FYI.

This story is over 5 years old.

LE NUMÉRO WALL STREET

Des nouvelles d'un peu partout

Pendant que des Australiens parient sur le refroidissement de la planète, les États de la zone euro doivent intégrer les recettes du trafic de drogue dans le calcul de leur PIB.

LES AUSTRALIENS PEUVENT-ILS DEVENIR RICHES EN PARIANT SUR LE REFROIDISSEMENT DE LA PLANETE ?

Illustrations : Ole Tillmann, photo : Hrvoje Polan/AFP/Getty Images

Selon le climatosceptique australien Chris Dawson, la planète ne se réchauffe pas. Au contraire, elle se refroidit. Que ce soit vrai ou non, le refroidissement climatique est une possibilité ignorée de la plupart des économistes, ce qui en fait une opportunité financière inexploitée. Après l'avoir compris, Dawson et neuf de ses collègues ont lancé le Cool Futures Hedged Investment Fund dans le but de tirer profit de ce « refroidissement » climatique.

Publicité

« Prenez le Moyen-Orient », explique Dawson. « Ils sont totalement dépendants du blé importé par l'hémisphère nord. Si le Canada, le Nord des États-Unis, l'Ukraine et la Russie connaissent une baisse significative de température, on peut supposer que la récolte du blé en pâtira. Ainsi, on stocke du blé en prévision d'une pénurie. Les prix augmenteront de façon dramatique, et on deviendra riches. »

Ce n'est qu'un exemple de la méthode de fonctionnement de Cool Futures mais, en gros, il s'agit « d'investir dans les énergies à bas coût ». Ils ont prévu de vendre chacune de leurs unités entre 1 000 et 10 000 dollars et, selon les estimations de Dawson, si seulement 1 % des fonds autogérés australiens investissent 5 % de leur capital, Cool Futures deviendra une niche de 500 millions de dollars avec un retour sur investissement de 15 à 50 % – cela bien entendu si le monde est bel et bien en train de se refroidir. « On fait ça de sorte que les investisseurs engrangent beaucoup d'argent », explique Dawson. « Mais ce n'est pas le seul but. Nous voulons aussi souligner l'absurdité d'un soi-disant réchauffement climatique. »

Julian Morgans

--

SEXE, DROGUES ET PIB

En septembre dernier, ESA 2010, le nouveau système de comptabilité imposé par Eurostat, est entré en vigueur. Il impose à tous les États de la zone euro d'intégrer dans le calcul de leur PIB les recettes de la prostitution et du trafic de drogue.

Pourquoi inclure dans le calcul du PIB d'un pays des marchés illicites et impossibles à taxer ? Alessandro Santoro, professeur adjoint en finances publiques à l'université de Bocconi, explique que « cela fournit une meilleure vue d'ensemble du revenu national et de la production ». Selon lui, le fait que les activités illégales soient impossibles à taxer n'est pas un obstacle pour trois raisons : « Premièrement, les estimations du PIB sont différentes de celles des finances publiques. Deuxièmement, les estimations du PIB incluent déjà les valeurs provenant de l'économie de l'ombre – qui est différente de l'économie illégale. Enfin, ce qui est illégal aujourd'hui pourrait devenir légal demain, et l'impact d'une telle légalisation au niveau de la fiscalité est incertain. » Ce nouveau système a permis au PIB de l'Italie de rester stable, alors qu'une baisse de 0,1 % avait été annoncée. Sans les recettes du marché noir, l'Italie aurait connu pour la troisième fois en six ans une nouvelle récession.

Publicité

Niccolò Carradori

--

L'ARNAQUE DE L'INVESTISSEMENT SUR LE DINAR IRAKIEN

Depuis la chute du régime de Saddam Hussein en 2003, les soldats américains sont rentrés à la maison avec des millions de dinars irakiens en poche. Ils espéraient alors que cette devise en difficulté (actuellement, un dinar vaut 0,0007 euro) serait réévaluée lorsque l'Irak se stabiliserait, leur permettant ainsi de s'enrichir.

Depuis, le département d'État américain a mis en garde contre l'achat de dinars irakiens. Néanmoins, l'espoir de remporter des millions a été plus fort et de nombreux vétérans américains ont racheté la devise à des courtiers sans scrupule sur des sites de vente de type eBay. Selon un article de Reuters, l'arnaque est devenue si importante qu'une firme américaine a annoncé que 90 % de ses 900 000 clients avaient investi dans le dinar.

« Les investisseurs croient qu'ils pourront revendre leurs dinars avec un énorme retour sur investissement lorsque la devise sera réévaluée. Je n'ai aucune idée d'où leur vient cette info », explique Renato Ricks, broker Forex.

Les devises peuvent parfois connaître une appréciation à la suite d'un conflit militaire – le dinar koweïtien l'a fait après la première guerre du Golfe – mais le gouvernement irakien n'exerce actuellement qu'un contrôle minimal sur son propre pays. « C'est ridicule. On ne peut pas faire de comparaison entre les deux devises », explique Jay Adkisson de Forbes.

Tim Jesu