un homme déguisé en Trump
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Culture

Quand l'ondinisme sert la lutte anti-Trump

Bienvenue dans les catacombes de la lutte : à Los Angeles, un collectif de dominatrices urine sur des hommes déguisés en Donald Trump, en mémoire de la fameuse affaire de la golden shower.

Cet article a été initialement publié sur VICE US.

Sorts, chansons populaires, bonnets aux oreilles de chat, défilés queer, ballons gonflables : tout est possible quand on veut protester contre Trump. Dernière action en date ? Une golden shower organisée par un groupe de dominatrices de Los Angeles avec des soumis déguisés en Donald Trump. Ces femmes sont membres du collectif Dominatrixes Against Donald Trump (DAD) ; un groupe de dominatrices professionnelles qui luttent contre le quarante cinquième président américain.

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L’événement se déroule à l'Institut des arts érotiques de Los Angeles. Mistress Tara Indiana, légende de la domination et « candidate » à la présidence, se prépare en enchaînant les verres d’eau. Avec 30 ans d'expérience en tant que dominatrice à son actif, cette fille est un peu le Yoda du BDSM.

À côté d’elle, trois Trump : un Trump en costume, un Trump avec un chapeau de bouffon et un Trump en caleçon en train de sucer une tétine. D'ordinaire, les dominatrices n’autorisent pas les hommes à parler. Exceptionnellement, nous avons le droit de poser des questions au bouffon Trump, alias Jeeves, chauffeur personnel de Tara.

Jeeves

Avant de devenir le soumis de Tara, il y a quatre ans, Jeeves s’appelait Thomas Cotton, un fonctionnaire à la retraite qui avait une vie de couple plutôt conventionnelle. Jeeves a découvert son penchant pour l'ondinisme en fréquentant les événements organisés par le DAD. « C’était ma première golden shower et j’ai beaucoup aimé, plus qu’une vraie douche », raconte Jeeves.

De retour à l'intérieur, la séance est sur le point de commencer, les dames du DAD s’installent sur la scène. Avant de commencer, le Dr Suzy présente le groupe et précise que la membre fondatrice, Goddess Soma Snakeoil, anime aussi une conférence sur le projet de loi SESTA/FOSTA, qui tue les moyens de subsistances des travailleurs du sexe. Puis vient enfin le moment d’amener le premier Trump sur scène.

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Ikkor the Wolf, les Trump et les membres du DAD

Il s’agit du Trump en costume. Après l'avoir forcé à se mettre à genoux, une dominatrice en costume d'abeille le fouette avec une cravache au nom de l'environnement. « Nous voulons sauver notre planète », crie-t-elle. « Frappe-le plus fort ! » crient les autres dominatrices.

Une fois Mère Nature soulagée, les dominatrices déshabillent le Trump pour que Soma puisse littéralement « baiser ce gros raciste avec un gode ceinture ». Il y a des pénis en caoutchouc un peu partout, chacune des femmes en a enfilé un. Couleurs vives et accessoires bizarres : on se croirait dans Le Jardin des délices dessiné par Lisa Frank.

La dominatrice Melania

Après une courte pause, une dominatrice habillée en Melania Trump traîne le bébé Trump sur la scène. Il serre une poupée dans ses mains, un clin d’œil à la crise frontalière. « Rends-nous nos enfants ! » s’écrie Tara. « Tu ne prendras pas nos enfants ! » Les dominatrices Rhiannon Aarons et Jenna Rotten passent les premières et lui urinent dessus alors qu’il est étendu par terre. Le Dr Suzy les rejoint, et urine à travers ses collants.

Certaines dominatrices semblent avoir du mal à uriner, elles réclament des verres d'eau, mais toujours rien… La performance touche donc à sa fin. Les membres du DAD entourent les trois Trump dans un mur de tourment humain, tandis qu’un rappeur nommé Ikkor the Wolf saute sur la scène et entame un morceau.

La golden shower est terminée. Elle était vulgaire, bizarre, troublante, et politiquement passionnante. Une nouvelle forme de protestation serait-elle née ?

Zachary Shucklin est sur Instagram.