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Musique

Rettsounds - Des fanzines du gouffre et du punk inconnu

Je reçois assez peu de fanzines artisanaux par rapport à il y a quelques années, mais leur lecture émoustille toujours autant mon inner-nerd et excite absolument ce qu'il me reste de cerveau. Même si je vis...

Je reçois assez peu de fanzines artisanaux par rapport à il y a quelques années, mais leur lecture émoustille toujours autant mon inner-nerd et excite absolument ce qu'il me reste de cerveau. Même si je vis une époque où je peux me procurer aisément des informations sur n'importe quel musicien en tapant son nom sur internet, c'est agréable de pouvoir emmener aux toilettes un vrai bout de papier écrit avec amour qui traite d'un groupe dont je n'avais jamais entendu parler auparavant. Comme je le faisais avec les numéros tirés à deux exemplaires de Boiling Point quand j'étais lycéen. C'est cool de savoir qu'il y a des choses qui ne changeront jamais, enfin je crois.

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On a déjà parlé du fanzine The Negative Guest List l'année dernière dans l'édition australienne de Vice, grâce à Daniel Stewart (j'y reviendrai plus tard), mais vu que j'ai (vainement) cherché à trouver un nouvel emploi ces derniers temps, je viens tout juste de m'en rendre compte. Pardonnez-moi. L'enthousiasme qu'affiche Brendon Annersley à fouiner parmi les disques de merde et les tapes sélectionnées par des types incompétents est une chose que je trouve aussi attachante que désarmante. Mais on dirait bien que ce gosse sait repérer ce qui est bien de ce qui est pourri, et il donne envie aux vieux comme moi d'abandonner - ce serait peut-être une bonne idée, en effet. La cadence de travail à laquelle se livre Brendon est impressionnante, et ce serait inutile de vous parler du « dernier numéro », donc je vais juste évoquer mes articles préférés : il y en a un qui relate un marathon d'une semaine dans des pubs près de Melbourne (et centré sur les répétitions du groupe Grong Grong), la critique d'Inception par Steven des Homostupids, une interview des tarés de Wild Gunmen, et une longue méditation sur Doc Dart des Crucifucks. La seule bonne raison d'aller chier désormais, c'est l'existence de ce magazine. Vous pouvez choper des exemplaires en envoyant un mail à dirtyalley@msn.com.

En dehors de Melbourne, il y a un magazine tout aussi prolifique nommé Distort, créé par Daniel Stewart, qui fait aussi des trucs pour nous parfois. Je le mets dans le même sac que NGL parce que j'ai eu pas mal d'échos là-dessus, mais ça fait très peu de temps que je cherche activement les numéros. Je sais que j'aurais pu en récupérer quand Daniel est venu aux États-Unis il y a quelques mois avec son groupe, The U.V. Race, mais les foules me donnent la nausée. Les foules de punks ivres d'autant plus. Et je n'avais pas envie d'aller jusqu'à Brooklyn  avec un tas de gens plus minces, plus jeunes et plus heureux que moi juste pour choper trois fanzines. Désolé, mais c'est la vérité. Néanmoins, Distort est un mag très personnel et très complet. Daniel débite son érudition sur les groupes de hardcore des années 1990 et d'aujourd'hui, comme The F.U.'s, Side by Side, Black Flag, Roky Erikson et The Fabulous Diamonds, sans rien oublier et sans jamais s'arrêter pour reprendre son souffle. Ça me donne juste envie de lui donner une tape sur l'épaule tandis que lui lutte sincèrement pour un genre de quête de la vérité. Ce n'est pas là l'essence même d'un fanzine ? La dernière fois que j'ai lu le truc (ça devait pas être loin de la sortie du split single Indian Summer/Current), il m'a semblé que c'était toujours le cas. Vous en trouverez sur le blog distortcult.blogspot.com.

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Voilà les premiers numéros de Scratch and Sniff de Buffalo, qui ont également réussi à trouver leur chemin jusqu'à ma boîte aux lettres. Les types derrière tout ça travaillent aussi pour le site Terminal Boredom, et ça colle parfaitement à l'esthétique qu'ils entretiennent sur le web. Le premier numéro comporte l'interview d'un groupe punk de Rochester, Braincar, un poster des Homostupids, et une tonne de chroniques d'albums. Dans le deuxième numéro, il y a un long entretien avec Thurston Sharkey the Third, une colonne sur un disque de Bohemian Vendetta et un autre poster des Homostupids. J'ai vraiment hâte de lire d'autres numéros de ce truc en mangeant plein de porc. brandon_gaffney@yahoo.com

Pour les nerds du punk rock, le plus gros évènement de l'année 2010 fut sans conteste le moment où Bazillion Points a réédité tous les numéros du fanzine Touch & Go. Pour les gros geeks qui ont plein de blé, les Japonais de Presspop on fait un coffret génial qui compile les rééditions de 22 numéros du mag accompagné d'un CD qui contient des morceaux inédits de Negative Approach, Bored Youth, Necros et plein d'autres. C'est un travail tellement beau que même un sauvage comme moi ne le sortirait jamais de son emballage plastique. Contemplez de vous-mêmes cette vidéo promo affreusement silencieuse.

