La recette de ma grand-mère est meilleure que la vôtre : le Frikadellenkoek de Frieda

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La recette de ma grand-mère est meilleure que la vôtre : le Frikadellenkoek de Frieda

Pendant le mois d’avril, quatre mamies fort sympathiques nous invitent chez elles afin de redécouvrir certaines spécialités belges parfois injustement oubliées.

Ma propre grand-mère vit à environ 2300 km d’ici et pourrait me préparer un bortsch ou un pierogi typiquement russe si je lui demandais. Rien de très belge, donc. Heureusement, j’ai pu me glisser dans la peau de la petite-fille de Frieda pour une matinée.

Dans sa maison en pain d’épice à Kapellen, la joyeuse Frieda, 82 ans, m’accueille à bras ouverts. Avec ses ongles roses nacrés, elle va me préparer son délicieux « Frikadellenkoek » dans sa sauce aux cerises. Je l’écoute me raconter son histoire avec joie : son adorable famille, son passé de professeur d’art, sa vie par temps de guerre et ses années excitantes passées au Congo. C’est bien parce qu’elle a connu la guerre qu’elle a appris à tirer le meilleur des choses les plus simples. Entre les fricadelles et les cerises, on a également papoté gastronomie flamande.

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VICE : Qu’êtes-vous en train de me préparer ?
Frieda: Un Frikadellenkoek ! C’est très simple. Je le prépare toujours avec un mélange de deux sortes de haché, porc et veau. J’y ajoute ensuite de la chapelure et un œuf avant d’enfourner le tout pour le faire dorer, avec une feuille de laurier par dessus afin de relever l’ensemble. Pour la sauce aux cerises, j’y ajoute un sac de poudre de pudding à la vanille. C’est le secret de la recette, ça va rendre le plat encore plus gourmand.

Le frikadellenkoek est un plat typique de la région ?
Je pense que c’est typiquement flamand, oui. La recette me vient de mes parents. Quand j’avais cinq ans, j’en préparais déjà avec le surplus de pâte qu’il restait sur la cuisinière. De nos jours, une cuisinière rétro de ce genre, c’est même devenu tendance !

À quelle fréquence cuisinez-vous ce plat ?
Assez régulièrement ! Souvent pour mes enfants et petits-enfants. Ils adorent venir ici me rendre visite, mais je ne m’occupe plus d’organiser les grandes fêtes de famille. On est beaucoup trop nombreux maintenant : mes cinq enfants ont chacun des enfants et des petits-enfants.

Quelle boisson se marie le mieux à cette recette ?
Du café, sans aucun doute.

Et avec quoi accompagne-t-on le frikadellenkoek?
Il peut s’accompagner d’aliments sucrés ou salés. Moi je le fais avec cette sauce aux cerises, mais on peut aussi le manger avec de la purée d’épinards. Personnellement, je trouve le frikadellenkoek encore meilleur s’il est servi froid.

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Y a t-il d’autres plats typiquement flamands que vous aimez préparer ?
Oui, je fais volontiers du pudding au pain, qui est aussi une recette flamande. Et les nids d’oiseaux (boulettes de viande avec un oeuf dur à l’intérieur, ndlr) qui sont très populaires auprès de mes petits-enfants. Il faut toujours les manger avec de la purée et de la sauce tomate.

Est-ce que vous aimez aussi des plats qui ne sont pas flamands ?
Je suis folle de poisson. Je cuisine des morceaux de cabillaud et de saumon dans une sauce crémeuse au fromage, avec plein de bonnes épices. J’appelle ça de la nourriture de sirène. C’est délicieux, c’est de loin mon plat préféré !

En général, que vous préparez-vous quand vous êtes seule à la maison ?
Un ragoût, ou bien une bonne omelette. Je fais rissoler des patates puis je verse l’omelette par-dessus dans la poêle, et je mange ça avec une petite salade bien fraîche.

Quelle est votre recette secrète pour une vie longue et heureuse?
Je pense que quelqu’un vivra particulièrement longtemps tout en étant heureux si il reste créatif et mord la vie à pleine dent. Si vous êtes quelqu’un de créatif, essayez tous les domaines ! J’ai joué dans des pièces de théâtre, enseigné l’art, organisé des ateliers de cuisine, peint, chanté, écrit des poèmes et bien plus encore. Je continue à tricoter et j’adore sculpter. Et je fais de la confiture parce que j’aime en apporter à ceux que j’aime. La vie a tellement à vous offrir, il ne faut pas hésiter à en récolter les fruits. Et les goûter !

