Bénévoles du Red Star : au bonheur de Bauer
Omar Tarhrate au bord de la pelouse de Bauer. Photo Jo Vuk

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Bénévoles du Red Star : au bonheur de Bauer

On les voit peu, on ne les entend pas, mais ils s’investissent sans compter pour le club. Vice a suivi plusieurs bénévoles dans leurs oeuvres de l’ombre.

VICE et le Red Star se sont associés pour vous faire vivre de l’intérieur la saison des Vert et Blanc de Saint-Ouen. Nous serons présents sur les terrains et dans les vestiaires, auprès des joueurs, du staff, des supporters et de tous ceux qui gravitent autour de ce club historique du foot français. Aujourd'hui, coup d’œil sur les nombreux bénévoles de l'institution audonienne.


Il est 15 heures, ce vendredi 2 février et les alentours du stade Bauer sont déserts. Quelques voitures sont bien garées sur le parking de l’enceinte, mais les bars du coin sont encore calmes et rien ne laisse présager qu’une rencontre de National entre le Red Star Football Club et Avranches va se dérouler ce soir. En coulisses en revanche, tout le monde s’active déjà depuis le début de la journée. Les salariés du club, évidemment, mais également une bande de bénévoles venue spécialement pour filer un coup de main.

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Parmi eux se trouve Omar Tarhrate, jeune étudiant de la Sports Management School, à Courbevoie : « mon rôle consiste à gérer le protocole avec les enfants qui accompagnent les joueurs sur la pelouse au début de la rencontre, les "escort-kids", et qui sont également en charge de ramasser les ballons pendant le match. Mon école nous demande de réaliser quelques actions de bénévolat lors de notre année scolaire. J'ai commencé l'année dernière et j’ai tout de suite kiffé !»

Omar Tarhrate briefe ses jeunes troupes.

Au fil des mois, Omar, qui connaissait l’Étoile Rouge sans être un fan, en est devenu amoureux. Il a même décidé de poursuivre son action de bénévole au sein du club après avoir obtenu son « quota » d’heures pour son école… « Dès qu’il y a un match à Bauer, je suis là plusieurs heures avant le coup d’envoi, assure-t-il. Et sans oublier le travail réalisé dans la semaine pour trouver le club [de préférence de Seine-Saint-Denis, ndlr] qui nous « fournira » les gamins qui accompagneront les joueurs et ramasseront les ballons… Mais au final, ce n’est que du plaisir. J’ai appris à aimer le Red Star et l’ambiance incroyable qui règne au stade. »

« Ici, c’est une atmosphère vraiment spéciale», abonde Antoine, bénévole également issu de la Sports Management School et aujourd’hui en charge des accréditations. « En tant que bénévole, tu es respecté et tu te sens utile. On n’hésite pas à te confier des responsabilités, à te faire confiance. Et en plus, il y a un vraiment un esprit particulier que dégagent le club et ses supporters qui sont vraiment super sympas. »

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L’ouverture des portes du stade va se faire dans quelques minutes et on s’active au niveau de la billetterie. C’est là où se trouve l’incontournable Mohamed Moussafia. En charge de vendre les places aux supporters, l'homme est une figure du club. Le Red Star, c'est tout pour lui. « Quand je suis arrivé en France dans les années 1980, j’ai eu un coup de cœur pour ce club de Saint-Ouen, se souvient-il. Avec cette équipe, j’ai tout connu. Des joies comme des galères avec les rétrogradations successives, mais j’ai toujours été là. »

Mohamed Moussafia délivre les précieux sésames aux supporters.

Mohamed est installé derrière son guichet et distribue grands sourires et bonne humeur. Entre deux supporters, il raconte pourquoi il est présent chaque semaine à Bauer : « Ce club, c’est ma deuxième famille. Mon fils y joue depuis 15 ans, mes petits-enfants viennent d’y entrer. J’étais présent à tous les matchs qui se disputaient à Jean-Bouin ou à Beauvais les deux dernières saisons, mais j’avoue que je suis bien content qu’on soit revenu à Bauer même si ça a fait un peu mal de redescendre en National. »

À l’autre bout du stade se trouve Paul-Emile Martin. Tout seul dans sa « guérite » située à côté de la tribune visiteurs, c’est le bénévole qui vend les billets aux fans adverses. Ce vendredi, il n’y a pas foule et Paul-Emile a le temps d’expliquer comment il est arrivé là : « Je suis entré au Red Star en avril dernier, en tant que stagiaire à la direction juridique et administrative. Ça s’est tellement bien passé que j’ai voulu donner un coup de main au club même après la fin de mon stage. » Une ambiance « famille » qui ne pousse pas à compter ses heures et qui a suscité un attachement profond pour le Red Star . « Quand tu vis le club de l’intérieur, c’est impossible de ne pas l’aimer. C’est une fourmilière où tout le monde, salariés comme bénévoles, se donne à fond et s’apprécie. Du coup, je viens pour aider, mais aussi simplement pour passer de bons moments avec mes potes. Et puis pouvoir assister au match en tribune ou du bord du terrain, c’est une belle récompense. »

Paul-Emile Martin dans sa guérite.

22 heures. Le match s’est terminé depuis quelques minutes sur le score de 2-2 et une partie de la vingtaine de bénévoles présente ce soir est dans les salons du Red Star, aux côtés des salariés et partenaires, pour boire un verre. Un rendez-vous essentiel selon Patrice Haddad, le président de l’équipe audonienne (« Nos bénévoles ne sont pas rémunérés, il faut donc une compensation humaine ! ») et qui témoigne de la reconnaissance du club pour celles et ceux qui donnent de leur temps libre pour lui. « Ce respect pour les bénévoles, c’est quelque chose que l’on ressent vraiment et c’est ce qui nous donne envie de revenir toutes les deux semaines et même parfois de se bouger lors de rencontres à l’extérieur», confirme Omar Tarhrate. « On avait été quelques uns à aller à Auxerre l’année dernière, et on aimerait bien organiser un déplacement avec tous les bénévoles du club avant la fin de cette saison, ça serait une expérience hors-norme…» Mais en attendant, il faut finir de ranger et ça ne sera pas avant minuit pour tous ces volontaires. Premiers arrivés, derniers partis…