Ces petits bouts de perfection sont limités à 500 exemplaires et vous pouvez vous en procurer une pour la modique somme de 190 $. C'est vous qui voyez. http://www.tescovee.com

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Bien entendu, j'écoutais aussi de la musique quand j'étais en train de survoler ces mags sur mon canapé en imitation cuir. J'ai lu des commentaires assez modérés sur l'album de Zond sorti sur le label R.I.P. Society, mais je l'ai trouvé très bien, voire même génial. Il faudrait plus de trucs comme ça dans ma vie. http://www.fusetronsound.com

Zond - “lo”

[audio: http://viceland-assets-cdn.vice.com/blogs/en/files/2011/01/io-zond-01.mp3]

En plein milieu des années 1990, alors que je sombrais dans la drogue et la misanthropie, des groupes de hardcore tels que Nine Shocks Terror et The Ruiners sont sortis de leur Cleveland natal pour faire chier les fiottes barbues qui pullulaient sur scène à l'époque. Je dois avouer que je ne connaissais pas du tout ces groupes quand ils existaient encore, mais mon amour pour des groupes récents comme les Homostupids m'a donné envie de remonter dans le temps. Les meilleurs du genre étaient les mecs de H-100. Malheureusement, l'un des fondateurs, Richard « Wedge » McInally, s'est fait broyer par un train il y a quelques années. Pour lui rendre hommage, les types des labels Non-Commercial et Stomp Yer Gonads ont sorti un album live limité à 500 exemplaires d'un set hilarant que le groupe a fait en 1995 dans leur ville natale. On sent une profonde vénération du hardcore européen et japonais des années 1980 dans leur musique, et le chanteur Chris Erba est une espèce de mélange entre Darby Crash et Don Rickles. Je pense que je n'ai jamais autant entendu le terme « fuck stick » que dans cet album. Fabuleux. http://www.vinylconflict.com

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H-100s - Aint Too Young to Die

[audio: http://viceland-assets-cdn.vice.com/blogs/en/files/2011/01/aint-too-young-to-die-h-100s-01.mp3]

J'ai l'impression que ça fait une éternité que j'essaie de me procurer un exemplaire de cet album de King Blood intitulé Eyewash Silver, mais je dois avouer que ça valait le coup d'attendre. La rumeur dit qu'il s'agirait du projet solo d'un des guitaristes de Snake Apartment, un groupe de Rhode Island qui ont sorti le très décent Paint the Walls en 2007. Vous vous rappelez de ces types ? Est-ce qu'ils existent encore au moins ? En tout cas, son travail solo est d'un tout autre niveau. C'est le genre de délire psychédélique en noir et blanc qui aurait parfaitement convenu à un label comme Majora ou New World of Sound il y a 15 ans. http://www.eyewashsilver.com

King Blood - End of a Primitive

[audio: http://viceland-assets-cdn.vice.com/blogs/en/files/2011/01/end-of-a-primitive-king-blood-01.mp3]

Il est possible que certains d'entre vous connaissent déjà les chrétiens de Dry Rot. Leur premier album Philistine date de l'année dernière, et ça faisait des lustres qu’on n’avait pas vu un disque aussi dérangeant et niqué. Deux des membres, Drew et Jordan, ont un nouveau projet qui s'intitule Uranium Orchard, et leur démo de quatre morceaux arrive aisément au niveau de leur autre groupe. Même si leur son n'a rien de hardcore, ils suivent le même procédé qu'avec Dry Rot en mélangeant plein de références qui ne devraient pas du tout aller ensemble, mais en y parvenant quand même. Procurez-vous une de leurs tapes et écoutez ce truc génial. blood_dumpster@hotmail.com

Ça y est, je suis crevé et je vous emmerde. La prochaine fois, on parlera de No Statik, The Slugfuckers, Ramma Lamma, The Unholy Two et bien d'autres groupes dont vous n'avez rien à foutre. Avec de la chance, vous serez toujours là pour le lire. Si vous avez fait un truc que vous voulez voir dans cette colonne, envoyez-le à Vice c/o Tony Rettman, et peut-être que je l'écouterai, qui sait.