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Musique

FUCK TOUTE ne se câlisse pas vraiment de toute

« On voulait faire quelque chose de plus punk que le punk. »
Photo : FUCK TOUTE

FUCK TOUTE n'a à peu près rien fait dans les règles de l'art avant la sortie de son premier album complet. Né à l'aube de 2015, lors d'une discussion bien imbibée entre le chanteur François Gagnon et le guitariste Maxime Gouin, FUCK TOUTE a vite ajouté David Horan à la basse et Jonathan Bigras (complice de Gagnon du temps de Les Guenilles) à la batterie. « La première fois qu'on a jammé tous ensemble, on a trouvé ça tellement bon qu'on l'a enregistré avec un micro au milieu du local et on l'a mis sur Bandcamp pour le fun, se souvient Gagnon. CISM et quelques autres radios l'ont embarqué tout de suite, à notre grande surprise! »

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Déclinaisons d'un doigt d'honneur sous toutes ses coutures.

FUCK LA MUSIQUE

L'idée à la source était plutôt simple : « On voulait faire quelque chose de plus punk que le punk », lance Horan. Gagnon renchérit : « Plus punk que GG Allin à ses débuts. T'sais, je n'irais pas me mettre tout nu sur la stage, mais quelque chose de musicalement très enragé. »

  • Gouin: « Tu parlais beaucoup de te casser de la vitre sur la tête aussi. »
  • Gagnon: « Ça devrait se passer. ».

Encore faut-il savoir qu'avant même le premier démo mis en ligne, des t-shirts avaient déjà été créés et vendus (!), portés par la simple ironie du nom lui-même et de la « relecture » du logo de Black Flag. Le groupe peut probablement se targuer d'être celui qui a vendu le plus de t-shirts avant même qu'une seule note ait été entendue.

Photo : FUCK TOUTE

FUCK L'ANGLAIS

Malgré un nom et des titres (tels que « J'veux te détruire », « Illuminachie » ou encore « Cul ») qui invitent un certain scepticisme, les membres de FUCK TOUTE sont bels et bien très investis dans le projet : « On prend ça très au sérieux et j'aime la réponse qu'on a jusqu'à maintenant. Le monde embarque. Je pense qu'il y avait un besoin pour un projet viscéralement enragé comme ça. Et en français en plus. Il y a plusieurs bands heavy à Montréal, mais la plupart joue en anglais. Je pense que ça en prend aussi qui s'adresse au monde en français […] Je ne suis pas capable d'écrire en d'autres langues, j'ai toujours écrit en français et les francophones qui chantent en anglais avec un accent gros comme ça, ça sonne le cul. Pas pour le juger mais… je les juge un peu pareil. T'sais les francophones qui disent 'moi, j'écris mieux en anglais', ben c'est NON. »

« C'est un choix personnel et de culture musical aussi. Je viens du Lac St-Jean et il y a beaucoup de rock francophone qui se fait là, fait que c'est très naturel pour moi. »

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Photo : FUCK TOUTE

FUCK LE BONHEUR

À l'image du genre, les textes sont pour le moins sombres. Gagnon : « J'essaie de créer un microclimat de chaos, d'exposer tout le côté noir de la société - les overdoses, les suicides, la dépression, le viol, les itinérants, tout y passe. […] C'est sûr que dans le genre qu'on fait, c'est dur de commencer à parler de ton nouveau-né ou du bonheur de la vie. C'est dark, mais je mets des touches d'humour, subtil ou pas, et ça dose un peu l'ensemble. En même temps, on n'est pas un band à textes, la voix est vraiment traitée comme un instrument. »

FUCK L'IRONIE

Assez curieusement, si le groupe fait naturellement son chemin dans le circuit underground, il trouve aussi preneur auprès d'un public moins avertit: « Le plus drôle, c'est que je joue avec plein d'autres artistes plus smooths (Laura Sauvage, Samito, Saratoga) et ils trippent tous sur FUCK TOUTE », affirme Bigras, « Jamais j'aurais imaginé! »

« Il n'y aurait pas de band si c'était vraiment "fuck toute", ajoute Gagnon. On a tous des jobs, on a des vies, et on fait de la musique parce qu'on aime ça. »

FUCK LE CONCEPT