FYI.

This story is over 5 years old.

LE NUMÉRO DES AVANT-POSTES DU CRIME DE MASSE

Livres et DVD

Il était une fois en Amérique. Voilà la chronique d'un nouveau film disponible en streaming, détail qui fait pester certains puristes qui voudraient qu'on parle de choses un peu plus obscures, ce qui me donne envie de dire : ENVOYEZ-MOI VOS TRUCS...

IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE

Sergio Leone

Warner

Voilà la chronique d’un nouveau film disponible en streaming, détail qui fait pester certains puristes qui voudraient qu’on parle de choses un peu plus obscures, ce qui me donne envie de dire : ENVOYEZ-MOI VOS TRUCS OBSCURS. C’est vrai, tout ce qui sort officiellement est de toute manière disponible en streaming d’une manière ou d’une autre et je me ferais un plaisir de chroniquer des

Publicité

private press

puisque c’est ce que je préfère. Si vos films sont distribués matériellement d’une manière ou d’une autre, envoyez-les au magazine et je les passerai dans cette colonne avec plaisir pour peu qu’ils ne soient pas trop pourris. En attendant, ça ne va pas m’empêcher de pointer du doigt la sortie Blu-ray du plus beau film de l’histoire du cinéma enfin visible sans changer de disque. Une déflagration cosmique pour quiconque a l’impression d’être passé à côté de sa vie. Comme c’est un peu mon cas, je m’effondre à chaque vision de ce film parfait qui a aussi la saveur d’une singulière expérience opiacée. Et la reprise italienne de

Yesterday

par Ennio Morricone, aussi laide soit-elle, n’a jamais réussi à me faire changer d’avis. Même : elle est bien !

AXEL DREAD

SAVAGE STREETS

Danny Steinmann

Uncut Movies

Quand je cherche à absolument acheter un DVD mais qu’aucune sortie ne me contente, je vais voir sur le site de Uncut Movies, un éditeur orléanais spécialisé dans la distribution des films (je cite) « les plus démoniaques, les plus hallucinants et les plus sanglants de la planète ». C’est un peu facile comme manière de se vendre (quoique l’utilisation du terme démoniaque demeure d’une audace respectable) d’autant que ce n’est pas complètement vrai, bien qu’ils aient à leur catalogue quelques perles aussi dégueulasses que leurs jaquettes et leur site en html qui revendique le malaise et le « va te faire foutre, bourgeois ! ». Mais quitte à te faire acheter un DVD comme tu achèterais un

Publicité

private press

rare, je leur conseillerais de pousser l’objet boîte au-delà des limites du raisonnable et de proposer de véritables objets d’art à l’image des films qu’ils distribuent comme ce crépusculaire

Savage Streets

– dont la jaquette convaincra n’importe quel fan de Melki et la craignitude, n’importe quel fan d’Abel Ferrara première époque.

VINCE CRATÈRE

DICTIONNAIRE DES LONGS MÉTRAGES FRANÇAIS ÉROTIQUES ET PORNOGRAPHIQUES

Christophe Bier

Serious Publishing

1 198 pages regroupant 1 813 titres et descriptions de films porno français tournés en 16 et 35 mm, c’est assez de nombres pour convaincre n’importe qui de l’importance de cette encyclopédie qui finit de compléter les fascicules qui paraissaient en encart de feu la superbe revue

Cinérotica

. Pour avoir pris part à certains visionnages de films corsés et poilus qui ont servi à écrire quelques notules de cet ouvrage fondamental lors de mémorables vacances montpelliéraines pendant lesquelles bites et chattes rivalisaient avec Eustache et Soljenitsyne, je peux témoigner que ces pages sentent bel et bien le sperme, la cyprine, la curiosité et la culture avec un grand C. C’est vrai que ce serait tellement facile de dire avec un grand Q mais ce serait tellement me prendre pour le dernier des blaireaux.

AXEL PROSE

UNE CHAMBRE EN VILLE

Sam Guelimi

Edwarda collection

On est en juillet, c’est l’été,

Technikart

va faire un spécial « sexe » avec une couverture racoleuse,

Publicité

Union

va sortir son « Guide de la France coquine en Champagne-Ardennes », peut-être même que

Paris Match

va enfin publier mon enquête sur les couples qui se filment en baisant (ou l’inverse). L’été sera chaud, comme dirait ce bleu-bite d’Al Batard, et

Vice

ne dérogera pas à la règle en vous présentant ce mois-ci un bouquin plutôt excitant – et croyez-moi, je m’y connais. L’idée, c’est de faire coexister les photos de créatures dénudées de la talentueuse Sam Guelimi, de la revue

Edwarda

, avec des petits contes écrits par des auteurs variés. Pour tout vous dire, j’avais peur de ne pas aimer. Si la photo de la couv’ défonce, certaines me laissent comme un arrière-goût de Roy Stuart dans la bouche (ce je-ne-sais-quoi de propre, bourgeois, triste) ; les photos qui tendent vers la gaieté sont mes préférées. De même, le texte de Véronique Bergen d’entrée de jeu m’a vite saoulé : c’est un peu comme si j’avais lu des milliers de fois ce genre de critique sur des milliards d’autres photos de nu. Mais, en poussant la lecture, je suis tombé sur des textes et des shootings stupéfiants. C’est donc un livre qui me laisse mitigé, mais dont je peux dire qu’il m’a ­globalement plu. Voilà, vous êtes bien emmerdés maintenant.

KLAUS BERBÈRE