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Culture

Le mec tué par un extraterrestre dans « Alien » croit vraiment aux extraterrestres

L'acteur Yaphet Kotto se fiche de ce que les gens pensent.
Sandra  Proutry-Skrzypek
Paris, FR

Yaphet Kotto croit aux extraterrestres. Ce fait serait a priori anodin si ce n'est qu'il est également persuadé d'avoir vu un extraterrestre, touché un extraterrestre et d'avoir été enlevé par des extraterrestres.

« Je n'en ai jamais parlé à personne, mec, m'explique Kotta par téléphone. Je ne l'ai dit qu'à ma femme, mon rabbin et un psychologue. C'est la première fois que j'en parle vraiment. »

Comprenez que je me suis senti spécial et désillusionné par l'intégralité de cette conversation. Mon but initial était simple – discuter avec Kotto de sa célèbre mort dans le chef-d'œuvre de Ridley Scott, Alien, le huitième passager dans le cadre d'un article. Mais au bas de mon échange de mails avec son agent, Ryan Goldhar, se trouvaient les mots suivant : « Il souhaiterait également savoir si vous êtes prêt à aborder ses expériences avec des ovnis aux Philippines. »

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Kotto est un acteur talentueux, primé et nommé aux Emmy à de nombreuses reprises. C'est lui qui, en jouant dans Alien, a ouvert la voie aux futurs rôles de science-fiction afro-américains. C'est aussi lui qui a interprété le rôle du méchant Kananga dans le James Bond Vivre et laisser mourir un privilège. Sa filmographie comprend 95 films, et sa réputation est intacte. Malgré cela, cette légende du show-biz voulait me parler de sa relation de longue date avec des extraterrestres.

Malgré l'ironie de la situation, j'ai écouté. Voici quelques passages de cet échange non filtré au cours duquel je me suis demandé si les propos de Yaphet Kotto étaient sincères ou de l'ordre de la pure invention.

VICE : Je pense que nous pouvons aller droit au but. Je vous suis depuis un certain temps et c'est la première fois que je vous vois répondre à une interview – par conséquent, je n'ai jamais entendu parler de cette histoire d'extraterrestres.
Yaphet Kotto : Normalement je n'accorde jamais d'interviews, comme vous le savez. Cinq ou six personnes ont essayé de m'interviewer et j'ai toujours refusé. Mais ce sujet me tient à cœur. Quand mon agent m'a dit qu'un journaliste était prêt à en parler, je me suis dit que c'était l'occasion de vider mon sac. Cela fait bientôt 50 ans que je fais face à des ovnis et des extraterrestres.

Quand cela a-t-il officiellement commencé ?
Quand j'avais environ neuf ou dix ans. Ce jour-là, on m'avait interdit de sortir. Je regardais par la fenêtre les autres enfants qui jouaient au baseball dans une rue du Bronx. Quand je me suis retourné, une silhouette se tenait derrière moi – elle mesurait entre 1,50 et 1,80 m et avait une tête allongée. Elle est apparue, a fait un bond derrière moi et a disparu. Cette expérience a marqué le début de nombreuses rencontres, notamment aux Philippines et sur le tournage d'Alien.

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Ça a été récurrent ?
Oui. Un jour, je me trouvais chez moi, il était environ 18 heures. Je suis entré dans mon bureau, situé dans le garage, pour méditer, et j'ai vu quelque chose. J'ai observé pendant environ cinq minutes. Je me demandais pourquoi la lumière des voisins se reflétait jusque dans ma fenêtre. Puis je suis allé voir. Je suis resté assis dans le garage pendant environ 12 heures – je voyais des choses qui volaient au-dessus de mon garage… Je ne devrais pas les qualifier de « choses », c'était des avions. Ce n'est qu'en vieillissant que je l'ai compris. J'ai grandi sans savoir ce qui se passait et, par conséquent, je n'en ai jamais parlé. À chaque fois que j'ai emménagé dans une nouvelle maison, j'ai vu un cercle de ce qui s'apparentait à de la fumée. Je me demandais d'où ça venait, car ça ne ressemblait pas à des nuages. Ces visions ont persisté pendant 15 ans. Il m'est aussi arrivé d'avoir des pertes de souvenirs – je me demande souvent si je n'ai pas été enlevé.

