votre crédibilité, mais sans vous dire comment

Facebook a décidé de noter votre « fiabilité » de 0 à 1 au nom de la lutte contre la désinformation et ses responsables. Le problème, c'est qu'il garde son barème secret.
Image: Shutterstock; Composition: Motherboard

Les systèmes de notation sont l’un des piliers de l’Internet social. Grace à eux, nous choisissons notre repas sur Yelp, nos séries sur Netflix, nos médecins sur Google, nos vendeurs sur Amazon. Et aujourd’hui, il semble qu’ils nous aideront bientôt à choisir nos fréquentations sur les réseaux sociaux.

Lundi 21 août, le Washington Post a publié un article affirmant que Facebook déployait actuellement un nouveau système de notation de la fiabilité de ses utilisateurs. Le réseau social a déclaré que cet outil visait à combattre les informations mensongères et les faux comptes qui les propagent.

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Tessa Lyons, la chef de projet en charge de la lutte contre la désinformation, a déclaré au Washington Post que le développement du système avait été gardé secret pour prévenir toute tentative de manipulation. Elle a également affirmé que la note de 0 à 1 n’était qu’un « unique indicateur parmi les milliers d’autres indices comportementaux » surveillés par Facebook dans sa lutte contre les fausses informations et leurs sbires.

Depuis 2015, Facebook compte sur ses utilisateurs pour signaler les contenus trompeurs et contraires à ses termes d’utilisation, qu’il fait ensuite analyser par des fact checkers extérieurs à l’entreprise. Un peu plus tôt cette année, il a également lancé un système de notation des actualités du fil. Malheureusement, certains internautes l’ont immédiatement utilisé pour dénoncer des articles légitimes.

« Si les gens ne signalaient que des choses [réellement] fausses, le travail serait tellement facile, lance Lyons dans le Washington post. Les gens signalent souvent des choses avec lesquelles ils ne sont pas d’accord, pas plus. »

Grâce à sa nouvelle technique d’analyse, me réseau social semble désormais mieux armé contre les contenus nocifs. Reste qu’il se garde bien de dévoiler les variables exploitées par son outil.

« L’un des signaux que nous utilisons est la manière dont les gens interagissent avec les articles, explique Lyons, toujours dans le Washington Post. Par exemple, si quelqu’un signale qu’un article est faux et que son signalement est confirmé par un fact checker, ses signalements futurs auront peut-être plus de poids que ceux d’un individu qui signale une grande quantité d’articles, même ceux qui s’avèrent vrais. »

Le Washington Post rapporte que Lyons a refusé de donner plus d’informations sur les signaux utilisés pour déterminer la fiabilité d’un utilisateur de Facebook, de peur qu’elles ne servent des individus mal intentionnés.

Beaucoup de géants de la Silicon Valley, Google et Twitter notamment, se battent contre la désinformation sur leurs plateformes. En dépit de son opacité, le système de notation de Facebook est une tentative de solution. D’un autre côté, voir sa « fiabilité » jugée par un algorithme est une perspective tellement inquiétante qu’elle ne manquera pas de faire perdre quelques utilisateurs de plus à Facebook.