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Les États-Unis possèdent de nouveau le superordinateur le plus puissant du monde

Pour égaler les performances Summit sur une seconde, il faudrait que chacun des 7,6 milliards d’habitants de la Terre accomplisse un calcul par seconde pendant 305 jours.
Summit. Image : IBM/ORNL

Vendredi 8 juin, le laboratoire national américain d'Oak Ridge a dévoilé Summit, un superordinateur capable d'effectuer 200 pétaflops — c'est-à-dire 200 000 billions — de calculs par seconde. Comme Summit est deux fois plus puissant que l'ancien champion mondial, le TaihuLight de l'entreprise chinoise Sunway, on peut déclarer que les États-Unis ont récupéré le titre de propriétaire du superordinateur le plus puissant du monde huit ans après l'avoir perdu. Développé chez IBM depuis 2014, le nouveau tenant du record est huit fois plus puissant que Titan, qui était encore la semaine dernière le superordinateur le plus performant du pays.

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Pour mieux appréhender la puissance de Summit, essayez ce petit exercice de pensée : pour rivaliser avec son efficacité sur une seconde, il faudrait que chacun des 7,6 milliards d’habitants de la Terre accomplisse un calcul par seconde pendant 305 jours.

Le laboratoire d'Oak Ridge est un pionnier des systèmes de calcul haute performance depuis des décennies. Il a été le premier à atteindre la barre du téraflop (un billion de calculs par seconde) puis du pétaflop. Aujourd'hui, il vise l'exaflop (un trillion d’opérations par seconde). Reste que la plupart des meilleurs superordinateurs de la planète résident en Chine.

Cette concentration est un problème : les superordinateurs sont de plus en plus importants pour la recherche scientifique de pointe et le développement de l'intelligence artificielle. Les États-Unis, bien conscients du fait qu'ils ne peuvent se laisser dépasser, investissent en masse dans leur infrastructure de supercalcul.

À l'heure actuelle, les laboratoires américains se servent des superordinateurs pour une myriade de tâches allant de la simulation des conséquences d'une explosion nucléaire à la modélisation du climat terrestre. Le grand nombre d’éléments à mettre en interaction rend complexe la création de ce type de modèles. Les superordinateurs résolvent le problème en utilisant leur architecture de traitement parallèle,grâce à laquelle des milliers de CPU et GPU collaborent pour traiter au même moment plusieurs processus similaires.

Installation de Summit au Laboratoire National Oak Ridge. Image : ORNL/Flickr

La bonne coordination de tout ce matériel demande des machines énormes et affreusement complexes. Summit repose sur 9 216 unités centrales IBM et 27 648 GPU Nvidia Tesla. En plus de couvrir la surface de deux courts de tennis, il requiert 297 kilomètres de fibre optique, et son système de refroidissement pompe quelques 15 000 litres d’eau par minute.

Le Summit s'occupe déjà du traitement des données du Million Veteran Program, une initiative qui cherche à recueillir les informations d'un million de vétérans pour aider au développement de la médecine de précision. Le laboratoire d'Oak Ridge accepte aussi des propositions de projet de recherche. D'ici quelques jours, il recevra d'ailleurs la visite d’informaticiens du Top 500, qui soumettront Summit à quelques tests qui permettront sa reconnaissance officielle comme superordinateur le plus puissant du monde.