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devenir adulte

J’ai essayé de trouver un boulot en une semaine

Amour du risque, goût des défis insurmontables, appelez ça comme vous voulez, mais j'étais dans une situation qui exigeait une rentrée d'argent quasi-immédiate.

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Cet article fait partie de la série 'COMMENT DEVENIR ADULTE' présentée par So Actif. Rendez-vous sur le site.

Oui, je sais, ça peut paraître complètement débile dit comme ça. Amour du risque, goût des défis insurmontables, appelez ça comme vous voulez, mais j'étais dans une situation qui exigeait une rentrée d'argent quasi-immédiate. En gros, sans raconter ma vie en détails, j'avais été accepté in extremis dans une école qui, du coup, allait entraîner de jolies dépenses jusqu'ici imprévues pour l'année suivante. Il fallait donc que je me trouve un job au plus vite histoire d'économiser suffisamment.

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Pas le temps de passer par Pôle Emploi vu que quand tu es réellement pressé ce ne sont certainement pas des gens payés pour te trouver un boulot qui vont t'aider, faut pas déconner.

C'est donc armé de mes fringues les plus élégantes et de mon plus beau sourire que j'ai démarré mes recherches, après avoir imprimé un nombre de Curriculum Vitae qui en disait long sur ma vision de la démarche : l'important c'était clairement la quantité sur ce coup là.

Pour info, j'avais un parcours plutôt classique : niveau scolaire, début d'études supérieures et pas mal de petits boulots alimentaires, de caissier à manutentionnaire en passant par la restauration rapide.

J'ai organisé mes recherches en commençant par les lieux qui étaient le plus près de chez moi et en élargissant de plus en plus au fur et à mesure.

Le lundi, j'ai donc écumé tous les fast food, supermarchés et autres de ma ville, puis des villes voisines. L'accueil était poli, même si on pouvait dire en un coup d'oeil que l'heure n'était pas vraiment au recrutement. Certains avaient l'air extrêmement surpris de me voir, m'ayant déjà croisé dans la rue, comme si le fait que je puisse être à la fois un "voisin" et un type qui cherchait du travail était absurde.

Je rôdais également sur tous les sites d'offre d'emploi que je connaissais, envoyant chaque soir une nouvelle salve de CV et lettre de motivation.

Dès que c'était possible, je me déplaçais directement, pour être nez à nez avec plusieurs cas de figure. Il y avait les gens qui expliquaient que l'annonce avait été mal rédigée et ne correspondait pas vraiment à ce qu'ils voulaient ; ceux qui étaient désolés mais qui ne voyaient pas vraiment de quelle annonce je parlais ; ceux qui déclaraient que le poste était déjà pourvu, etc.

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Mais les pires souvenirs que j'ai de cette semaine, ça reste les interlocuteurs qui acceptaient mon CV comme on fait l'aumône à un clochard, à croire qu'une candidature spontanée n'était déjà rien d'autre qu'un énième dérangement en soi.

Il y a aussi eu le cas de ce mec d'un institut de sondage qui a trouvé "très intelligent" le fait que je m'adresse à eux puisqu'ils avaient souvent besoin de main d'oeuvre, mais qui a ajouté que malgré tout, en ce moment, non. C'est balot.

A partir de mercredi, mes recherches d'emploi prennent tellement le pas sur tout le reste que je commence à devenir invivable pour mes amis. C'est-à-dire que l'unique fois où je me suis accordé un temps de détente avec eux, c'était dans un restaurant, et j'ai évidemment demandé à voir le patron pour savoir si par hasard il ne cherchait pas quelqu'un. C'est toujours embarrassant pour tout le monde dans le sens où il y a une sorte de malaise quand vous passez sans prévenir de la position du client (qui comme chacun sait, est un roi, blablabla) à celle du crevard qui veut un travail. Les serveurs vous voient comme un potentiel futur collègue, le gérant prend des pincettes pour vous dire qu'a priori, non, mais revenez quand vous voulez, etc.

Jeudi, drame existentiel et angoisse infinie : si personne ne répond à mes mails, peut-être est-ce parce que je les envoie systématiquement à la fin de mes journées de recherche, donc peut-être pas à un horaire "sérieux"… Et merde.

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Retour à la base, je recommence à distribuer des CV dans mon secteur, incluant cette fois des commerces de plus en plus improbables : un salon de bronzage, un cinéma, la pâtisserie qui cherchait spécifiquement "une vendeuse" en feignant de croire qu'un changement de sexe ne gênerait pas la patronne (ce qui a abouti à me faire passer pour quelqu'un sachant à peine lire une annonce : contre-productif).

On arrive sur la fin de la semaine, et je ne vous cache pas que la déprime monte : aucune réponse positive mais surtout aucun début de réponse tout court et bien sûr aucun rendez-vous digne de ce nom. L'écrasante majorité des patrons traite ma candidature comme une formalité et au pire comme une corvée, ou se contente de secouer la tête d'un air contrarié.

Mention spéciale au dernier, la cerise sur un gâteau déjà peu appétissant, qui m'a sorti, apparemment choqué : "et en plus tu cherches un dimanche". Alors ok on était dimanche, mais il était ouvert, sinon on ne se serait pas parlé…

Vous voyez tous ces films où le personnage principal se lance dans une aventure impossible et, contre toute attente, il triomphe des difficultés et obtient son happy end ? C'était exactement ça, sauf que rien n'a marché. La réalité, pensez-y.

Au cas où certains au fond de la salle n'auraient pas suivi et se poseraient encore la question : non, mes recherches n'ont pas du tout abouti cette semaine et je n'ai eu aucune réponse positive. Enfin, si, mais plusieurs mois plus tard quand ça ne servait plus à grand-chose.

That's all, folks.

Si vous cherchez des solutions plus simples et efficaces pour trouver du taf, rendez-vous sur So Actif.

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