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Steve est un lumineux ruban céleste que la science ne s’explique toujours pas

Une étude confirme que Steve n’est pas généré par une pluie de particules. De quoi est-il fait alors?
Image: Krista Trinder

Ce texte a d'abord été publié sur Motherboard.

Vous avez peut-être rencontré plusieurs Steve au fil des années, mais sans doute pas celui qui illumine et colore le ciel de l’Alberta la nuit. Ce Steve-là est un phénomène inexpliqué qui ressemble à s’y méprendre à une aurore boréale, et d’ailleurs on peut l’observer dans les mêmes latitudes des deux hémisphères où l’on s’attend à voir des spectacles de lumière dans le ciel.

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Baptisé Steve par le photographe de Calgary Chris Ratzlaff — en hommage au film Over the Hedge, sorti en 2006, dans lequel on appelle « l’inconnu » Steve —, ce ruban lumineux serait composé de gaz chaud, autour de 3000 °C, et se forme à 450 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre.

Quand les scientifiques ont commencé à étudier Steve en 2016, ils lui ont donné un rétroacronyme officiel : Strong Thermal Emission Velocity Enhancement (« hausse de vélocité à forte émission de chaleur »). S'il ressemble aux aurores, une étude publiée lundi dans Geophysical Research Letters confirme que Steve est plutôt généré par autre chose et reste inexpliqué.

Dirigée par Bea Gallardo-Lacourt, spatiologue à l’Université de Calgary, l’étude porte sur l’observation de Steve faite le 28 mars 2008. Cette apparition a été photographiée par hasard par une division terrestre de la mission THEMIS de la NASA, ainsi que par le satellite de la National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis, qui survolait Steve au moment où il a brillé.

La lumière d’une aurore boréale survient quand une pluie de particules chargées du vent solaire interagissent avec la haute atmosphère à proximité des pôles magnétiques. On n’a pas observé de telle pluie de particules lors de l’apparition de Steve de 2008. Bien qu’il y ait eu un flux de particules de plus faible énergie, ce n'est pas suffisant pour expliquer l’intensité de la brillance et de la couleur de Steve. En compulsant les données recueillies au-dessus et au-dessous de ce ruban de lumière violet et vert, les scientifiques ont conclu que « la lumière pouvait avoir été générée par un mécanisme nouveau et fondamentalement différent dans l’ionosphère ».

En plus d’organiser davantage d’observations de Steve de divers points de vue, Bea Gallardo-Lacourt et ses collègues prévoient de publier plus d’études sur les tendances connues de Steve, comme le lieu et le moment où il se produit généralement.

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« La question la plus importante à laquelle il faut répondre maintenant est probablement la suivante : “Si Steve n’est pas produit par une pluie de particules (comme une aurore boréale), comment est-il créé?” Pour y répondre, nous avons besoin de simulations (modélisations des phénomènes physiques impliqués) qui pourraient nous aider à comprendre toutes les dynamiques qui jouent un rôle. »

Elle ajoute que les résultats de recherche publiés jusqu’à maintenant sur Steve ne représentent « que les premières étapes d’un sujet de recherche vraiment passionnant à propos duquel il y a beaucoup de questions en suspens ».