Quelle a été l'anecdote la plus marquante ?
C'était un soir, aux Philippines. Ma femme et les serveurs m'ont demandé de les rejoindre dehors, d'une voix anxieuse. Je suis sorti et j'ai vu le même grand cercle de fumée. Quand je leur ai demandé ce qu'ils avaient vu, ils m'ont répondu que c'était un ovni aussi grand que le Yankee Stadium, mais à l'envers. Ils étaient morts de trouille. Deux ou trois jours plus tard, je l'ai moi-même vu. Le truc obscurcissait le ciel et la lune – c'était énorme. Je me souviens avoir dit : « Mon Dieu. » J'étais si nerveux. On ne peut pas voir quelque chose comme ça sans être psychologiquement affecté. Ça m'a hanté pendant plusieurs jours.

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Vous a-t-on déjà diagnostiqué un quelconque problème de santé mentale ?
[Rires] Absolument pas. J'ai un QI de 196. Vous pourriez tout aussi bien dire que les centaines d'autres personnes – y compris l'ancien ministre de la Défense canadien – qui sont parvenues aux mêmes conclusions au sujet de la vie extraterrestre ont eux aussi des problèmes de santé mentale.

Vous savez, les gens vont probablement lire cela et penser que vous êtes délirant ou que vous avez une idée derrière la tête. Qu'avez-vous à leur répondre ?
Je n'ai rien à gagner en faisant cela. J'ai joué dans plein de films et ai participé à des émissions de télévision. Je connais tout le monde. Cet aveu ne m'avance en rien. Certains le font peut-être pour devenir célèbres, mais moi, je le suis déjà – pourquoi irais-je donc raconter de telles histoires ? C'est la raison pour laquelle je n'en ai pas parlé après la sortie d'Alien, car les gens auraient dit : « Oooh, il essaie de promouvoir son film. » Eh bien, maintenant, je n'ai plus rien à promouvoir. Je n'ai pas écrit de livre ou fait de film qui va bientôt sortir. Le temps est venu de révéler mon histoire car personne ne peut la lier à un quelconque gain financier ou à une quelconque exposition médiatique. Dorénavant, quand quelqu'un me demande si j'ai vécu des expériences avec des extraterrestres, je réponds : « Et comment ! » Ça a commencé quand j'avais neuf ans et ça continue depuis. Je me fiche que les gens pensent que je délire.

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La vision d'un ovni est si improbable que beaucoup relèguent les nombreux témoignages au rang de canulars. Pourquoi pensez-vous avoir été en quelque sorte choisi ?
Je ne sais pas, mais je commence à croire que je suis spécial étant donné que j'ai vu ces choses à plusieurs reprises… Non, pas ces choses. Je ne veux pas les insulter. Ils me suivaient partout. Ils se pointaient partout où je me trouvais. Un jour, je suis allé faire un footing avec mon assistante à Manille, aux Philippines. Nous n'étions pas très loin quand les avions sont arrivés. Mon assistante a paniqué et a crié : « Regarde ça ! » J'ai marmonné un oui et j'ai poursuivi sur ma lancée. Ils nous ont suivis. Elle a fini par le dire à tous ses amis. Le lendemain matin, alors que nous nous apprêtions à sortir, je me suis dit, S'ils se montrent, je croirai en eux. Nous sommes donc sortis et, bien sûr, deux d'entre eux se sont montrés. Le lendemain, ils étaient trois.

J'ai toujours senti que j'avais un lien avec eux, du fait que j'ai vu un extraterrestre quand j'avais neuf ans. Je pense qu'il a sauté derrière moi parce qu'il a été surpris – il devait penser que je voulais l'attraper. Je suis allé voir un psychiatre pour lui parler de mes visions. J'ai même vu un guérisseur d'esprit qui pensait que ma famille pratiquait le vaudou. Pendant des années, j'ai eu peur d'éteindre la lumière dans ma chambre. Ma mère m'a même emmené voir un guérisseur religieux afin qu'il prie pour moi. Après ça, je ne l'ai plus jamais revu.

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Mais pourquoi une personne aussi effrayée par les extraterrestres en raison de ses expériences accepterait-elle de jouer dans un film mettant en scène un extraterrestre des plus agressifs ?
Mes expériences n'avaient rien à voir avec le film Alien. C'est le scénario incroyable qui m'a poussé à accepter le rôle. Maintenant, je l'avoue, j'ai vu des choses sur le tournage d'Alien – notamment dans le vaisseau spatial. Il contenait des symboles. Des symboles qui n'avaient rien à voir avec le vaisseau du film. Je n'arrêtais pas de les voir. On aurait dit des symboles égyptiens. J'ai essayé de les déchiffrer.

