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Une brève rétrospective des attentats islamistes commis sur le sol français ces dernières années

Avant Saint-Quentin Fallavier ce matin et Charlie Hebdo, des bombes ont explosé un peu partout autour de vous.

Vue satellite de l'usine Air Products,

à Saint-Quentin Fallavier, via Google Maps.

Ce matin, peu avant dix heures, une attaque terroriste a eu lieu sur un site de production d'Air Products, à Saint-Quentin Fallavier, dans l'Isère. L'usine produit du gaz et des produits chimiques – selon François Hollande, le but de l'attaque était de « provoquer une explosion ». Une tête décapitée ainsi qu'un drapeau islamique noir ont été retrouvés sur le site. Le suspect, identifié comme Yassin Salhi, avait fait l'objet d'une mise sous surveillance de 2006 à 2008 suite à sa radicalisation.

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On pointe déjà du doigt le manque de sécurité sur les sites à risques comme l'usine de produits chimiques attaquée ce matin, mais aussi les failles des services de renseignement français, qui n'auraient pas surveillé d'assez près Yassin Salhi. Sans oublier, bien sûr, la question du sort des musulmans français, victimes collatérales d'une diabolisation médiatique qui ne s'est pas atténuée au cours de ces dernières décennies.

Cette nouvelle attaque terroriste, la 10ème en un peu plus de dix ans, fait monter à 31 le nombre de victimes à avoir été tuées par le terrorisme islamique sur le sol français depuis les attentats du World Trade Center aux États-Unis. Voici un récapitulatif des attentats commis en France lors de ces dix dernières années.

Attentats à la bombe contre l'ambassade d'Indonésie à Paris
Le 8 octobre 2004, au petit matin, une bombe explose devant l'ambassade d'Indonésie à Paris, faisant 10 blessés légers. Cette attaque est revendiquée par le Front islamique armé français. Le groupe réclame la libération de membres du Groupe islamique armé, à l'origine de la vague d'attentats de 1995 et 1996. L'attaque survient également dans le contexte tendu de la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques, que les terroristes veulent voir retirée. Si l'attentat ne fait pas de dégâts sérieux, il est le premier signe d'une activité terroriste d'inspiration islamique sur le sol français depuis le 11 septembre 2001.

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Attentats contre des civils juifs et des militaires à Toulouse et Montauban
En mars 2012, lors de trois expéditions différentes, Mohammed Merah assassine sept personnes – trois enfants et un professeur dans un collège-lycée juif de Toulouse et trois militaires. En outre, six personnes sont blessées. Il est finalement identifié par la police et traqué jusqu'à chez lui, où le RAID, après 30 heures de siège, donne l'assaut le 22 mars. Le terroriste est tué d'une balle dans la tête. Cette affaire fait resurgir en France les inquiétudes face au terrorisme, et soulève la question du « loup solitaire », bien que Merah ait été identifié comme proche d'Al-Qaïda. Les médias commencent à analyser les processus de radicalisation à l'œuvre. L'antisémitisme de ses actions est également soulevé, notamment par le président François Hollande lors de la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat.

Attentat de Charlie Hebdo
Le mercredi 7 janvier 2015, Saïd et Chérif Kouachi font irruption dans la rédaction de l'hebdomadaire satirique [Charlie Hebdo](http://www.vice.com/fr/search?query=charlie hebdo) armés de fusils-mitrailleurs et d'armes de poing. Ils abattent 12 personnes, parmi lesquelles deux agents de police, et font 11 blessés. La presse évoque la liberté d'expression, et les réseaux sociaux sont envahis de messages de soutien aux victimes de l'attentat et au journal – donnant ainsi naissance au slogan « Je suis Charlie » qui sera repris par des millions de personnes à travers le monde. Des journalistes et des politiques, tout comme certains citoyens, somment la communauté musulmane de se désolidariser des terroristes. Après deux jours de cavale, les frères Kouachi choisissent de livrer leur ultime combat contre les forces de l'ordre en se retranchant dans un entrepôt de la grande banlieue parisienne. Ils sont abattus à la suite de l'intervention du GIGN.

Attentat de l'Hyper Cacher
Le vendredi 9 janvier 2015, Amedy Coulibaly, complice des frères Kouachi, attaque un supermarché cacher en bordure de la capitale française, tuant quatre personnes et faisant plusieurs blessés. Pendant la prise d'otage, Amedy Coulibaly s'exprime à la chaîne d'info en continu BFM TV, expliquant les raisons de son acte : « C'est pour tous les endroits où les musulmans sont oppressés. » Il avoue avoir été envoyé par Al-Qaïda dans la péninsule Arabique et cibler particulièrement des juifs. Il sera abattu par les forces de l'ordre lors de l'assaut sur le supermarché. Le dimanche 11 janvier, une manifestation dans les rues de Paris rassemble plusieurs millions de personnes, dont le président de la république François Hollande et de nombreuses autres personnalités politiques venues du monde entier.

Attaques isolées depuis 2013
Depuis 2013, une série d'attaques isolées et non-revendiquées ont fait 1 mort et 28 blessés. Le 23 mai 2013, trois jours après le meurtre de Lee Rigby dans une rue de Londres, Alexandre Dhaussy, 22 ans et récemment converti à l'islam, attaque à l'arme blanche un militaire en patrouille dans la gare de La Défense. En décembre 2014, trois incidents font plus d'une vingtaine de blessés dans le Centre et l'Ouest de la France. Le 20 décembre, à Joué-les-Tours, un homme attaque et blesse des policiers au couteau avant d'être abattu. Le 21 décembre, à Dijon, un homme prend pour cible des piétons avec son véhicule, faisant 11 blessés. Le 22 décembre à Nantes, un homme tue un individu et en blesse dix autres en rentrant dans un marché de Noël avec son véhicule. Dans les trois cas, des témoins auraient entendu les hommes crier « Allahu Akbar », soit « Dieu est grand » en arabe. Le 3 février 2015, quelques semaines après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher, un homme attaque trois militaires gardant un centre communautaire juif avec un couteau avant d'être neutralisé.

Attentat déjoué à Villejuif
Le dimanche 19 avril 2015, Sid Ahmed Glam, étudiant algérien de 24 ans, est arrêté à Villejuif après avoir tué une femme dont il essayait vraisemblablement de voler le véhicule. Des policiers retrouvent des gilets pare-balles et des armes – dont plusieurs fusils d'assaut – dans sa voiture et à son domicile. Les enquêteurs découvrent aussi des messages provenant de Syrie sur son portable, l'exhortant à « passer à l'acte ». Le jeune homme avait ciblé deux églises et est suspecté d'avoir planifié des attaques qui auraient pu faire plusieurs centaines de victimes, à l'heure des offices religieux du dimanche matin.

Pierre-Eliott et Ilyass sont sur Twitter.