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Sports

Royce White est engagé dans un long combat contre la NBA

Phobique de l'avion, il n'avait pas pu faire carrière dans la ligue américaine. Aujourd'hui, il dénonce l'attitude inhumaine de la NBA, qui se préoccupe peu du bien-être des joueurs.

En son temps, Dennis Bergkamp souffrait de la même maladie, qui lui avait valu le nom de « nonflying Dutchman » (le Hollandais non-volant). L'aérodromophobie, la peur de l'avion dans un langage plus trivial, n'avait pas empêché l'élégant attaquant de l'Ajax et d'Arsenal de faire une grande carrière en Europe. Pour Royce White, un basketteur américain drafté en 16eme position en 2012 par les Rockets, le problème s'est avéré plus gênant.

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Face à l'immensité des Etats-Unis et au rythme effréné des déplacements, impossible de ne pas prendre l'avion pour pouvoir fouler les parquets de NBA. Incapable de se soumettre à cette épreuve à cause de son hyperanxiété, Royce White a donc quitté la plus grande ligue au monde pour fuir une sensation qu'il décrit avec horreur dans le magazine Esquire : « Être à plus de 9 000 mètres d'altitude vous donne la sensation que vous n'avez aucun contrôle. Et vous n'en avez vraiment pas. Dans un bus, on peut vérifier la vitesse, l'environnement parce qu'on voit par les fenêtres. On sait ce qui se passe. Dans un avion, il y a ce petit hublot mais on ne voit pas grand-chose. J'ai pris l'avion récemment, je n'ai pas aimé mais ça s'est bien passé. »

Découvrez ici un documentaire de Grantland présentant le parcours et la personnalité atypique de Royce White :

Aujourd'hui, il joue dans le championnat canadien, au sein de l'équipe du London Lightning, où il affiche des stats plus que respectables avec 20 points et 10 rebonds de moyenne et parvient à se déplacer pour ses matches sans prendre la voie des airs. Royce White pourrait donc couler des jours heureux dans la quiétude du championnat canadien, loin du tumulte de la NBA. Mais il n'a visiblement pas digéré le traitement qui lui a été réservé lors de son court passage sur les parquets américains.

Il mène donc un combat de l'ombre, sur un thème rarement abordé dans le sport de haut-niveau, qui plus est en NBA, où le spectacle permanent masque les maux qui touchent les athlètes en coulisses : la reconnaissance et la prise en charge des maladies mentales, comme l'hyperanxiété, dont Royce White souffre depuis des années. Des études rapportées par Esquire soulignent d'ailleurs que les sportifs y sont plus exposés (30% ont affirmé avoir vécu un épisode dépressif et 50% des moments de grande anxiété) que la moyenne de la population.

Le joueur affirme que la ligue lui a fait perdre des millions de dollars en ne prenant pas en compte sa différence et en n'adaptant rien à ses besoins. Il dresse un constat qui va bien plus loin que son simple cas personnel, en estimant que la NBA « est une entreprise qui traite les humains comme des objets ».