IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUESergio LeoneWarnerVoilà la chronique d’un nouveau film disponible en streaming, détail qui fait pester certains puristes qui voudraient qu’on parle de choses un peu plus obscures, ce qui me donne envie de dire : ENVOYEZ-MOI VOS TRUCS OBSCURS. C’est vrai, tout ce qui sort officiellement est de toute manière disponible en streaming d’une manière ou d’une autre et je me ferais un plaisir de chroniquer desprivate presspuisque c’est ce que je préfère. Si vos films sont distribués matériellement d’une manière ou d’une autre, envoyez-les au magazine et je les passerai dans cette colonne avec plaisir pour peu qu’ils ne soient pas trop pourris. En attendant, ça ne va pas m’empêcher de pointer du doigt la sortie Blu-ray du plus beau film de l’histoire du cinéma enfin visible sans changer de disque. Une déflagration cosmique pour quiconque a l’impression d’être passé à côté de sa vie. Comme c’est un peu mon cas, je m’effondre à chaque vision de ce film parfait qui a aussi la saveur d’une singulière expérience opiacée. Et la reprise italienne deYesterdaypar Ennio Morricone, aussi laide soit-elle, n’a jamais réussi à me faire changer d’avis. Même : elle est bien !AXEL DREADSAVAGE STREETSDanny SteinmannUncut MoviesQuand je cherche à absolument acheter un DVD mais qu’aucune sortie ne me contente, je vais voir sur le site de Uncut Movies, un éditeur orléanais spécialisé dans la distribution des films (je cite) « les plus démoniaques, les plus hallucinants et les plus sanglants de la planète ». C’est un peu facile comme manière de se vendre (quoique l’utilisation du terme démoniaque demeure d’une audace respectable) d’autant que ce n’est pas complètement vrai, bien qu’ils aient à leur catalogue quelques perles aussi dégueulasses que leurs jaquettes et leur site en html qui revendique le malaise et le « va te faire foutre, bourgeois ! ». Mais quitte à te faire acheter un DVD comme tu achèterais unprivate pressrare, je leur conseillerais de pousser l’objet boîte au-delà des limites du raisonnable et de proposer de véritables objets d’art à l’image des films qu’ils distribuent comme ce crépusculaireSavage Streets– dont la jaquette convaincra n’importe quel fan de Melki et la craignitude, n’importe quel fan d’Abel Ferrara première époque.VINCE CRATÈREDICTIONNAIRE DES LONGS MÉTRAGES FRANÇAIS ÉROTIQUES ET PORNOGRAPHIQUESChristophe BierSerious Publishing1 198 pages regroupant 1 813 titres et descriptions de films porno français tournés en 16 et 35 mm, c’est assez de nombres pour convaincre n’importe qui de l’importance de cette encyclopédie qui finit de compléter les fascicules qui paraissaient en encart de feu la superbe revueCinérotica. Pour avoir pris part à certains visionnages de films corsés et poilus qui ont servi à écrire quelques notules de cet ouvrage fondamental lors de mémorables vacances montpelliéraines pendant lesquelles bites et chattes rivalisaient avec Eustache et Soljenitsyne, je peux témoigner que ces pages sentent bel et bien le sperme, la cyprine, la curiosité et la culture avec un grand C. C’est vrai que ce serait tellement facile de dire avec un grand Q mais ce serait tellement me prendre pour le dernier des blaireaux.AXEL PROSEUNE CHAMBRE EN VILLESam GuelimiEdwarda collectionOn est en juillet, c’est l’été,Technikartva faire un spécial « sexe » avec une couverture racoleuse,Unionva sortir son « Guide de la France coquine en Champagne-Ardennes », peut-être même queParis Matchva enfin publier mon enquête sur les couples qui se filment en baisant (ou l’inverse). L’été sera chaud, comme dirait ce bleu-bite d’Al Batard, etVicene dérogera pas à la règle en vous présentant ce mois-ci un bouquin plutôt excitant – et croyez-moi, je m’y connais. L’idée, c’est de faire coexister les photos de créatures dénudées de la talentueuse Sam Guelimi, de la revueEdwarda, avec des petits contes écrits par des auteurs variés. Pour tout vous dire, j’avais peur de ne pas aimer. Si la photo de la couv’ défonce, certaines me laissent comme un arrière-goût de Roy Stuart dans la bouche (ce je-ne-sais-quoi de propre, bourgeois, triste) ; les photos qui tendent vers la gaieté sont mes préférées. De même, le texte de Véronique Bergen d’entrée de jeu m’a vite saoulé : c’est un peu comme si j’avais lu des milliers de fois ce genre de critique sur des milliards d’autres photos de nu. Mais, en poussant la lecture, je suis tombé sur des textes et des shootings stupéfiants. C’est donc un livre qui me laisse mitigé, mais dont je peux dire qu’il m’a globalement plu. Voilà, vous êtes bien emmerdés maintenant.KLAUS BERBÈRE
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