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Etat Islamique

Ce que le porte-avions Charles-de-Gaulle apporte au combat contre l’EI

Le navire, qui accueille une vingtaine d’avions de combat, est engagé depuis ce lundi matin dans la lutte en Irak contre l’EI pour faciliter les bombardements des avions français jusqu’ici basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis.
Pierre Longeray
Paris, FR
Image via Flickr / Pascal Subtil

Des collaborateurs du ministre de la Défense française, Jean-Yves Le Drian, ont confirmé ce lundi matin à l'AFP l'engagement du porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle dans les opérations de la coalition internationale contre l'organisation État islamique (EI) en Irak. Le ministre devrait annoncer officiellement la mobilisation du groupe aéronaval contre l'EI ce lundi à bord du porte-avions, stationné à 200 kilomètres au Nord de Bahreïn dans le golfe persique. Le ministre devrait rejoindre le navire par hélicoptère dans la matinée. Il s'agit du premier déploiement du « Charles, » fleuron de la marine française, dans une opération militaire depuis mars 2011 et l'opération Harmattan en Libye.

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Le navire, équipé de 21 avions (Rafale et Super Étendard), vient compléter le dispositif mis en place par la France depuis août 2014 dans le cadre de l'opération Chammal — nom donné à la participation française au sein de l'intervention de la coalition anti-EI en Irak. Le 13 janvier dernier, les parlementaires français avaient voté la poursuite des frappes aériennes dans le cadre de cette opération.

L'opération Chammal mobilise déjà près de 600 hommes qui soutiennent à distance les forces régionales dans leur combat contre les djihadistes, via des frappes aériennes. Neuf Rafale, six Mirage 2000D, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 et un appareil ravitailleur C-135 sont répartis depuis septembre 2014 entre la base d'Al-Dhafra située aux Émirats Arabes Unis (base arrière des 9 avions de type Rafale qui bombardent le territoire irakien), celle d'Azraq en Jordanie (où sont déployés 6 avions Mirage) et une frégate antiaérienne qui sillonne le golfe arabo-persique.

Selon le journal Le Monde, les premiers Rafale appareillés sur le navire auraient déjà décollé dans la matinée. Comme nous l'expliquait début janvier le journaliste spécialiste des questions navales pour le site Mer et Marine, Vincent Groizeleau, le déploiement du « Charles » va « permettre de réduire les distances de vol et de soulager l'armée de l'air française en économisant leurs appareils. » Les avions français réduiront de moitié leurs temps de vol pour atteindre leur cible.

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À lire : Le Charles-de-Gaulle, arme anti EI et VRP de l'aviation française. Apprenez-en plus ici.

Le porte-avions a quitté la base de Toulon dans la mer Méditerranée le 13 janvier dernier, avec pour destination l'Inde afin de mener des exercices conjoints avec la marine indienne, prévus pour la mi-avril. Ceux-ci doivent faire office de démonstration aux autorités indiennes des avions Rafale. Le ministre de la Défense doit d'ailleurs ce lundi et mardi à New Dehli pour relancer la vente à New Delhi. Le « Charles, » accompagné des 2 700 militaires qui constituent le groupe aéronaval, est arrivé dans le golfe persique depuis une semaine selon les informations du journal Le Figaro.

Ce groupe aéronaval (GAN) — baptisé Task Force 473 — est composé du porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle accompagné de 12 avions de combat Rafale, 9 Super-Étendards modernisés, un avion de guet Hawkeye et quatre hélicoptères. La frégate de défense antiaérienne Chevalier Paul, un sous-marin nucléaire, un pétrolier ravitailleur et une frégate britannique de lutte anti sous-marine, le HMS Kent font aussi partie du GAN déployé dans le golfe.

Le contre-amiral Éric Chaperon commande ce groupe aéronaval. Il précise pour le journal Le Figaro le détail des missions du navire, « Elles sont de trois types: le renseignement, le commandement - car nous agissons dans le cadre d'une coalition - et il faut nous coordonner les frappes et l'appui à nos alliés irakiens et kurdes sur le terrain. » Le contre-amiral révèle notamment que l'opération est dirigée par les Américains, « qui ont eux aussi engagé dans la zone un de leurs porte-avions, l'USS Carl Vinson. »

À lire : L'armée française peut-elle être sur tous les fronts ?

Le 23 janvier dernier, l'état-major des armées françaises annonçait que quarante militaires français allaient être envoyés en Irak pour former les forces armées irakiennes à Bagdad et les combattants peshmergas kurdes dans le nord du pays à Erbil, capitale du Kurdistan irakien. Cette quarantaine d'experts militaires a été déployés sur le terrain pour permettre une meilleure coordination des forces armées, notamment Kurdes.

Suivez Pierre Longeray sur Twitter @PLongeray 

Image viaFlickr / Pascal Subtil