À part ça, le script d'Alien était l'un des scripts les mieux écrits de l'histoire des scripts, et Dieu sait que j'en ai lu. Ça a été pour moi l'occasion de faire ce qu'aucun autre acteur afro-américain n'avait fait, et ça a permis à d'autres hommes noirs de jouer dans des films d'aventure spatiale. Jusqu'alors, ils n'étaient pas intégrés dans l'industrie.

Mais indépendamment du scénario, la peur a tout de même dû jouer dans votre interprétation de Dennis Parker.
Eh bien, juste après la scène dans laquelle un thorax explose, je dois admettre que je n'ai pas pu parler pendant deux ou trois jours. Quand cette chose est sortie de la poitrine du type, je me suis demandé si je ne devrais pas choisir une autre profession ou me reconvertir dans le théâtre. J'ai commencé à remettre toute ma vie en question.

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Lors de cette scène, tous les membres de l'équipe portaient des masques en plastique blanc et des lunettes de protection. C'était comme dans une salle opératoire. Ils ne nous avaient pas expliqué la scène. Alors, quand nous l'avons tournée, et que cette fichue chose est venue perforer la cage thoracique de l'acteur John Hurt, tout le monde a paniqué et a été traumatisé. Tout le monde. Cela a fait remonter tous mes souvenirs, y compris ceux avec les extraterrestres et les ovnis. C'est à ce moment-là que je suis devenu ufologue. Quand vous voyez des extraterrestres dans la vie réelle, vous subissez des changements psychologiques. Vous vous demandez si quelqu'un vous suit.

Vous n'avez vraiment jamais parlé de vos expériences ? Vous en avez forcément eu l'occasion, étant donné que le film traitait en grande partie d'un extraterrestre.
Je n'en ai jamais parlé. C'est la première fois. Je ne l'ai dit qu'à ma femme, mon rabbin et un psychologue. C'est la première fois que j'en parle et je ne sais même pas pourquoi. J'ai simplement décidé que cette année était la bonne. J'en suis arrivé à un stade où je ne peux plus garder ça pour moi. Ils ne sont pas près de partir et je crois sincèrement que ces espèces vont se faire connaître au cours de ce siècle, à cette génération. Je crois que leur but est de s'assurer que nous ne nous entre-tuons pas. Nous perdons peu à peu nos rivières, nos lacs et nos montagnes. Nous devons sérieusement reconsidérer nos agissements et ils sont là pour nous aider à le faire.

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À la différence des gentils extraterrestres dont vous parlez, vous aviez l'air vraiment effrayé lors de cette scène dans Alien. À quoi cela était-il dû ?
J'étais juste énervé. Quand j'ai joué dans Blue Collar avec Richard Pryor, j'arborais un œil spirituel sur mon t-shirt noir – ce grand cercle avec un point au milieu et une étoile blanche au centre de celui-ci. Il représente l'œil spirituel dont parlait Yogananda.

Blue Collar, 1978

Maintenant, je ne sais pas pourquoi Ridley a fait ça, mais quand la bouche de l'extraterrestre s'est ouverte, elle était dirigée droit vers mon front – l'endroit où est censé se trouver l'œil spirituel. Quand j'ai vu ça, j'ai demandé : « Pourquoi cette chose s'attaque à l'homme qui possède l'œil spirituel ? » Pourquoi précisément l'endroit où nos frères et sœurs indiens arborent un point rouge ? Pourquoi ne pouvait-il pas s'attaquer à ma poitrine ou ma nuque ? Ça m'a mis en rogne.

Au-delà de vos propres croyances, existe-t-il quelque chose ou quelqu'un pour appuyer vos visions, en dehors de votre propre esprit ?
L'ancien ministre de la Défense du Canada, Paul Hellyer, a déclaré que l'Amérique avait en sa possession des cassettes vidéo concernant un certain nombre d'espèces présentes parmi nous. Il en veut à l'Amérique de ne pas admettre le fait que les extraterrestres sont une réalité. Cela m'a beaucoup réconforté. Voilà un homme d'importance qui n'a rien à gagner en racontant de telles histoires.

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