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Annie Collinge : Elle fait partie de la série Cuttings, que j'ai réalisée avec l'artiste et scénographe Sarah May. Nous avons commencé à travailler ensemble il y a dix ans, et nous avons regroupé toutes nos petites expériences dans un livre et une exposition.Où a eu lieu le shooting ?
À Londres, sur le parking du studio de Sarah, lors d'une journée venteuse. Son propriétaire nous lançait des regards désapprobateurs depuis sa fenêtre parce que nous bloquions l'entrée. Il a dû nous trouver louches.Pourquoi avez-vous décidé de collaborer avec Sarah ?
Nous avons commencé à faire des images juste pour le plaisir de faire des images, sans réfléchir. Nous voulions juste faire des expériences à partir des matériaux que nous aimons. Sarah est allée à New York et a ramené plein de trucs des marchés aux puces. Et nous avons continué sur notre lancée. La cover du numéro est en réalité une photo plutôt récente.Où trouvez-vous de nouvelles idées ?
J'aime les vieilleries : les vieilles photos, les vieux livres pour enfants. New York me manque, justement parce qu'on peut y trouver tout et n'importe quoi dans la rue, les halls d'immeuble et les marchés aux puces. à Londres, les gens sont plus discrets quand ils jettent leurs vieux trucs. J'aime les choses qui sont colorées et joyeuses, mais aussi un peu déprimantes.
Même si nous avons adoré la photo ci-contre, nous avons préféré celle des jambes pour sa supercherie visuelle. Grâce au vent et aux accessoires qui donnent l'illusion d'un torse, on croit qu'il s'agit d'une vraie personne. Cette déformation de la réalité est telle qu'elle arrive à faire douter de la fiabilité de la photographie.