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L'Etat de New York vient tout juste de légaliser le MMA

Après deux décennies d'interdiction, New York rejoint le reste du pays en légalisant le MMA.

C'est fait. Près de 20 ans après l'avoir banni, l'Assemblée de l'Etat de New York vient de passer un projet de loi légalisant le MMA, rejoignant ainsi le Sénat, le gouverneur Andrew Cuomo et les 49 autres Etats dans le 21e Siècle.

Après trois heures de débats tendus, l'Assemblée a voté à 113-25 en faveur du projet de loi, qui avait été approuvé auparavant par le Sénat. Ce projet de loi MMA va désormais atterrir sur le bureau du gouverneur Cuomo qui, au vu du soutien qu'il a déjà exprimé en faveur de cette décision et du fait qu'il a déjà inclus le MMA dans son budget 2016, devrait sans aucun doute le signer. Selon les principes de l'Etat, la loi légalisant le MMA entrera en application 120 jours après la signature du gouverneur Cuomo.

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Ce vote marque la fin d'une semaine mouvementée pour la légalisation du MMA à New York. Mardi dernier, il était ainsi décidé que le projet de loi passerait devant toutes les commissions de l'Assemblée de l'Etat, qui décideraient si il pourrait être voté en séance plénière.

C'est ce qu'il s'est passé et c'est à ce moment-là que se sont réveillés les farouches opposants au projet de loi. Et leurs arguments étaient aussi bizarres que déprimants.

La première à parler fut Ellen Jaffee, représentante démocrate de Rockland County. Jaffee a déclaré qu'elle était « farouchement opposée » à une levée de l'interdiction du MMA et qu'elle « sanctionnait la violence, essentiellement ». Elle a ainsi défini le MMA comme « un spectacle de violence » et « un divertissement barbare qui se fait passer pour un sport ». Et même si j'étais en désaccord avec à peu près tout ce qu'a dit la députée, en tant qu'homme de lettres, je dois bien avouer qu'elle a gagné mon respect pour la façon dont elle a présenté ses arguments. Citant ainsi les "études" liant le MMA à la violence domestique, elle a déclaré que ce sport « nuisait aux femmes qui sont victimes de la glorification d'une masculinité distordue ».

« Masculinité distordue », c'est de la poésie.

Puis ce fut au tour de Charles Barron, de l'Assemblée du 60e district, qui a réussi à mettre dans la même phrase une anecdote sur la fois où il a vu Emile Griffith frapper à mort Benny Paret dans un combat de boxe, en 1962, et son mépris pour la violence du MMA. Il a aussi réussi à faire une analogie qui mettait en lien les athlètes de MMA avec les esclaves afro-américains qui étaient obligés de se battre dans des cages sur les plantations. Il a aussi comparé les étranglements arrières réalisés en MMA avec l'étranglement des policiers new-yorkais qui a tué Eric Garner.

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« Le MMA est trop extrême pour votre divertissement ou pour vos impôts, a déclaré Barron. C'est trop barbare et ça devrait rester interdit. »

Et ça a continué comme ça.

Catherin T. Nolan, du 37e district, a, elle, déclaré que les combats de MMA n'attireraient aucun touriste, contrairement à ce que toutes les études économiques disent. Le tourisme, ce sont les chutes du Niagara, pas des combats en cage, a-t-elle déclaré. Deborah Glick a de son côté déclaré qu'elle était inquiète pour les enfants qui grandiraient en voulant devenir combattants et qui s'entraîneraient en faisant des "fight clubs" dans les cours d'écoles, comme les enfants qui rêvent de NBA et qui jouent au basket après la classe. Et la Républicaine Angela Wozniak a, elle, demandé pourquoi n'y avait-il pas de régulation sur les délinquants sexuels dans le projet de loi, affirmant que des pédophiles pourraient ouvrir des salles de gym pour pratiquer des "manœuvres", comme elles les a appelées, sur des jeunes enfants. Rien ne les empêcherait de faire ça dans ce projet de loi, a-t-elle fait remarquer.

Mais le prix du meilleur speech anti-MMA de la journée est revenu au membre de l'Assemblée du 69e district, Daniel J. O'Donnell. Il a commencé par s'inquiéter à propos du blanchiment d'argent, des paris sportifs et de l'influence du crime organisé sur le MMA, avant de demander si c'était vraiment un sport. O'Donnell est un politicien ouvertement gay et a toujours été un soutien très reconnu des droits et du mariage homosexuels. Il a déclaré qu'il n'avait aucune affection pour le MMA malgré le fait que, normalement, ça aurait dû être un truc qu'il aurait pu apprécier : « Deux hommes presque nus qui batifolent l'un sur l'autre, c'est du porno gay, mais qui finit différemment. »

Mais, finalement, l'opposition à la légalisation du MMA à New York n'a rien pu faire contre la marche de l'Histoire. Vers 18h35 heure locale, l'Assemblée levait l'interdiction datant des années 1990 et l'Etat de New York rejoignait le reste des Etats-Unis.