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Ok, on a découvert un océan sur une lune de Saturne. Mais est-ce qu’il y a des poissons de l’espace ?

De récents travaux de recherche ont montré qu'un océan d'eau liquide se cachait sous la couche cette petite lune. Des scientifiques se demandent ce que l'on pourrait trouver dedans.
Des jets d'eau dans le bassin des geysers d'Encelade (Photo via NASA)

En 2005, la sonde de la NASA Cassini-Huygens a découvert des preuves de présence de l'eau — sous forme de glace — sur la lune de Saturne appelée Encélade. C'était déjà plutôt cool.

Mais plus tôt ce mois-ci, un article publié dans la revue scientifique Icarus a confirmél'existence d'un véritable océan d'eau liquide sous la surface de la glace. C'est ce qui fait que certains se demandent si on pourrait y trouver des poissons extraterrestres.

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D'abord, comment pouvons-nous savoir qu'il y a de l'eau liquide sur une lune qui n'a presque pas d'atmosphère, là où la température est plutôt très fraîche avec un quasi -200 degrés ?

Les auteurs de l'article ont étudié la manière dont Encélade se déplace sur son orbite. En mesurant très précisément les mouvements de la lune, ils ont repéré des librations, une sorte d'oscillation, de balancement. Les librations étaient trop importantes pour êtres uniquement dues à de la glace reposant sur de la roche. En revanche, elles peuvent être expliquées par des marées créées par la gravité de Saturne.

La glace d'Encelade a fondu sous la surface, et l'eau reflue d'avant en arrière à mesure que la lune se déplace autour de la planète. Un peu comme vous quand vous remuiez petit dans votre bain.

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"Ça fait un petit moment que l'on soupçonnait Encélade d'avoir de l'eau liquide — parce qu'on a vu des geysers actifs qu'on avait déjà testés," nous a expliqué Barbara Cohen, une scientifique spécialiste des planètes qui travaille au Marshall Space Flight Center de la NASA. Ces tests ont été réalisés grâce à Cassini qui a volé à travers un geyser d'eau expulsé en 2011 par la lune de 500 kilomètres de diamètre.

Selon Jonathan Lunine, le directeur du centre Cornell d'astrophysique et de sciences planétaires, « d'autres données de Cassini nous disent que [l'océan] est très probablement habitable. »

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Partout où il y a de l'eau sur terre, il y a de la vie — même dans les fosses sous-marines les plus profondes et les cheminées volcaniques. Donc il n'est pas absurde de dire que s'il y a un océan d'eau liquide sur Encélade, il pourrait aussi y avoir de la vie. Le roman d'Arthur C. Clarke 2010 : Odyssée deux postule l'existence de poissons extraterrestres et d'autres créatures vivants dans les cheminées volcaniques de l'océan qui se trouvent sous la croûte glacée d'une lune de Jupiter, Europa. La NASA examine en ce moment la possibilité d'envoyer une mission sur Europa à la recherche de vie.

De la vie dans l'eau

L'un des plus fervents défenseurs d'une mission sur Europa est un membre du Congrès, John Culberson, le nouveau président du sous-comité pour le commerce, la justice et la science. Sur son site il explique qu'il est « très enthousiaste à propos de cette mission parce qu'[il] croi[t] sincèrement que lorsque nous trouverons de la vie dans un autre monde, ce sera dans l'immense océan d'Europa. »

Le docteur Carolyn Porco, la scientifique qui a dirigé le groupe d'imagerie pour la mission de Cassini, a dit qu'Encélade était une meilleure candidate pour trouver de la vie. Porco est membre d'un groupe qui propose une mission de découverte sur cette lune afin de résoudre de grandes questions. Mais qu'une telle mission soit réellement organisée dans la décennie à venir, c'est une autre histoire.

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Si l'on trouve des poissons extraterrestres — ou même du plancton extraterrestre — qu'en ferions-nous ? Avant de penser à les ramener sur terre, Porco a expliqué que « la NASA de[vait] renouveler ses exigences en termes de quarantaine. Aujourd'hui, il semble que les mécanismes que nous devrions utiliser pour garantir qu'aucune contamination incontrôlée par des microbes extraterrestres n'arrive sur Terre détruiraient le peu de matériel que l'on pourrait récupérer. »

La quarantaine mentionnée par Porco est une version réelle de la « directive première » dans Star Trek, dans laquelle nous les Terriens essayons d'éviter de contaminer le développement naturel d'autres mondes avec nos propres bactéries extraterrestres. Il y a aussi l'équivalent inverse, que l'on peut appeler le corollaire de La variété d'Andromède : nous ne voulons pas rapporter de bactéries porteuses sortes d'horribles pestes de l'espace sur Terre.

« La vérité de tout cela c'est que rien ne peut être plus excitant et [important] scientifiquement que d'avoir un échantillon d'une autre forme de vie, » a dit Porco. « Et j'espère vraiment être encore en vie ce jour-là. »

Suivez Bart Leahy sur Twitter: @SciCheerGopher

Photo via NASA