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Votre maison ressemble vraiment à un conte de fées !
J’exploite ma créativité partout : recettes, poèmes, bricolage. J’aime décorer ma maison avec mes créations et prendre soin de mon jardin. Je pense que pour qu’une maison devienne un espace personnel, il ne faut pas hésiter à y mettre son âme. Le confort et la convivialité, c’est tout ce qui m’importe.

On peut dire que c’est votre fantaisie qui vous aide à rester jeune ?
Tout à fait ! Mais ça peut aussi donner vie à des histoire amusantes. Quand j’étais enfant, je me souviens avoir été malade et mon père m’avait expliqué que c’était à cause des virus. J’ai donc pensé pendant toute mon enfance que c’était quatre hommes russes (vier russen, ndlr) qui faisaient circuler la grippe. Je pense que c’est ce genre de pensées amusantes qui gardent ton esprit alerte pendant longtemps. Je fais aussi quotidiennement un cryptogramme ou une grille de mots croisés. Et sans rire, ma mémoire s’améliore vraiment !

Pratique, on devrait tous le faire du coup. Et les médias sociaux, vous les utilisez ?
Oui, je parcours tout sur ma tablette. Puis notre famille a aussi un groupe WhatsApp. J’y vois souvent passer des photos de mes petits-enfants. Grâce à ça, je reste dans le coup. Cela dit je ne suis pas sur Facebook et je ne mets pas mes créations sur un blog, je préfère les offrir directement aux gens.

Est-ce que vous regardez des programmes culinaires à la télévision?
Quand je cuisinais avec les enfants à l’époque, j’ai parfois regardé Piet Huysentruyt, mais j’ai toujours trouvé que c’était un paysan. Sandra Bekkari, ça c’est une très belle femme, alors j’aime beaucoup la voir cuisiner. Par contre quand je vois Jeroen Meus, je me surprends à crier sur la télé : « Nooon, Jeroen, arrête avec tout ce beurre et ce sel ! » Si on en met trop, et trop souvent, on ne goûte plus les ingrédients !

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Quelle importance accordez-vous aux plats traditionnels ?
Je trouve les traditions en elles-mêmes déjà fantastiques. Les chansons pour enfants, les astuces de bricolage, les fables et les contes… Je vis pour ça et j’aime le transmettre aux gens. En ce qui concerne la nourriture, j’aime être créative et y mettre mon coeur. J’ai été une kotmadam dans le temps, et certains étudiants sont même revenus me demander des recettes pour quand ils allaient devoir vivre seuls ! Ils m’ont dit: Frieda, ici ce n’est pas un kot, c’est un restaurant !

L’alarme du four retentit et Frieda en sort une grosse boule dorée et croustillante. Notre fameux frikadellenkoek est prêt. Elle coupe deux tranches délicieusement parfumées et les recouvre de sauce aux cerises. Elle m’apporte ensuite l’assiette dans la salle à manger qui tout l’air d’être celle d’une princesse. Pendant un bref instant, je me transforme en Marie-Antoinette flamande.

La recette de Frieda (pour six personnes)

Ingrédients :

Frikandellenkoek
– 150 grammes de haché de veau
– 150 grammes de haché de porc
– 1 oeuf
– 4 cuillères de chapelure
– Poivre, sel et clou de girofle
– 1 feuille de laurier

Sauce aux cerises
– 1 boîte de cerises en conserve, égouttées dans un tamis
– 1 petit sachet de pudding vanille en poudre
– 3 cuillères à soupe de sucre

Dans un saladier, mélangez l’oeuf aux deux sortes de haché. Épicez avec le sel, le poivre, et les clous de girofle. Pétrissez bien, jusqu’à former une belle boule, terminez par la feuille de laurier et placez le tout dans le four préchauffé à 200° C.

Versez ensuite les cerises égouttées dans une poêle bien chaude et utilisez le pot vide pour verser la quantité d’eau nécessaire dans la poêle. Ajoutez le sachet de pudding à la vanille ainsi que le sucre et laissez cuire pendant 15 minutes.

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