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Des chercheurs ont découvert des gènes "zombies" qui s'activent après la mort

Il semblerait bien qu'il y ait une "vie" après la mort, en fait.
Image: Flickr/thierry ehrmann

Que se passe-t-il vraiment quand on meurt ? Quand une personne arrête de respirer, et que son cœur cesse de pomper du sang, elle est « cliniquement morte », selon le terme employé par les médecins. Au niveau biologique, les cellules, les organes et le tissu cérébral se décomposent irrémédiablement.

Et si ce n'était pas vraiment la fin ? Deux nouvelles études viennent de montrer que des centaines de gènes continuent à s'exprimer – et deviennent même parfois plus actifs – après la mort. Une sacrée surprise pour les chercheurs, puisque les médecins légistes pensaient depuis longtemps que l'activité des gènes ralentissait considérablement post-mortem, et que ces changements sont parfois utilisés pour estimer l'heure du décès.

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Selon l'auteur principal des deux études, le microbiologiste Peter Noble, de l'université de Washington, la découverte de ces gènes « zombies » pourrait permettre d'améliorer la préservation des organes destinés à être transplantés. Les deux études sont actuellement disponibles sur bioRxiv, et il faut bien noter qu'elles n'ont pour l'heure pas fait l'objet d'une évaluation par des pairs.

Noble explique que ses recherches ont été inspirées par une étude publiée il y a trois ans dans Forensic Science International, laquelle annonçait la découverte de gènes qui restaient actifs dans des cadavres humains pendant plus de 12 heures après la mort.

Pour en savoir plus, dans ces dernières études, l'équipe a mesuré les taux d'ARN (ARNm) dans les tissus de souris et de poissons zèbres récemment décédés. L'ARNm jouant un rôle important dans l'expression des gènes, des taux élevés indiqueraient une activité génétique conséquente.

Au final, Noble et ses collègues ont pu identifier plus de 1000 gènes qui restent « vivants » après la mort. Chez les souris, ce sont 515 gènes qui continuent à opérer pendant plus de deux jours, alors que 548 gènes de poisson zèbre demeurent fonctionnels jusqu'à 4 jours après le décès.

Mais le plus surprenant dans tout cela, c'est que des centaines de gènes s'activent en réalité davantage dans les 24 heures suivant la mort de l'animal. Pour Noble, il est possible qu'il s'agisse de gènes dont l'activité est bridée par d'autres gènes quand l'individu est en vie, et qui se « réveillent » donc après sa mort.

Les chercheurs ont également découvert que la plupart de ces gènes qui restent actifs après la mort sont également actifs au cours du développement embryonnaire, ce qui les laisse penser qu'au niveau cellulaire, les formes de vie en développement ont beaucoup en commun avec les cadavres en décomposition.

D'autres gènes identifiés par les chercheurs sont associés au développement des cellules cancéreuses. D'après eux, le regain d'activité de ces gènes après la mort pourrait expliquer pourquoi les gens qui ont subi une transplantation ont plus de chances d'être victimes d'un cancer, alors que jusqu'ici on pensait que cela était du aux immunosuppresseurs qui leur sont généralement prescrits. Mais il faudra poursuivre les recherches pour en savoir plus.

En plus de nous en apprendre davantage sur la durée de vie des organes transplantés, les chercheurs espèrent que leurs découvertes seront utiles aux médecins légistes et leur permettront de déterminer avec plus de précision l'heure du décès d'une personne, ce qui est beaucoup plus difficile en vrai que dans les films.

« Ce que nous montre cette étude, c'est que nous pouvons en apprendre beaucoup sur la vie en étudiant la mort », a déclaré Noble.