Saisie record d’héroïne sur l’île de la Réunion

Dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, la douane française a mis la main sur 42 kg d'héroïne et 6 kg de haschich, dans le port de plaisance de Sainte-Rose, sur l'île de la Réunion. La drogue a été découverte dans le coffre d'une voiture garée dans le port. La valeur totale de cette saisie record est estimée à près d'1,7 million d'euros.

Sept personnes ont été interpellées dans le cadre de cette opération : quatre résidents de la Réunion et trois ressortissants de l'île Maurice. Selon le site du Journal de la Réunion, les suspects ont été déférés lundi matin devant le parquet de Saint-Denis-de-la-Réunion. Certaines des personnes impliquées ont d'abord dit avoir été manipulées et ne pas savoir ce qu'elles transportaient. Les premières auditions semblent indiquer qu'une équipe d'amateurs réunionnaise a donné un coup de main à des trafiquants qui voulaient transporter l'héroïne de Madagascar à Maurice, avant qu'un problème les oblige à stocker la marchandise plusieurs jours à la Réunion.

D'après les premiers éléments de l'enquête que les douanes de la Réunion nous ont communiqués, la marchandise devait être acheminée à l'île Maurice voisine, grâce à un bateau venu spécialement pour l'opération. Arrivée vers 3h50 au port, l'embarcation devait repartir immédiatement après avoir chargé la drogue et été ravitaillé en carburant. C'est à ce moment que les autorités ont interpellé les ressortissants mauriciens à bord.

L'ampleur de ce trafic international reste à déterminer, mais « cette saisie de stupéfiants se situe parmi les plus importantes, jamais réalisées à la Réunion », a annoncé dans un communiqué la Direction régionale des douanes de Saint-Denis-de-la-Réunion.

La Réunion est sur une nouvelle route de l'héroïne

Cette héroïne pourrait venir du premier pays producteur du monde, l'Afghanistan, qui fournit 340 tonnes de la drogue par an selon le rapport annuel l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC).

Traditionnellement, l'héroïne afghane arrive en Europe par le biais de la « route des Balkans », en traversant l'Iran, la Turquie, la Grèce, la Serbie, la Hongrie, etc. Mais d'après l'UNODC, de plus en plus de trafiquants privilégient la voie maritime et acheminent leur marchandise en passant par l'Afrique de l'est et l'Afrique du sud. Ces mêmes réseaux sont utilisés pour introduire du haschich, de la méthamphétamine ou d'autres drogues illicites dans les pays consommateurs.

La saisie de vendredi dernier pourrait s'inscrire dans cette stratégie, car la Réunion se trouve non loin de cette route de la mer, à côté de l'île Maurice, où le trafic de drogues est un véritable fléau auquel les autorités mauriciennes ont du mal à faire face.

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