Des nouvelles d'un peu partout

ENCORE DES EMBROUILLES D'IMPÔTS EN ITALIE
TEXTE : WILBERT L. COOPER
ILLUSTRATION : DANIEL DAVID FREEMAN

Au même titre que la culture pizza et le fait de ne pas se laver, l’évasion fiscale est une banalité en Italie. Silvio Berlusconi a déclaré un jour qu’éviter l’inspecteur des impôts était un « droit naturel ». Là-bas, tout le monde fait sortir du pays ses deniers non déclarés en les cachant dans son slip.

Mais il y a peu, le gouvernement italien, débordé financièrement, a planché sur le problème de l’évasion fiscale généralisée par le biais de son agence publique de collecte des impôts : Equitalia. L’objectif est de faire entrer dans les caisses l’argent d’une économie parallèle qui, en 2007, aurait constitué pas moins de 22,3 % du PIB national. Equitalia a reçu de vives critiques l’accusant de viser la classe moyenne plutôt que les propriétaires de jets privés. En décembre dernier, la Fédération anarchiste informelle (FAI) italienne en a eu tellement marre d’Equitalia qu’elle a envoyé des colis piégés à son siège de Rome. Le directeur, Marco Cuccagna, a dû être hospitalisé suite à cette attaque qui lui a coûté une phalange. À Naples, les bureaux d’Equitalia ont été attaqués à l’explosif en décembre et en janvier, mais personne n’a été blessé. Tout comme personne n’a revendiqué ces attentas. Dan Ariely, économiste comportemental renommé et professeur à l’université de Duke, aux États-Unis, pense qu’Equitalia n’est pas efficace. « Quand vous dites que beaucoup de gens trichent, cela crée une nouvelle norme sociale. L’Italie doit aider les gens qui payent leurs impôts plutôt que de parler uniquement des fautifs. »

LIBÉREZ LA GNÔLE
TEXTE : ROSE ATHENA
ILLUSTRATION : KARA CRABB

Êtes-vous un clochard alcoolique de Vancouver qui utilise ce magazine pour se protéger des éléments ? Si oui, on a une bonne nouvelle pour vous ! Des activistes de la communauté de Vancouver, le Eastside Illicit Drinkers Group for Education (en français : groupe des ivrognes illicites des quartiers en faveur de l’éducation) tente de créer un « lounge privé » où les poivrots pourront tenter d’étancher leur soif en toute sécurité. Non, ceci n’est pas un fantasme brumeux d’alcoolique notoire : le groupe a récolté une bourse de 52 000 dollars offerte par la Vancouver Foundation. Les conservateurs parlent d’une excuse pour s’échanger des tord-boyaux. Cela dit, le groupe insiste sur le fait que le coût d’une distribution d’alcool à ces ivrognes est bien moindre que ceux de la police et des services de secours, forcément associés à la consommation illicite des rues. Boire des gnôles artisanales peut entraîner de sérieuses séquelles comme la cécité (généralement due à une consommation de savon sans eau), l’érosion et la fracture des os (à force de s’enquiller du rince-bouche) et des hémorragies gastriques (à force de se la mettre à l’alcool à brûler). Le groupe espère qu’en offrant une alternative à ces accros désespérés, les risques diminueront. D’ici l’an prochain, le Eastside Illicit Drinkers Group for Education espère former un partenariat avec les services de santé de Vancouver et même construire un « espace » rempli de vodka, de mauvais whisky et de bière forte. C’est nettement plus relax qu’une pinte de savon sans eau.

PLAISIRS TANTRIQUES UNISEXES
TEXTE : KELLY MCLURE

À VICE New York, j’étais « Reviews editor » : ça consistait à recevoir des mails essayant de me faire tester tel ou tel produit bizarre pour que j’en parle. Aujourd’hui, j’ai le titre bien plus légitime de « Music editor » et je reçois des mails de groupes qui veulent me rouler des pelles. Mais des produits « à tester » arrivent toujours par la poste de temps en temps. Il y a un mois, FedEx m’a apporté un colis de la part de ONE Condoms. À l’intérieur, deux tubes remplis de 12 capotes chacun – que je n’utiliserai pas puisque je préfère les vagins. Ces préservatifs font partie des deux nouvelles collections proposées par ONE : Mixed Pleasures et Tantric Pleasures. J’ai demandé à ma meuf comment une capote pouvait être tantrique et elle m’a répondu : « C’est quand tu baises en regardant la personne droit dans les yeux, tout en ayant déjà des billets pour Burning Man. » Je pense qu’elle a raison. Quand aux Mixed Pleasures, je suppose qu’elles consistent à être mises sur un pénis et à passer du bon temps ? Genre, votre plaisir sera à la fois cool et dégueu ? C’est honnête. Ah non. En fait, je viens d’ouvrir la clef USB qui était dans le colis et il se trouve que nous avions tort toutes les deux. Les capotes Tantric Pleasures transforment votre bite en tatouage tribal en forme de fusée et les Mixed Pleasures produisent apparemment ce que les marketeux de chez ONE Condoms appellent des « vagues de saveur ». Je ne comprendrai jamais les hétéros.