FYI.

This story is over 5 years old.

société

Pourquoi les ados lâchent l’école

Intimidation, désintérêt, conflits familiaux : tu peux réussir tes cours et quand même avoir le goût de sacrer ton camp de l’école pour de bon.

C’est un des points qui ressortent d’un sondage sur le décrochage scolaire publié ce matin : on peut avoir des résultats corrects, même de bonnes notes, et quand même abandonner avant d’avoir fini son secondaire.

Selon Audrey McKinnon, directrice de la campagne nationale des Journées de la persévérance scolaire, le sondage vient déconstruire ce qui représente peut-être un mythe courant au sein de la population.

Publicité

« Quand un jeune se retrouve dans une situation un peu critique – “J’ai des notes passables, il me faut 60 % pour passer, là j’ai 62, 63, 65 % –, il vit des grandes difficultés et, avec le cumul de certains autres facteurs, c’est là que ça devient difficile et que le jeune va commencer à être découragé », explique-t-elle.

La firme de sondage Léger a interrogé 1009 personnes âgées de 18 à 34 ans pour qui la persévérance scolaire n’a pas toujours été facile; ce sont des personnes qui ont décroché, pensé décrocher ou qui ont décroché puis raccroché.

On remarque que seulement une minorité d’ados ont quitté ou pensé quitter l’école lorsqu’ils étaient en situation d’échec. Seulement 12 % des personnes interrogées avaient de « mauvaises » ou « très mauvaises » notes au moment de jeter l’éponge.

À l’inverse, 41 % des anciens élèves sondés rapportent qu’ils avaient de « bonnes » ou « très bonnes notes ». Les autres (47 %) avaient des notes passables.

C’est plutôt le cumul de situations difficiles qui pousseraient les jeunes vers la sortie. On remarque qu’un peu plus de la moitié des répondants étaient victimes d’intimidation à l’école (52 %).

« L’intimidation n’est pas la seule situation qui va mener au décrochage, nuance Mme McKinnon. C’est celui-là, plus des difficultés familiales, des difficultés scolaires, d’autres défis de vie qui vont mener au choix malheureux. »

Les conflits familiaux ont été rapportés par la majorité des répondants (51 %). On observe aussi que deux décrocheurs sur cinq (40 %) avaient un trouble ou une condition qui affectait leur rendement scolaire, comme un trouble déficitaire de l'attention (avec ou sans hyperactivité), un trouble d’opposition ou un trouble d’apprentissage.

Publicité

Sans grande surprise, on voit également que trois répondants sur quatre (75 %) disent qu’ils s’ennuyaient sur les bancs d’école. Un peu moins de la moitié des répondants (43 %) disaient consommer de la drogue ou de l’alcool; ceux qui ont décroché ou raccroché étaient plus nombreux à en avoir consommé régulièrement.

Ça commence tôt

Près d’une personne sondée sur trois (29 %) a commencé à penser que le décrochage pouvait être une solution dès l’âge de 13 ou 14 ans, et même avant.

« Dès la petite enfance, on peut dire que chacun des gestes d’encouragement, d’appui, d’écoute compte, et ce, jusqu’à l’âge adulte. Plus tard, dans le sondage, on voit que cet encouragement les a aidés à persévérer », soutient Audrey McKinnon.

Pour plus d'articles comme celui-ci, inscrivez-vous à notre infolettre.

En effet, ceux qui ont pensé décrocher mais qui ont persévéré « sont proportionnellement plus nombreux à dire qu’ils ont reçu des encouragements (79 %). À l’inverse, les décrocheurs et les raccrocheurs sont plus nombreux, en proportion, à affirmer n’avoir reçu aucune aide ou encouragement en particulier (respectivement 29 % et 28 %) », détaille l’analyse des données.

Actuellement, le taux de décrochage scolaire est de 14,1 % au Québec. Le taux de diplomation, lui, est de 78,8 %.

Justine de l'Église est sur Twitter.