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Crime

Un hacker de 20 ans lié à l'EI reconnait avoir dérobé les informations personnelles de soldats américains

Les détails personnels de centaines d'employés du gouvernement et de soldats américains sont listés sur ce qui semble être une « kill list ».
Justin Ling
Montreal, CA
Une capture d'écran du compte Twiter d'Ardit Ferizi.

Un hacker a confié cette semaine avoir volé les informations personnelles de centaines d'employés fédéraux et de soldats américains avant de les transmettre à l'organisation État islamique. Le pirate informatique, Ardit Ferizi, encourt désormais 25 ans de prison.

Ferizi, natif du Kosovo, a plaidé coupable cette semaine d'avoir fourni un soutien matériel à l'EI, et aussi, d'avoir « dérobé les informations personnelles de plus de 1 000 employés fédéraux et soldats pour les fournir à l'EI, tout en sachant que ces informations pourraient provoquer des attaques terroristes contre ces individus, » d'après le Département de la Justice américain.

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Ferizi était connu sur la toile sous le pseudonyme de Th3Dir3ctorY et a été considéré par le FBI comme un cyber terroriste responsable de fournir de l'aide à l'EI pour frapper le gouvernement américain.

Sur son acte d'inculpation fédéral, on peut lire que Ferizi a fourni les identités de soldats et de bureaucrates américains, via Twitter, au membre de l'EI, Tariq Hamayun ou Abou Muslim Al-Britani.

Un groupe de hackers affilié à l'EI avait par la suite posté ces informations en ligne, dans lesquelles on pouvait trouver « des e-mails, des mots de passe, des noms, des numéros de téléphone et des informations de géolocalisation » selon les hackers.

Dans un document publié par le groupe, les détails personnels d'employés du gouvernement sont listés sur ce qui semble être une « kill list », d'après un acte d'accusation déposé dans une cour de Virginie.

« Nous sommes dans vos systèmes informatiques, épiant et enregistrant vos moindres mouvements, nous avons vos noms et vos adresses, nous sommes dans vos comptes Facebook et Twitter, nous prélevons des données confidentielles et fournissons vos informations personnelles aux soldats du Califat, qui bientôt — avec la permission d'Allah — frappera vos cous sur vos terres, » peut-on lire dans le document de 30 pages du groupe de hackers.

Le FBI pense qu'Hamanyun, qui postait sur Twitter avec le compte @Muslim_Sniper_D, était aussi en contact avec les assaillants qui ont ouvert le feu en 2015 dans le Texas, lors d'un « Concours de Caricature de Mahomet ». Hamanyun serait installé à Rakka, la capitale de facto du territoire de l'EI.

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Au départ, Ferizi a réussi à entrer dans un serveur compromis. Puis il a proposé de révéler les détails de son piratage contre deux bitcoins (à peu près 500 euros). Apparemment, il aurait récupéré les données de 100 000 personnes, notamment les informations bancaires et des informations liées aux réseaux sociaux.

Le hacker, arrêté en Malaisie en 2015, se considère comme le boss du Kosova Hacker's Security. L'affiliation du jeune homme de 20 ans avec l'EI est relativement récente. Avant cela, il collaborait avec des groupe de hackers d'extrême gauche pour cibler le gouvernement israélien (en contestation avec l'occupation de Gaza), la Grèce (pour ses mesures d'austérité) et l'Ukraine pré-Euromaïdan.

Mais la majeure partie de son temps, il l'a dévouée à s'attaquer au gouvernement serbe.

Ferizi avait confié en 2013 à l'Infosec Institute qu'il est impliqué dans des opérations de piratages depuis le début de son adolescence.

« Hacker fait partie de la sécurité, si vous ne connaissez rien au piratage, vous ne connaissez rien à la sécurité. Donc si vous voulez être bon en cyber-sécurité, il faut savoir hacker, » confiait-il à l'Infotec Institute.


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