Animals Australia, un groupe d’activistes qui défend les droits des animaux, vient de publier un rapport mettant en exergue un fait plus qu’inquiétant : à Bali, on consomme sept fois plus de viande de chien qu’au Festival de Yulin, en Chine, connu pour célébrer la viande de canidés.
Un chiffre qui fait plutôt froid dans le dos et qui n’est que la partie visible de l’iceberg. Le rapport d’Animals Australia ajoute que l’essentiel de cette viande est destiné à la consommation humaine et plus particulièrement réservé aux touristes. Vous aviez acheté quelques brochettes de poulet saté sur la plage de Padang Padang ? Dommage.
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À Bali, aucune loi n’interdit de manger du chien. Le problème, c’est que l’île indonésienne accueille chaque année plus de quatre millions de touristes qui n’ont probablement aucune envie de se lancer dans ce genre d’expériences culinaires. Selon l’étude, certains chiens seraient même tués à coups de cyanure – une méthode loin d’être idéale si l’on refile après la chair à un humain.
L’association australienne a eu accès à ces informations grâce à un « enquêteur infiltré » dans le marché du chien à Bali. Aux locaux, il expliquait être en train de « préparer un documentaire sur la cuisine de l’île ». Ce faisant, il a enregistré une vidéo dans laquelle on voit un vendeur mentir à des touristes sur la nature de la viande qu’ils s’apprêtent à manger. La séquence a été diffusée sur la télévision australienne dans l’émission 7.30 de la chaîne ABC.
Dans la vidéo, on entend un touriste méfiant demander en anglais, « Saté de poulet, pas de chien, hein ? » ce à quoi le vendeur répond : « non, pas chien. » L’inconnu finit donc par acheter et consommer ces brochettes. Mais plus tard dans la soirée, le vendeur admettra au faux documentariste qu’il s’agissait bien de viande de chien.
Il faut se joindre aux autorités locales pour mettre un terme à cette cruauté insupportable, sans parler des risques pour la santé publique qu’implique ce marché de la viande canine
Le but de cette mission de terrain n’était pas de sortir un reportage d’investigation mais bien de changer la situation. Cela dit, le militant infiltré a aussi des images témoignant de chiens battus à mort, pendus aux arbres ou encore empoisonnés.
« Animals Australia veut travailler en collaboration avec le gouvernement de Bali pour améliorer la condition des animaux de l’île », explique à MUNCHIES Lisa Zilberpriver, porte-parole de l’association. « Le directeur vétérinaire de la branche internationale de notre organisation s’est déplacé à Bali avec pour objectif cette collaboration. Il faut se joindre aux autorités locales pour mettre un terme à cette cruauté insupportable, sans parler des risques pour la santé publique qu’implique ce marché de la viande canine. »
Animals Australia s’est chargée d’exposer ces preuves « aux plus hautes sphères du gouvernement ainsi qu’à toutes les personnes pouvant peser dans la balance : leaders religieux et sociaux, médecins ou encore entrepreneurs ». Ils espèrent que leurs efforts parviendront à mettre un terme au commerce de la viande de chien qui est, selon eux en tout cas, une aberration d’un point de vue sanitaire et éthique.
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« On estime que le nombre de chiens tués à Bali chaque année est de 70 000. » La porte-parole confirme bien que c’est sept fois le nombre de chiens tués au Festival de Yulin. « Cette estimation est basée sur diverses études menées à l’échelle locale, plusieurs années de suite. »
Quant au Festival de Yulin, la rumeur a couru qu’il serait interdit cette année. Mais les médias chinois rapportent à présent que les festivités agrémentées de viandes de chien ont bien lieu en ce moment même dans la province du Guangxi.