Dans la vie d’une danseuse de pole dance

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Dans la vie d’une danseuse de pole dance

Par passion et pour l’argent, Valentine danse nue dans un club parisien depuis quelques années.

Par passion et pour l'argent, Valentine fait du pole dance depuis cinq ans. Après avoir débuté dans un strip-club aux États-Unis en 2012 , elle est rentrée à Paris trois ans plus tard afin d'occuper un job plus classique – enseignante dans un lycée. Elle continue néanmoins à danser en parallèle.

En plus de donner des cours de pole dance le soir après le travail, essentiellement « pour s'amuser et rencontrer des gens », le week-end, quand elle a du temps libre, elle offre des shows au Wicked  bar, un bar de la rue Saint-Denis, à Paris.

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Pour ce nouvel article de la série « La Vie des autres », on lui a filé un appareil photo afin qu'elle documente son quotidien. La semaine où elle a réalisé la série photo, elle a donné des cours d'anglais à des jeunes lycéens, filé des leçons de pole dance à une autre catégorie d'élèves, et a dansé – à moitié nue – sur une barre verticale. Elle a ensuite accepté de nous parler du monde du pole dance, de son ancienne vie de stripteaseuse à Chicago et de sa vie actuelle.

VICE : Depuis combien de temps faites-vous du pole dance ?
Valentine : J'ai commencé en 2012. Je faisais déjà de la danse classique et du jazz depuis quelques années, et de la danse moderne et de la gymnastique quand j'étais plus jeune. Je m'en suis tout de suite bien tirée.

J'ai commencé à danser à cause de problèmes d'argent. Je ne gagnais pas assez dans mon boulot et je me suis dit que je pourrais toucher plus en faisant du striptease. Je suis allée dans un bar spécialisé, une danseuse m'a montré quelques mouvements sur la barre, j'ai essayé, mais ça n'a pas marché. J'étais inhibée et je me suis fait que cinq balles ! Pourtant, j'y suis allée de nouveau avec une amie qui m'a appris le pole dance, et cette fois-là, ça a vraiment bien marché.

Vous avez déjà fait des compétitions ?
Une seule fois. J'ai des copines qui prennent beaucoup de cours et qui font des compétitions, mais j'ai l'impression que la compétition rend ce sport uniquement athlétique. Dans le pole dancing, c'est la fluidité et la beauté que je préfère.

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Quand on s'est vus la première fois, vous m'avez dit que vous filiez des cours de pole dance à Paris, c'est toujours le cas ?
Oui ! C'est difficile de connaître des filles à Paris, alors donner des cours de pole dance est un bon moyen pour se faire des amies. C'est aussi une bonne dose de fun. On rigole, on s'amuse, on fait du sport. C'est beaucoup d'exercice !

Je donne mes cours individuels ou collectifs dans un bar qui s'appelle le Wicked bar, située rue Saint-Denis à Paris, en dehors des heures d'ouverture. La semaine, il y a des leçons de pole dance, et le week-end il y a un show. J'essaye d'enseigner quelque chose d'élégant et de sexy aux élèves qui viennent me voir.

Les filles sont là pour le sport, principalement. Certaines viennent pour apprendre de jolis mouvements, gracieux et simples pour elles-mêmes. D'autres sont plus axées danse-érotique. J'ai même une actrice qui vient pour s'entrainer pour son prochain rôle !

Vous faites toujours des shows ?
Quand j'ai le temps et que j'ai envie de m'amuser…  Le pole dance, c'est plus amusant que le karaoké !  En fait, j'ai moins peur de me mettre à danser sur une barre – même nue – que de chanter devant des gens… Dans la vraie vie, je ressemble à une personne naïve et posée alors que, quand je danse, je suis érotique et sensuelle. J'aime ce changement de nature…

Les clients du bar veulent juste y boire un coup et voir des filles qui dansent bien – avec tous leurs vêtements. Beaucoup de clients sont des femmes, d'ailleurs. Entre deux chorégraphies, certaines me demandent quelques conseils de danse.

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J'ai vu des dollars sur vos photos, c'est pour reprendre l'image des strip-teaseuses américaines ?
J'ai travaillé à Chicago dans un strip-club quelque temps et les filles s'attachaient les billets sur les chevilles comme ça. Je suis revenue des États-Unis avec 2 500 dollars en cash, alors j'ai pensé à faire une photo comme à l'époque.

Que pensez-vous des bars à striptease à Paris ?
J'ai vu des clubs à Pigalle et aux Champs-Elysées, mais ça ne m'a pas donné envie d'y aller ou d'y danser. Il faut beaucoup de temps pour faire confiance à un club et aux filles qui y bossent. Pour l'instant, je ne veux pas investir ce temps-là.

C'est quoi le « Club 199 » qu'on peut voir sur une photo ?
C'est de l'autre côté de la rue du Wicked bar. Le 199, c'est un strip-club qui a l'air assez bizarre… Quand je fume à côté du club, il y a beaucoup de types en voitures qui s'arrêtent en pensant que je suis une prostituée. C'est horrible.

Et les chaussures rouges, c'est quelque chose d'important ? Elles reviennent souvent…
Une fois, j'ai vendu une paire similaire à un chauffeur de taxi. Il était fétichiste des pieds et m'a dit qu'il allait les donner à sa femme pour qu'elle les mettent. Alors j'en ai racheté une paire !

Vous êtes enseignante en parallèle. Vos collègues et vos élèves savent que vous donnez des performances de pole dance dans un bar de la rue Saint-Denis ?
Non, pas du tout, je n'en parle jamais.

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