Les vrais riders skient aux Buttes-Chaumont
Photo : Pierre Morel

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Les vrais riders skient aux Buttes-Chaumont

À 103 mètres d'altitude, c'est le meilleur spot de Paris.

C’est un rituel. Un matin de poudreuse fraîche en montagne, je me réveille tôt. Je colle mes peaux sous mes skis de randonnée, fourre une gourde d’eau et deux barres énergétiques dans mon sac à dos et j’ouvre la porte du refuge pour commencer l’ascension d’un sommet en haut duquel se dessine la promesse d’une descente dans la neige épaisse. Ce matin, j’ai fait pareil…sauf que j’étais chez moi, dans le 10ème arrondissement de Paris.

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Loin des amateurs qui descendent en chasse-neige les pistes damées de Montmartre pour le plus grand plaisir des touristes et des caméras de BFM, j’ai rejoint le parc des Buttes-Chaumont – LE vrai spot de glisse de la capitale. À la clé : 30 mètres de descente sur une neige encore immaculée.

J’ai grimpé par les lacets de la rue Simon Bolivar. Le parc était ouvert, j’ai filé vers le Rosa Bonheur. Le temple de la bouffe bobo avait des airs de resto d’altitude avec son toit tout blanc : j’ai failli commander une raclette, mais je me suis retenu. En dessous, j’avais sous les skis l’équivalent d’une piste bleue. J’ai testé : plusieurs virages, un petit saut, le kif.

En bas, les gardiens zélés du parc n’étaient pas de cet avis…
« - Vous n’avez pas le droit de skier aux Buttes-Chaumont : vous abîmez l’herbe
- Mais il y a 10 cm de poudreuse !
- Je ne veux pas savoir, c’est interdit. Et de toute façon, le parc ferme. Il y a un arbre qui est tombé sous le poids de la neige. »

Risque d’avalanche 5, en somme.

Je suis remonté en vitesse, les skis sur l’épaule, pour échapper à ces chasseurs alpins parisiens. En haut, deux snowboarders étaient déjà la. Lucie, venue en voisine, gouter pour la première fois à la poudre made in Paris. Alexandre, lui avait déjà ridé les pentes de Montmartre à l’hiver 2013 :

« Mais, il y avait trop de monde. Alors qu’ici aux Buttes on est tranquille. Et les descentes sont plus variées. On se croirait en Montagne ! »

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À trois, on s’est senti plus fort, alors on a enchaîné les descentes sous les regards impuissants des gardiens du parc. Ils ont fermé le parc : les Buttes étaient à nous. Un rêve de rider. Après quelques shuss dans le secteur de la cascade, on a déménagé sur la pente voisine. Plus courte mais plus raide - un bon 25 degrés -, qui débute sur l’avenue Edouard Petit.

Deux heures plus tard, l’heure de quitter les pistes est arrivée. Ici, pas besoin de penser à rentabiliser le forfait à 50 euros des stations alpines. Et puis, c’était quand même l’heure d’aller au boulot. J’y serai bien allé à ski, mais les voitures avaient tout bousillé.