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Photos Raphaël Pellet
Société

Là-haut sur la montagne

Le photographe Raphaël Pellet est parti à la rencontre des doyens de Montselgues qui vivent « à l'ancienne », retirés dans les hauteurs.

C’est dans les hauteurs de Montselgues, petit village d’Ardèche, que vivent Philippe, Raymond, Michèle et quelques autres seniors. Tous mènent une existence bien éloignée de la société du libre-échange et du progrès technologique.

Pour certains, ils sont de vieux ermites, précaires, qui vivent reclus avec comme seuls passe-temps de lointains souvenirs d’une France désuète, authentique et agricole. Pour d’autres, ils sont des modèles à suivre : simples, sans artifice ni opulence.

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Marqué par son enfance passée avec son grand-père, le photographe Raphaël Pellet a décidé de leur rendre hommage. Lui-même Ardéchois, il partage depuis plus d’un an le quotidien des anciens de Montselgues. Pour leur rendre hommage, mais, surtout, pour montrer qu’une autre vie existe. « Ils ont un quotidien différent du métro-boulot-dodo, ils vivent avec peu et ça leur va ».

C’est Aurélie, gérante d’une auberge à Montselgues qui présente à Raphaël les futurs sujets de ses clichés. Il y a Raymond et son allure débraillée, Michèle sa sœur, Philippe, qui vit dans un clède – bâtiment servant de séchoir aux châtaignes – et qui a pour seule source d’électricité un vieux groupe électrogène, et les sœurs Régine et Ginette.

Une fois les craintes de les faire « passer pour des arriérés » évacuées, la présence de Raphaël est acceptée. N’imaginez pas des ogres asociaux, redoutant l’étranger comme on redoutait la peste dans le passé. Le visiteur, respectueux, est chaleureusement accueilli par Raymond, avec un ballon de rouge et quelques rondelles de saucisson.

Raphaël découvre ses nouveaux hôtes et leurs lieux de vie singuliers, des vieilles bâtisses en pierre au cœur des montagnes ardéchoises. Les murs sont noircis par le temps, la poussière abondante, et le mobilier plus que vintage. Chez les anciens de Montselgues, pas de radiateurs ou de plaques à induction, mais un poêle à bois, une vieille gazinière et des meubles anciens.

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Leurs journées sont marquées par la solitude des années qui passent. De temps en temps, tous descendent faire le plein de provisions à Joyeuse et Lablachère, les deux villes les plus proches, situées à près de 45 minutes de route.

« C’est aussi l’occasion pour Raymond de faire son tiercé, d’acheter quelques jeux à gratter et de boire un canon », précise Raphaël. Il est ensuite temps de remonter pour s’occuper des chiens, cultiver son petit lopin de terre. Et attendre qu’une nouvelle journée se termine.

Déjà, ils préparent les réserves de denrées et de bois pour l'hiver, lorsque les routes enneigées seront impraticables pour leurs vieilles bagnoles. Raphaël sera à leurs côtés, avant de se consacrer à l'organisation de l'exposition sur les anciens de Montselgues.

Les photos ci-dessous :

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